Retour au bercail

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SKYLAR

Lundi, à huit heures, j'étais déjà présente sur mon lieu de travail. Avec Conny, nous apprenons encore à nous connaitre devant notre boisson chaude du matin. Elle vient dans mon bureau et nous parlons pendant une trentaine de minutes, puis elle retourne devant son ordinateur et moi je retourne à mes dossiers et mes appels.

Entre deux gorgées de chocolat et deux appels à des potentiels clients, je prends un appel de Conny.

— Skylar? Il y a deux personnes qui demandent à venir te voir.

— Oh, eh bien fais-les venir. Merci de m'avoir prévenu Conny.

— Je les fais monter tout de suite.

Je la remercie et finit mon chocolat en vitesse, puis attend les gens, qui ne devraient pas tarder. Une fois que ça frappe, je me lève, défroisse légèrement ma jupe et vais ouvrir la porte, un sourire collé sur mon visage.

— Bonjour, entrez et installez-vous je vous prie.

Les deux personnes, une femme et un homme, ne se font pas prier et vont s'installer devant mon bureau. Je leur emboîte le pas, et vais m'installer sur ma chaise.

— Bien, que puis-je faire pour vous? Une réclamation, un dédommagement?

— A vrai dire, ce n'est ni l'un ni l'autre. L'homme me tend sa main. Carter Hensley, meilleur ami de longue date d'Evan, et aussi conseiller. Et voici ma soeur, Nola. Nous venons pour vous poser quelques questions, bien que je ne pense pas que ça soit nécessaire puisque vous avez été embauchée sans soucis.

Prise au dépourvue, j'acquiesce, et les écoute.

— Tout d'abord, vu que je ne suis au courant de rien sur vous, quel est votre nom, et quel âge avez-vous?

— Skylar Lewis, vingt-cinq ans.

— Vous avez une quelconque expérience dans le management-commerce? Quel niveau d'études vous avez? demande sa soeur.

— J'ai eu quelques stages durant les années précédentes, donc je pense avoir quelques bases solides oui. Étant fraîchement diplômée, j'ai la tête sur les épaules. J'ai eu mon brevet de fin d'études avec mention, et un master en management.

Les deux se regardent et hochent la tête, puis se tourne simultanément vers moi.

— Comment trouvez-vous Evan?

— Il est plutôt gentil au premier abord, du moins c'est la vision qu'il me laisse paraître. Il est concentré sur son travail, c'est le moins que l'on puisse dire. Néanmoins, il a tendance à un peu trop me reluquer, mais je suppose que c'est dans sa façon d'être, donc je n'ai pas mon mot à dire là dessus.

— Et physiquement? S'il vous proposait de passer une nuit avec lui, ou d'être plus que son assistante, vous accepteriez?

— Il est attrayant, je mentirai en disant le contraire. Mais il reste mon patron, et ça ne serait pas professionnel de ma part d'accepter une quelconque incartade, comme un acte sexuel avec lui, je réponds franchement, tout en rougissant un peu au début de ma réponse. Je ne m'attendais pas à ce genre de questions.

— Je prend note... Vous avez eu un premier déplacement à New York me semble-t-il, dont vous êtes rentrés hier? Comment s'est-il passé?

— Extrêmement bien. Monsieur Ross m'a montré quelques lieux incontournables de cette charmante ville, et m'a fait me détendre. Il faut avouer qu'avant de partir, je stressais un peu. Je pensais que ça allait mal se passer, mais finalement j'ai apprécié. De plus, le PDG avec qui nous avions rendez-vous a directement, ou presque, accepté notre offre, ce qui est encore mieux.

— Comment ça "ou presque"? me demande Nola en mimant les guillemets.

— J'ai expliqué les idées que Monsieur Ross avait eues, et que j'avais noté et détaillé dans le dossier, tout en expliquant els avantages pour leurs deux entreprises. Le PDG ne m'a pas cru capable de pouvoir travailler dans ce milieu vu mon âge et mon sexe, et il se peut que j'ai sorti une tirade qui lui a cloué le bec, et qui l'a fait accepté, je grimace à la fin.

La fratrie glousse, et me regarde.

— Bien, le moins que l'on puisse dire c'est que vous avez du répondant, et c'est certainement ce qu'il vous faudra ici. Ma chère Skylar, vous êtes officiellement ma nouvelle assistante d'Evan préférée! me crie presque Carter en me tendant sa main.

J'esquisse un sourire et saisit sa main, puis lui serre, et serre celle de Nola ensuite. Cette dernière se lève, et nous dit qu'elle va rendre visite à Evan, et qu'elle nous laisse entre nous.

Une fois qu'elle est sortie de mon bureau et qu'elle a refermé la porte, Carter prend une pose de dragueur et me regarde, tandis que j'essaie de travailler à nouveau.

— Alors, Skylar, dis-moi, tu as quelqu'un dans ta vie?

Je m'arrête de travailler, le regarde et souris, puis me prête à son jeu.

— Alors, Monsieur Hensley, on drague les employés de Monsieur Ross?

— Pas du tout, se défend-il, je mène ma petite enquête. Réponds donc à ma question.

— Je ne pense pas que je serais partie de Chicago pour venir ici si j'avais quelqu'un dans ma vie, je réponds le plus naturellement, surtout qu'une entreprise certes moins grande que Ross&Co m'avait offert un poste assez haut placé.

— Bon à savoir. Ton père ne serait pas terroriste à tout hasard?

— Non, pourquoi?

— Parce que tu es une bombe.

Je ricane face à ses techniques de drague complètement absurdes, et il continue. Au bout de cinq minutes de phrases tout aussi ringardes les unes que les autres, j'éclate de rire. Un rire franc, qui me fait mal aux côtes.

— Arrêtez je vous prie! C'est tellement cliché et ringard mon Dieu!

Il se met à rire lui aussi, et une fois la frénésie passée, reprend plus calmement.

— Plus sérieusement, tu aurais un numéro de téléphone? Si jamais je veux t'inviter boire un verre un jour, ou autre , il se passe une main dans la nuque, gêné.

Je prends un post-it sur mon bureau, y note mon numéro de téléphone, et lui tend.

— Oui j'ai un numéro de téléphone, comme toute personne vivant au vint-et-unième siècle. Maintenant, ce n'est pas que je ne veux pas continuer de vous parler, mais je dois continuer de travailler, sous peine de me faire remonter les bretelles par votre meilleur ami.

— Je lui dirai que c'est de ma faute si tu as pris du retard, il ne te dira rien. Au plaisir de te revoir, Skylar.

— Au plaisir de vous revoir, Carter.

Je me lève et lui fait une poignée de main, puis le raccompagne jusqu'à la porte de mon bureau, pour ensuite m'adosser à cette dernière une fois refermée derrière lui.

Sacré matinée...

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Playlist du chapitre:

Like That - Jack and Jack ft Skate
Lost In Japan - Shawn Mendes
BEG - Jack and Jack
Nervous - Shawn Mendes
Want You Back - 5 Seconds of Summer
Galatée - Nekfeu

Soleil d'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant