Il s'approchait d'elle lentement, chantonnant un morceau qu'eux deux seuls connaissaient. Sa voix était douce, et chacun de ses mots électrisait le corps de sa douce. Cette voix la fît trembler de sensations. Cette voix caressante la fît vibrer de frissons.La courtoisie exigeait qu'il s'assit sur le divan libre en face de Soumaya. Autrement dit, Diegane devait créer une large espace entre eux deux. Ce n'était pas le moment ni l'endroit de se câliner ou de manifester ne serait ce qu'un geste d'affection.
De l'amour au détachement, la distance est infinie. Aucun des deux ne pouvait lutter contre cet alchimie ni contre l'aimant qui les attirait l'un à l'autre. Il fût accablé sous le regard suppliant de Soumaya.
Il s'assit à côté d'elle et dirigea de par sa main droite, la tête de soumaya qu'il posa sur sa poitrine. Elle se sentit protéger par ce chaleur qu'elle aimait tant.
Ahmadou qui n'avait rien raté de la scène se dirigea vers la table basse et y déposa une assiette et une bouteille d'eau.
Quoique gêné par cette situation, Diegane essayait de se séparer de Soumaya mais celle-ci s'était agrippée fermement sur son t-shirt.
_ Je veux qu'il parte.
Hoquetait elle. Ahmadou avait pris des minutes avant de comprendre qu'il se faisait chasser de sa propre chambre. Il toisa Diegane avant de prendre ses clés de voiture et claqua la porte rageusement. Dehors sa soeur Suadu se moquait de lui en tapant des mains.
_ Depuis tout petit, tu ne cesses de me manquer de respect. T'es tu une fois demander mon silence face à ton insolence, Suadu? C'est parceque tu ressemble typiquement à notre mère que je ne pense même pas à te crier dessus ni à lever la main sur toi. Estimes toi chanceuse !
Les yeux rouges de colère, Ahmadou s'engouffra dans sa bagnole. Son esprit et son coeur devinrent cadenassés. Il ne savait plus où se donner la tête à cause du couple qu'il venait de prendre conger. Il roulait des kilomètres sans pour autant stationner ni devant le feu rouge ni devant le feu bleu, marron, violet ou n'importe lequel.
Près de la maison de ses beaux parents, il décida de respecter le code de la route pour une fois. Le père de famille était absent, il trouva juste la mère de Soumaya. Anta accueilla cordialement son gendre puisqu'il était friqué et social, selon elle.
_ Bon maman, je voulais que mon beau père soit présent avant de m'exprimer sur le sujet.
_ Maodo est partie en voyage. Tu peux tout me dire, je passerai le message. Se hâta de dire mère Anta en réajustant sa foulard.
_ Bon comme vous le savez, mon mariage avec Soumaya était tout sauf canonique. Depuis notre union elle me fait voir de toutes les couleurs mais je ne me suis jamais plains sur l'unique fait que c'est moi qui ai voulu d'elle comme épouse. Je pense en avoir assez payer les pots cassés car figurez vous qu'à l'heure où je vous parle Diegane Senghor est avec ma femme sous mon toit. J'ai fait appel à lui car Soumaya avait piqué une crise et n'avait que son nom à la bouche. Bref là j'en ai mon coufle, et la répudier serait le mieux pour tous.
Mère Anta se leva brusquement et courut à la cuisine. Elle prît une carafe et y versa dedans 5 litres d'eau. Anta sarr n'avait pas omis de dégarnir le réfrigérateur de tout fruits et de boisson. Elle revint avec ses "Teranga" dissimulant sa trouble par un large sourire.
_ Sers toi mon fils, tu es chez toi.
Par respect, Ahmadou prit une tranche de pomme qu'il se mit à grignoter.
_ Je veux liber.....
_ Safourlay ! Lui interrompa mère Anta qui avait de suite pris l'air d'une maman inquiéte pour sa fille. Ce qui était un cirque, elle s'en fichait pas mal de l'état d'âme de sa fille. Au contraire elle s'inquiétait pour les billets qui allait cesser de pleuvoir si jamais sa fille divorce de ce jeune milliardaire.