《Soumaya》《Partie 14》

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Vingt trois années à l'arrière, Maodo Diop venait de découvrir que sa belle Leila Coly tenait une double vie avec son amis Souleymane Senghor. Son rage était inestimable, le désir de vengeance incontrôlable. Il se sentait dupe, trahi et son honneur bafouillé. Pour parfaire son plan, le père de Soumaya avait comploté avec la sage femme qui s'occupait de Leila au cours de son accouchement.

Dans une autre salle d'accouchement, un bébé mort-né naquit. Le petit garçon de Leila fut échangé ce jour-là par un sans vie. Kiné Faye qui ne savait point qu'elle avait donné naissance à un bébé mort-né berçait l'enfant d'autrui sur ses bras, étant toute fascinée du teint clair dont son fils était feutré. Babacar fut son trophée, elle ne le confiait jamais à ses belles sœurs qui ne s'étaient pas gênées de renier ce garçon, disant qu'un vrai sérère à le teint sombre, cet enfant n'était pas celui de leur frère, Kiné avait sûrement un amant à côté.

_ Allah sait que je n'ai jamais trompé mon mari. Babacar est bel et bien un des nôtres. Ce n'est pas de ma faute si il est plus clair de teint que ses frères.

Une fausse mère défendait son faux fils, la vraie mère pleurait son fils. Le jour même on a enterré l'innocent qui n'a pas eu la chance d'humer l'air. Leila ne cessait de les réitèrer que son fils n'était pas mort, qu'elle avait entendu ses cris aigus à la minute où il a vu le jour.

_ Mon instinct mère ne m'as jamais trompée. Je le sais, je le sens, mon fils est vivant.

Des années furent écoulées et l'enfant n'a jamais été retrouvé, même Maodo Diop lui-même ignorait où se trouvait le petit être. Son unique but était de leurs faire payer leur trahison.

Un acte ignoble, commis par un homme insensible qui n'est personne d'autre que le père de Soumaya. Qui devrait payer ce prix si ce n'est lui ?

Le père était au travail, la mère comme d'habitude dans les cérémonies, les deux filles chez leurs grand parents pour une visite de courtoisie.

Sous le toit de son propre père, le malfaiteur envoyé par Souleymane Senghor a abusé d'Eva. La jeune fille d'à peine 12 ans venait de perdre du sang, ce liquide rouge qui coulait avec son innocence, sa pudeur, ses rêves, et avec toute sa joie de vivre. L'homme a juste laissé un mot avant de partir : Le prix d'un bébé mort-né.

_ Maintenant tu arrêtes de pleurer Eva. Je.. franchement je ne sais pas quoi dire. Cet histoire est tout sauf humain !

Babacar était éberlué, il serrait Eva de toutes ses forces en lui chuchotant des mots qui étaient sensés la rassurer.

_ J'ai vécu pire Babacar. Ma mère n'a trouvé d'autres solutions que de m'envoyer au Mali avec ma tante. Elles m'ont excisée pour soi disant me redonner ma virginité. Car selon ma mère, ça serait une honte pour elle, le jour de ma nuit de noce. Depuis lors, je ne supporte pas qu'un mâle s'approche de moi, j'ai peur de revivre ce que j'ai vécu.

Le jeune homme s'était mis debout, faisant les cent pas entre la porte et le lit.

_ Ils ne peuvent pas s'en sortir comme ça, c'est trop facile !

Il répétait ces mots de la manière la plus froide possible. Babacar était de nature impulsif, il ne comprenait pas le fait qu'Eva ait gardé le silence durant tout ce temps.

_ Babacar ! Souffla Eva sur son oreille, en passant ses mains autour de la taille d'un homme pour la première fois.

_ Retournes te coucher. Demain on ira les déclarer à la police, ils vont payer chaque gouttes de larmes que t'as versée. Commençons par Souleymane Senghor, je le déteste sans même le connaître.

_ On ira nul part Babacar. Je ne prendrai pas le risque d'emprisonner mes parents.

_ Croupis avec eux alors !

SoumayaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant