《Soumaya》《Partie 20》

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Il suffit d'avoir un bras long pour vivre le paradis sur terre. Ahmadou se servait de ses connaissances pour obtenir tout ce qu'il voulait, même dans les maisons de justice, où, impartialement, tous les citoyens devraient être traités au même pieds d'égalité. Abdel venait d'être libéré devant une Kembel émue aux larmes. Son seul souhait fut de le prendre dans ses bras mais elle avait pleins d' appréhensions sur la réaction de son frère.

Abdel était habillé décontracté, ses jours passés dans la prison l'ont fait voir la vie sous un autre angle. Priver de sa liberté, l'homme n'est plus rien d'autre qu'un robot contrôlé par celui qu'on appelle le dictateur. Il comprit qu'il lui faut se convertir, songer à devenir quelqu'un de meilleur et construire son avenir. Au même moment, il lui est impossible de songer au futur sans Kembel à ses côtés. Il avait besoin de sa sérère à la peau noir ébène et aux formes voluptueuses qui lui donnaient plus que son âge. Sans hésiter, il partit la rejoindre et la serra fermement dans ses bras. Kembel répondit à son étreinte en pleurant de plus belle.

_ Ne me fais pas ça Kembel, arrêtes de pleurer. Je suis là, je ne vais plus jamais vous quitter. Toute ma vie sera consacré à toi et à notre fils. Arrêtes stp, ce n'est pas bon pour le bébé.

Ils se chuchotaient des paroles qu'Ahmadou ne pouvait pas entendre de là où il était. Petit à petit, la jeune future maman se calmait et les choses redevenaient à la normale.

Contrairement à ce qu'ils pensaient, il n'y avait point un trait de colère sur le visage d'Ahmadou. Il était là à les observer, les mains dans les poches, le sourire au coin, la chemise négligemment déboutonnée. Il avait l'air d'un homme ayant longtemps sombrer dans la peur et qui venait juste d'être libérée. Oui ! La vraie amitié existe toujours même si elle se raréfie de plus en plus. Cet amis qui souffre quand tu souffres, cet amis qui jubile quand tu vis le bonheur. Cet amis est parmis tant d'autres, mais il est si difficile de poser la main dessus. Ahmadou et Abdel se fréquentaient depuis tout petits, leur complicité pouvait se sentir à des kilomètres et nombreux sont ceux qui ont cru à ce qu'ils sont jumeaux. Ils se sont fait un long câlin avant que l'un ne daigne prendre la parole.

_ On sait tous que tu mérites mon poing dans la gueule. Mais je n'en ferai rien, tu vas juste me donner ta soeur pour que je lui fasse un bébé.

Dits sur un ton taquin, ces mots ont volé un sourire mesquin à Abdel.

_ Si cela pouvait défaillir la honte, je n'hésiterai pas à aller arracher ma soeur des mains de son mari. Mais hélas ! Mon acte est injustifiable et je suis impardonnable.

_ En amour, on est incapable de contrôler nos agissements. Je l'ai su avec Soumaya, j'ai été injuste avec elle et son ex fiancé. Je ne voyais que la marier et faire d'elle mienne. Qu'Allah me pardonne !

On nom de l'amour, les deux amis se confessèrent et firent le voeux de ne plus se laisser emporter par leurs pulsions. Ils se souhaitèrent une bonne journée et chacun prit le chemin de chez lui. Kembel a été accueillie par le regard meurtrier de sa mère mais elle n'en fit pas cas. Son amour, son essence et sa focre venait d'être libéré et elle ne voulait laisser personne gacher sa journée.

Plus loin, Ahmadou visualisait les photos de sa femme espérant que ces images pouvaient l'aider à se détendre. Il était seul chez eux et appelait Soumaya toutes les deux minutes. Cette dernière était chez ses parents avec un Babacar nerveux. Pour la première fois, elle vit le jeune homme dans cet état. Mais elle comprenait le fond de ce trouble, les regards que lui lançaient Maodo Diop et Anta n'avaient rien de naturels. On aurait dit que les vieux essayaient de parler dans un langage codé.

_ Tu es vraiment le frère d'Ahmadou ?

Le père de famille posa cette question à Babacar pour la énième fois. Il lui répondit de nouveau par l'affirmative en croisant nerveusement ses bras.

SoumayaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant