Sous leur somptueuse maison, le couple se faisait collectivement une douce tarte à la crème. Ils s'arrêtaient tantôt pour se regarder, tantôt pour se faire des baisers les uns plus humides que les autres. Marième ferma derechef les yeux pour s'éviter de voir ses patrons s'embrasser langoureusement. Elle était tout de même heureuse pour son boss. Ce dernier méritait d'être heureux avec la femme qu'il aime plus que tout un monde.
Elle en savait pleins sur ses qualités et sur ses défauts puisqu'elle travaille pour lui depuis deux longues années. Ahmadou était du genre solitaire et n'avait point de sympathie envers ses employés, il les saluait à peine et vivait tel un étranger sous son propre toit. Mais depuis l'arrivée de Soumaya dans la maison, ils ont découvert un Ahmadou plus ouvert et taquin. Il s'absentait rarement et s'abstenait à hurler sur tout ce qui bouge. L'homme coléreux et difficile a laissé place à un homme doux et attentionné.
_ Vous risquez de choquer mes pauvres yeux.
Leurs balança la domestique tout en détournant son regard ne voulant pas assister à une scène pareille. Ahmadou avait l'habitude d'introduire sa main sous les habits de sa femme, elle lui a mainte fois fait le remarque mais rien n'y fit, monsieur se montre toujours plus collant et se foutait royalement des oeils indiscrets. Il aimait caresser sa déesse comme il aimait l'appeler, n'importe où et n'importe quand.
_ Tu devrais plutôt dire à ta patronne de me laisser tranquillle, elle ne peut pas rester deux minutes sans me toucher. Et elle profite de ma faiblesse pour me voler des bisous. Tu trouves cela normal toi ?
Soumaya roula les yeux comme à son habitude en enlaçant Madou par la taille. Ce dernier l'avait invitée à la cuisine juste pour la distraire car il sentait qu'elle n'allait pas bien et quelque chose la tracassait.
Il ne lui avait pas tendu oreille quand elle lui disait qu'elle voulait lui parler d'une chose très importante. Il savait lire en elle. Ahmadou était certain que ce qu'elle allait lui dire sera sujet de discorde entre eux. Il a préféré reporter la discussion pour une autre fois. Selon lui, il valait mieux se taire et faire une activité pour décompresser et détendre l'atmosphère.
Un couple qui est incapable de résoudre ses problèmes les plus cruciaux dans le calme, sans tambour ni trompette, est un couple sans aucune avenir.
Il ne voulait pas prendre le risque de se disputer avec Soumaya. Non ! Il n'avait plus ce temps, il n'allait plus s'attarder sur des futilités, il a dépassé ce stade avec elle. Il allait plutôt se battre pour avoir le coeur de sa bien aimée, lutter durement pour le bien être de son ménage.
_ Tout le monde sait que c'est lui qui me colle comme une sangsue.
Ceci vola un rire à Ahmadou.
_ Tu peux prendre ta journée si tu veux. Nous, on passe la journée chez maman Kiné.
_ Je ne me souviens pas de t'avoir dis qu'on allait chez ma mère.
Proféra Ahmadou pendant que Marième passait devant lui pour aller se préparer à rentrer chez elle.
_ Qu'est ce qu'elle va penser de moi si elle apprend par une autre personne que son fils est revenu de son voyage depuis hier ? Il faut qu'on y aille Madou, c'est plus respectueux.
_ Mais...
_ Il n'y pas de mais, je ne veux pas me faire insulter une nouvelle fois par ta mère.
_ C'est toi et moi ! Je m'en fou de ce que pense ma famille. Je t'aime ! Mon coeur t'as choisi et personne n'y peut rien. Mane yow la beug, et c'est ce qui compte.
Il avait adapté une voix tellement douce qu'elle en a eu des frissons. Elle se mit sur la pointe des pieds pour déposer un léger baiser sur son front.
