Le sommeil est un mystère qui échappe à l'intelligence humaine. Elle te berce, te maintient dans son doux comfort, te sépare de tout souci et appréhension alors que sa durée ne dépasse pas une demie journée. L'être, qui aurait aimé y demeurer pour tout oublier, se retrouve dans l'obligation de faire face à la réalité, qu'elle soit dure ou paisible. C'est ce qui arrivait à Diegane et à Soumaya, leur réveil fut brutal et ils avaient dormi plus d'heures que prévus. Le ciel commencait à perdre son bleu d'azur, il regarda sa montre et vit que l'heure de la descente a étè dépassée de trois heures.
Soumaya tremblait de ton son corps.
_ Hey...hey qu'est-ce-que tu as ? Sortit-il dépassé.
_ Ahmadou ! Il va me tuer Diegane, il ne supporte pas que je tarde à rentrer.
_ Il ne va rien te faire Soumaya. Je te raccompagne.
_ Tu es fou ?
_ Tu viens de t'en rendre compte ? Oui Soumaya je suis fou, vraiment fou de toi et je vais bientôt exploser. Je n'en peux plus de vivre loin de toi, j'ai envie de tout foutre en l'air là en ce moment.
_ Ramènes moi à l'entreprise, je vais prendre ma voiture et rentrer avant qu'Ahmadou ne vient me chercher par lui-même.
Il haussa les épaules et exécuta l'ordre à contrecœur.
Arrivée à Corridor, Soumaya se précipita dans son bureau pour récupérer ses clés de voiture. Il eût un moment de surprise quand elle s'aperçut de la personne qui était assis sagement sur son bureau, en train de siroter une tasse de café, le sourire aux lèvres.
_ Alors ? Dit-il avec un sourire mesquin... La partie de jambes en l'air ça a été ?
Soumaya resta mobile, interdite.
Et bizarrement, ça ne le surprenait pas venant d'Ahmadou. Cet homme la contrôlait comme du lait sur feu.
_ Comme tu viens de le remarquer cher mari, j'ai passé du bon temps avec mon ex, avec l'homme que j'aime. Celui qui fait battre mon cœur. Ki ma beug defko sama khol, ki am lodoul meuss am si mane. Oui on a fait des galipettes et pour information il assure mieux que toi, sur tous les plans.
Elle reçut le récipient de la tasse sur son visage. Elle en rigola au lieu d'en pleurer. La chaleur ne représentait un tier de son éternel amertume, ni un quart de la légendaire jalousie d'Ahmadou. La colère de ce dernier était indescriptible. Soumaya se réjouissait d'avoir touché là où ça faisait mal.
Diegane qui venait vérifier si Soumaya était toujours là se heurta brusquement sur la scène dont le couple Faye était acteur.
_ Soumaya. Il hata le pas pour lui essuyer le visage.
_ Ce n'est rien de grave comparé à ce qu'il me fait vivre tous les jours.
Confirma-t-elle sur un ton neutre. Son cœur était blindée, elle était vide d'émotion.
Diegane se jeta furtivement sur Ahmadou et lui colla son poing. Au lieu de se défendre, Ahmadou se moquait sadiquement de lui.
_ Qui voilà ? Diegane Senghor ! Je t'avais dis que nos chemins vont se recroiser, je t'avais aussi dit que j'allais te détruire. Comme le bon Dieu est juste. Pendant que tu faisais des galipettes avec ma femme, je me chargeais de te séparer éternellement avec la sienne, sans tambour ni trompette.
_ Si j'apprends que tu as touché à une touffe de ma femme enceinte, Dieu sait que je vais te tuer.
_ Du calme Mr Senghor, je n'ai pas besoin de toucher à ta femme, kokou dafma sappi. Je lui ai juste ouvert les yeux sur celui qu'elle prenait pour un mari fidèle et responsable. La vérité, rien que la vérité. Ce n'était pas si difficile de la faire comprendre qu'elle ne représentait absolument rien pour toi. Elle a su pour Soumaya, pour les conditions de ton mariage avec elle. Elle n'a été qu'un vulgaire pion pour toi et je le lui ai fait savoir. Et rassures toi, je l'ai fait diplomatiquement, avec des preuves à l'appui.
