Où est-elle ? (2)

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PDV EVAN

— Tu es sûr que c'est bien là ?

— On est bien vers Aurora ?

— Oui.

— Alors ce n'est pas celle-là. Il en reste combien ?

— Trois, les autres ont été faites par Dean et ses hommes.

Je soupire et sors de l'énième maison abandonnée que nous visitons aujourd'hui. Même si ça ne fait pas vraiment longtemps que Skylar manque à l'appel, je veux la retrouver au plus vite. Son absence est horrible, et j'ai un sentiment de culpabilité qui me ronge de l'intérieur. Si je ne l'avais pas laissé partir plus tôt, rien ne serait arrivé. Elle serait encore avec moi, à regarder la télé en mangeant des pizzas, et nous rigolerions des cabrioles que font les chiots. Mais non, à la place elle est dans une maison miteuse, surveillée par son ex psychotique et fou à lier, meurtrie et violentée. C'est inadmissible.

Je retourne dans ma voiture d'un pas assuré, et me remets derrière le volant. Je range mon pistolet entre mon jean et mon mollet, et soupire en posant ma tête contre le volant.

— On va la retrouver. Elle n'est pas morte.

— J'espère qu'elle n'est pas morte. Je l'espère de tout coeur.

— Elle ne l'est pas. Au lieu d'imaginer retrouver son cadavre, imagines-toi la retrouver en chair et en os, et qu'elle te verra comme son sauveur.

— Je n'imagine pas retrouver son cadavre. J'imagine juste comment je vais pouvoir faire souffrir Parker.

Je mets le contact et m'attache, puis démarre. Carter rentre l'adresse de la prochaine maison dans le GPS, et nous nous mettons en route.

— Le champ des possibles de réduit drastiquement, j'espère vraiment que Dean ne m'a pas donné une fausse piste ou ne s'est pas trompé dans la lecture des données GPS.

— Tu es un de ses amis, je ne vois pas pourquoi il t'aurait donné une fausse piste.

— Moi non plus, mais il suffit que Parker ait eut vent de son existence et lui ai offert une somme d'argent plus importante, et il se sera allié à lui. Dean est vénal, ce qui compte le plus à ses yeux est son argent, vient après ses amis.

— C'est juste là, Carter me montre une maison du bout du doigt.

Je me gare en face et ressors mon pistolet, tout comme Carter. Il n'est pas encore tout à fait à l'aise avec l'idée d'avoir un flingue dans les mains, mais tant qu'on ne s'en sert pas, ça va.

— Rassures-moi, si c'est la bonne maison, on ne va pas avoir besoin de s'en servir, hein ?

— Si, Carter. On va devoir se servir des flingues si on tombe sur les gars qui ont kidnappé Skylar.

— Mais.. tu as déjà tué quelqu'un ?

— Une ou deux personnes, je réponds distraitement, m'apprêtant à sortir de la voiture.

— Vraiment ?

— Oui, le monde du deal à New-York n'est pas de tout repos, et bien souvent c'est soit tu vis, soit tu crèves. Alors j'ai dû tuer un ou deux gars, que ça soit dealers ou toxico.

— Mon meilleur ami est un putain de tueur. Et tu n'es jamais allé en prison ?

— Avec de l'argent on résout tout. Surtout dans les grandes villes comme New-York. On y va ?

Je sors de la voiture, et me dirige vers la maison. Carter sur mes pas, on avance à tâtons, comme dans les films. Aucun bruit ne me parvenant, je place mon pistolet devant moi, et regarde Carter. Lui aussi ayant adopté le même geste, je lui fais un signe de la tête qu'il me rend. J'enfonce la porte d'un coup de pied, et regarde à droite et à gauche, en pointant l'arme dans la même direction que mes yeux. Un bruit me parvient, comme celui d'une chaise qui racle le sol. Il vient de ma gauche. Je fais signe à Carter de me suivre, et tout en pointant le pistolet droit devant moi, j'avance vers le bruit qui s'est stoppé entre temps. J'arrive devant une pièce fermée, et regarde Carter. Je lui intime le silence le plus complet, ainsi que de me couvrir. Il acquiesce et, même s'il tremble un peu, garde son pistolet droit devant lui, doigt sur la gâchette, en se mettant à ma droite, un peu en retrait. Quant à moi, j'enfonce la porte et fais face à un homme armé. Je lui tire une balle dans le coeur et une autre dans l'abdomen avant qu'il n'ait le temps de tirer, et me tourne à gauche. Un autre homme, qui n'a pas l'air d'avoir compris la situation et qui commence à peine à dégainer son arme en se levant de son siège, se retrouve avec une balle au milieu du front. Je me tourne vers Carter.

— Fallait pas que je tire ?

— Si.. si, si. Ça m'étonne juste que tu aies une telle précision.

— La chance de débutant, certainement. Même si j'aurais aimé ne jamais avoir à tirer sur quelqu'un. Sauf au laser game.

Je ricane et fais le tour de la pièce, en quête d'indices sur l'endroit présumé où se trouve ma copine. Mais rien ne traîne, ils devaient certainement attendre des ordres qui ne leur parviendront jamais.

— Eh, Evan, viens voir.

Je me dirige vers Carter, qui est parti dans l'autre pièce, et regarde ce qu'il tient dans la main. Une carte d'Aurora et des alentours.

— Pourquoi la quasi-totalité des points sont barrés ?

— Parce qu'ils représentent des maisons.

— Oh, ça veut dire que c'est celles dans lesquelles ils sont déjà allés ?

— Exact ! Et il n'en reste qu'une qui n'est pas barrée..

— C'est celle où ils sont présentement !

Mon téléphone vibre, m'annonçant l'arrivée d'un message de Dean.

"19309 E Dickenson Pl, dernière maison pas encore faite. Ils se trouvent obligatoirement ici. C'est un lotissement inhabitée depuis longtemps."

J'explique ça à Carter, et il fonce vers la voiture.

— Allez, on fonce, on va retrouver l'amour de ta vie !

J'éclate de rire et sors de la maison en refermant la porte, puis retourne dans ma voiture. Je mets le contact tandis que Carter rentre l'adresse dans le GPS, et nous fonçons sur l'asphalte.

— Au fait, pourquoi tu as tant d'armes chez toi ? Et pourquoi tu sais si bien les manier ?

— Je les ai parce que je le veux et que je le peux.

— Et la dernière question, tu n'y réponds pas ?

— Si, j'y viens. J'ai travaillé pendant deux ans dans une brigade à New-York, et j'ai dû apprendre à m'en servir. Ça peut toujours servir, et là ça va me servir.

— Tu vas tuer Parker ?

— Non, je ne vais le tuer. Je vais le faire souffrir physiquement, et le menacer pour qu'il puisse ensuite s'en remémorer et souffrir mentalement.

***

Playlist du chapitre :

Would I - Maggie Lindemann
Distance - Jack and Jack
Eastside - Benny blanco ft Khalid et Halsey
Beside You - 5 Seconds of Summer
Because I Had You - Shawn Mendes
Close As Strangers - 5 Seconds of Summer

Soleil d'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant