L'heure de la vérité a sonné. Il s'est avéré vrai que Babacar Faye, le fils tant chéri et tant aimé par Kiné Faye est le progéniture de Souleymane Senghor et de Laïla Coly. Diegane avait tenu à ce que sa mère ne se rende pas à l'hôpital, il était accompagné de son père, qui, depuis qu'il a eu la confirmation que Babacar était son fils, ne souhaitait que le serrer dans ses bras et rattraper le temps perdu.
Mais on dirait que Babacar le fuyait, il était au chevet de maman Kiné qui avait piqué une crise ne supportant pas la triste réalité. Les larmes aux yeux, il la suppliait de ne pas mourir, lui disant que c'était elle sa mère et que rien d'ici bas ne pourra le changer.
_ Relèves la tête et écoute moi petit-frère. La voix d'Ahmadou résonnait douce dans la pièce. Il lui tapota l'épaule droite avant de s'installer devant lui, au bord du lit, sur lequel était couchée sa mère.
_ Je m'en fou que l'on soit du même sang ou pas. Tout ce qui importe, c'est qu'on a été élevé ensemble et que rien ne pourra affaiblir le lien qui nous lie. Tu es et restera le frère à Kembel et à Souadou Faye, tu es mon petit frère Babacar. Même si je ne te l'ai jamais avoué, j'ai toujours étè jaloux de ta complicité avec maman. Elle te préfère visiblement à nous. Que tu sois son fils biologique ou non, elle sera toujours ta maman à toi. Tu es un homme maintenant, et je suis sûr que tu seras assez responsable pour qu'aucune de tes deux mamans ne se sentira délaisser.
_ Je n'en ai qu'une seule. Et c'est...
_ Laisse moi continuer Babacar. Le coupa-t-il à son tour... Bien vrai que je n'entretiens pas de bonnes relations avec Diegane, la souffrance de sa mère ne me laisse pas indifférente. Cette dame a besoin de toi. J'ai appris qu'elle n'est plus elle même depuis ton kidnapping. 24 longues années, tu ne trouves pas que sa souffrance a assez duré ? Il est temps qu'elle vive le bonheur de serrer son fils cadet dans ses bras. Vas-y frère. Vas la retrouver et profites en pour rattraper le temps perdu. Je m'occuperai de notre mère !
C'était la voix de la sagesse qui parlait. Ahmadou a su le convaincre sans utiliser de mots blaissants ni de paroles qui pourraient le faire sentir rejeté par sa famille d'accueil.
Il embrassa sa mère sur le front, puis prit Ahmadou dans ces bras.
_ Merci pour tout !
_ Tu n'as pas à me remercier. C'est ce que tout homme ferait pour son frère. T'inquiète surtout pas, tout vas rentrer dans l'ordre d'ici peu et tu pourras épouser ta douce dulcinée.
Il sourit en repensant à Eva Lena.
Elle était sa force !
Ce que Diegane avait compris puisqu'il a fait appel à Eva Lena.
Même si c'était la première fois qu'il le voyait, son bien-être et ses états d'âme le préoccupait comme si il était une partie de lui. Il croyait à l'instinct fraternel !
_ Je viens avec toi. Lui-dis Eva en lui prenant la main.
Ensemble, ils grimpèrent dans la voiture de Diegane direction la demeure des Senghor.
Malgré le soutient de sa douce, Babacar se sentait de plus en plus nerveux et peu sûr de lui. À quoi ressemblait sa mère ? Avaient-ils un trait en commun ? Il ne cessait de se poser des questions de ce genre.
Il découvrit qu'il appartenait à une famille richissime en pénétrant à l'intérieur de la maison. Fallait s'y attendre, la demeure du grand producteur Diegane Senghor ne peut qu'être luxueuse. Sa première surprise a été de voir son neveu courir vers Diegane en l'appelant par papa.
_ Abdel ?
Le petit se détacha de son beau-père et ouvrit grandement ses yeux marrons qu'il avait hérité de son père pour s'assurer qu'il s'agissait bien de son oncle.