Hey toi (1)

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PDV SKYLAR

A peine deux jours après notre retour de Portland, j'ai dû me mettre en arrêt maladie. Le médecin que j'ai été voir m'a dit que j'avais attrapé une belle petite angine blanche, et qu'il me fallait rester au chaud pour guérir plus vite.

Moi qui n'aie pas l'habitude de rester sans rien faire, c'est un comble. C'est pourquoi, depuis que je suis en arrêt maladie, je ne m'arrête pas de bouger. Je suis toujours en train de faire quelque chose, rester calme, c'est trop me demander. J'ai été racheté de la décoration et un ou deux meubles manquants, faire des courses et quelques trucs supplémentaires. J'ai aussi commencé à faire du yoga et de la méditation. Oui, je m'ennuie.

Je suis en train de faire du yoga, j'essaie de faire la position du guerrier, quand ça frappe à ma porte. Je souffle et vais ouvrir, après avoir jeté un coup d'oeil à ma tenue. Jogging moulant, pull à col roulé, grosses chaussettes. Ça fera l'affaire, et puis je suis chez moi, j'ai donc le droit de m'habiller comme je le souhaite.

— Bonj-..

Je claque la porte au nez de Carter.

— C'est impoli, crie-t-il au travers de la porte.

— Je n'en ai rien à faire, pars d'ici.

— C'est impoli de mettre quelqu'un à la porte alors que cette personne a quelque chose pour toi.

J'ouvre la porte et le regarde fixement dans les yeux.

— C'est impoli de larguer quelqu'un par message sans raison valable, Carter.

— Pourquoi crois-tu que je suis venu te voir ? Pour t'expliquer.

— Ça a intérêt d'être plausible, je suis d'une humeur massacrante et j'ai envie de tout casser.

Je tousse un peu en mettant mon bras devant ma bouche, et grimace à cause de la douleur que je ressens dans la gorge.

Il entre, et je ferme la porte derrière lui. Il va s'installer dans le canapé, tandis que je vais faire du café. Un silence de plomb s'est installé.

— Je t'écoute, lancé-je.

— Nous n'étions pas fait pour être ensemble.

— Je te demande pardon ?

— Nous n'étions pas fait pour être ensemble. J'ai voulu tenter alors qu'Evan m'avait prévenu. Je ne suis pas une personne qui pourrait te correspondre. D'accord, je suis peut-être l'inverse de Parker, mais ça ne dure jamais. D'ici moins de deux semaines, je t'aurais largué sous un prétexte débile, qui t'aurait certainement fait voir rouge et qui t'aurait fait mal, surtout. Et je ne veux surtout pas que tu aies mal, tu as assez souffert comme ça avec l'autre.

— Fais moi rire, dis-je en ramenant le café, quelle aurait été la raison débile ?

— Merci, dit-il en prenant la tasse. J'étais en manque. En presque trois mois nous n'avons rien fait, et je n'avais pas envie de te tromper, tu ne le mérite pas.

Je ris jaune.

— Ça ne m'étonne pas tellement à vrai dire. Et donc, tu n'es venu que pour me dire ça ?

— A vrai dire, je voulais savoir si nous pouvions tout de même rester amis. Ça me peinerait si jamais nous perdions contact, j'aime ta joie de vivre et ta façon d'être pétillante. Et ne plus l'avoir dans ma vie m'attristerait. Et puis notre relation était d'abord basé sur une complicité amicale, on avait plus l'air d'être amis qu'amants.

— Ça peut être faisable. Mais à la moindre incartade, tu te prends ma main.

Il sourit et m'étreint rapidement, puis nous buvons le café en parlant de tout et de rien.

**

— Et, avec Evan ?

— Que veux-tu qu'il y ait avec mon patron ?

— Bah, vous partez relativement souvent en voyage d'affaires, donc vous devez vous parler. Et peut-être que vous avez appris à vous connaître, je ne sais pas.

— Eh bien.., on a joué à "je n'ai jamais", et on s'est lâché sans trop se divulguer. Déjà que le fait de t'avoir fait part de certains événements de ma vie m'a.., chamboulé, je ne veux pas non plus que tout le monde le sache.

— Je vois.

Son téléphone sonne, signalant l'arrivée d'un nouveau message.

— Bon, souhaite moi bonne chance.

— Pourquoi ça ?

— Evan veut que je passe le voir, je suis mort !

Je ricane et lui dis "bonne chance". Je le raccompagne jusqu'à la porte, où je lui fais la bise. C'est perturbant. J'enclenche le verrou une fois la porte refermée, et m'affale sur mon canapé, en allumant la télé. Je finis par tomber sur de vieux épisodes de Gossip Girl, et regarde ce programme tout en mangeant des chips.

Plus tard dans l'après-midi, je me décide à ranger un peu mes affaires, du moins de les trier. Je n'en ai pas énormément, mais je ne mets plus la plupart d'entre elles, alors j'irai les donner dans un centre pour personnes défavorisées, et irai faire du shopping. Ce n'est pas comme si j'avais le temps.

Deux heures plus tard et un sac plein à ras bord, je m'affale sur mon lit, épuisée. Mon alarme retentit, et je saisis mon téléphone. Un rappel pour prendre mes médicaments. Je souffle et me lève pour aller dans ma cuisine, puis saisis mes boîtes de médicaments. Je prends les trois médicaments que j'ai à prendre, puis prends un verre d'eau. Je mets les trois gélules sur ma langue, et les avale directement avec une gorgée d'eau. Je prends par la suite deux cuillères à soupe de sirop répugnant, très intéressant tout ça, et retourne m'affaler sur mon lit.

Je mets un fond de musique calme, et ferme les yeux, me laissant bercer par la douce mélodie. Et au final, je me suis endormie.

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Playlist du chapitre:

Nous Aussi 2 - Bigflo et Oli
Éternité - Jazzy Bazz ft Nekfeu
More - 5 Seconds of Summer
BEG - Jack and Jack
Rise - Jack and Jack ft Jonas Blue (ou l'inverse, c'est pareil)

Soleil d'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant