Flashback #2

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PDV SKYLAR, SIX ANS AVANT DE DÉMÉNAGER A DENVER:

— Je n'en peux plus Heaven, j'ai envie de rompre, de rendre ma vie en main et de partir d'ici. Il me rend la vie dure, tout autant voire même plus que mon père. C'en devient fatiguant, je ne sais pas si je vais tenir. Rends-toi compte, ça fait déjà deux fois en un an et demi que j'avorte ! Je n'ai que dix-neuf ans, et il m'a privé deux fois du bonheur d'être mère.

— Il te prend pour son objet sexuel, chérie. Te laisse pas faire, largue le maintenant, après ça sera trop tard. Me dit ma meilleure amie en mâchant sa salade et en pointant sa fourchette vers moi.

— Et comment ? Il me tient, par je ne sais quel moyen mais il a une telle emprise sur moi que c'est dur de s'en défaire. Je ne sais même pas comment ses anciennes petites-amies ont réussi à rompre et partir loin de lui sans qu'il n'y ait de représailles !

— T'a-t-il déjà frappé ?

— Une fois ou deux, j'avoue, penaude. Ce n'est pas de ma faute, mais je trouve toujours le moyen de le défendre, alors qu'il m'empoisonne. Mais j'avais dû l'énerver. C'est récurrent, en ce moment.

— Que tu l'énerves ou pas, ce n'est pas une raison pour te frapper. As-tu eu des séquelles, des ecchymoses ou quoique ce soit?

— Il y a bien quelque chose oui.. C'est assez récent, j'ai toujours la marque sur moi, et ça me fait un mal de chien. En général, je prends en photo chaque trace qu'il me laisse, pour voir à quel endroit, j'ai le plus de chances d'être touchée.

— Montre-la moi.

Je soupire, et lui fais signe de me suivre aux toilettes. Elle finit sa salade en deux bouchées, jette son plat à la poubelle et me suit jusqu'aux sanitaires de la fac. Une fois à l'intérieur, je ferme la porte derrière nous, et m'adosse à cette dernière.

Heaven me regarde, impatiente et avec de la colère dans les yeux. En fait, je crois que c'est de la haine, je ne suis plus sûre de rien en ce moment.

Je soulève lentement mon t-shirt, et le remonte jusqu'à ma poitrine, où je le fais tenir. Elle écarquille les yeux, sa bouche formant un "o" de stupéfaction, et s'approche de moi lentement. Elle frôle l'ecchymose se situant au niveau de mes côtes, et je grimace de douleur.

— Mon Dieu Skylar, pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant ? Depuis combien de temps tu l'as ? Sur une échelle de un à dix, la douleur est comment ?

— Je ne t'en ai pas parlé avant parce que je pensais que la douleur allait s'estomper, comme à chaque fois. Ça doit faire pas loin d'une semaine et la douleur est toujours au stade sept. Quand je fais un effort et que ça tire, ça doit passer près de onze.

— Je vais devoir examiner ça rapidement en touchant l'ecchymose. Ça risque de te faire mal, désolée d'avance, mais au moins on sera fixées sur ce que tu as. Et ça me permet de voir si je ferais un bon médecin.

Je ris un peu à la suite de sa dernière phrase, mais arrête subitement à cause de la douleur se propageant. Heaven pose doucement ses doigts, et les fait glisser tout le long de l'hématome. Je me retiens de l'injurier à cause de la douleur, me contentant alors de me mordre la lèvre inférieure assez violemment, puisqu'un arrière-goût ferrugineux se propage sur ma langue. Quand elle appuie à un endroit, je pousse un gémissement plaintif qui la fait se stopper net.

— Ok Skylar, je ne peux pas te laisser comme ça, c'est impossible. Tu as deux côtes fêlées, d'où la douleur que tu ressens à chaque fois que tu fais un effort, comme respirer. Il faut qu'on aille à l'hôpital, et maintenant.

Soleil d'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant