《Soumaya 》《Partie 11》

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J'ai consulté mon téléphone, je n'avais aucun message ni de coup de fil. C'est à cela que me sert il, à se rendre compte que personne ne pense à moi, que personne ne veut d'une femme indigne comme Soumaya Lena Diop, que personne ne souhaite avoir une fille si impudique, une soeur si vile, je suis orpheline.

Mon coeur, le siege d'une roche pesant, matérialisée par le remord. Celui d'une fille candide croyant aveuglement à l'amour, allant jusqu'à sacrifier sa famille et dépouiller son mari pour uniquement un homme. Au moment où je voulais prononcer son nom, mes larmes ont coulé rendant plus pâle mon visage. Ma joue était toute rouge, cette nuit là, une pierre avait remplacé mon coussin moelleux. Qui me l'aurait dit ?

Soumaya Lena Diop, issue d'une famille, où quelque soit sinistre que le père puisse être, a appris solennellement le coran à ses filles. J'ai honte de moi, je regardais à peine les passants. Si il était possible de faire le rat, toute seule dans mon trou sombre, loin des calamités que me cracheront les uns ! Mes efforts se sont férocement retourné contre moi. Ce qui est en train de m'arriver est entièrement de ma faute.

Si on ne sait pas d'où l'on va, il vaut mieux retourner à la case de départ. Je m'apprêtais à franchir le seuil de la porte quand une voix rauque hurla, me stoppa sur tous mes faits et gestes.

_ Après la honte que tu nous a foutu à tous, ne remets plus jamais les pieds chez moi.

Ma dignité ou la rue ? J'ai piétiné la première en titubant comme une soularde qui venait de finir ses deux bouteilles de champagnes.

_ Je n'ai nul part ou aller papa. Pardonnez moi stp, maman parle avec lui pour l'amour de Dieu. Je regrette tellement ce que j'ai fait.

Ma mère morda sa lèvre inférieure, elle fuyait mon regard. Je me suis sentie tellement mal que je n'ai pas eu la force de retenir mes sanglots.

_ Ahmadou ne me le pardonnera jamais, je sais. Mais vous, papa et maman, je peux compter sur vous, n'est ce pas ?

Si ma mère fût indifférente de mes supplications, mon père n'y était pas de marbre. Sans aucune pitié, la boucle d'une ceinture s'était abattue sur ma tête. Je voyais double, l'image de mon père me jouait des tours.

_ Maodo bul ray sama dom. Ne tues pas ma fille. Hurla ma mère pendant que je cherchais refuge sous la table.

_ JE T'ABOMINE SOUMAYA DIOP, je te déshérite maudite fille.

Ses mots, au même titre que ses coups de poing et coups de pied, me blessaient spirituellement. Était-ce lui mon vrai géniteur ?

_ J'ai marié ta soeur sans son avis, et pourtant Aïcha Diop n'a jamais fugué de sa domicile conjugale. Elle respecte ses aînés et éduque sa fille du mieux qu'elle puisse faire, elle m'a honoré, tout le contraire de toi. Thiaga bou bone bi, sors de chez moi.

Tout sauf être une SDF, je subissais en hurlant à chaque coup. J'étais courbée sur moi même, mon père était hors contrôle.

Allah Akbar, répétais-je jusqu'à ne plus sentir un coup sur mon dos.

_ Ce n'est pas à vous de la châtier comme ça, même les chiens ne méritent pas cet acharnement.

Mes reniflement devinrent de plus en plus intenses, mon regard s'était dirigé sur la personne qui tenait le bout de la cravache.

_ J'exige que vous cessez d'agonir sur elle.

J'étais arrivée à me tenir debout avec l'aide de ma mère. Quel genre d'homme fût Ahmadou ?

Je passais ma main sur son visage pour m'assurer que je n'étais pas en train de rêver d'une aubaine. J'ai frôlé la lésion tissulaire qui se présentait sur son bras, et l'égratignure, mon Dieu, il en avait plusieurs.

SoumayaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant