SKYLAR
Vers dix-huit heures, j'ai reçu un message de Carter, m'invitant à boire un verre ce soir. Je lui ai répondu que c'était d'accord, puis lui ai donné mon adresse, et il m'a signalé qu'il serait là vers dix-neuf heures trente.
Ce qui me laissait à peine le temps de rentrer, de me doucher rapidement, de choisir des affaires décentes et de me maquiller.
Et c'est exactement ce qu'il s'est passé.
Je suis rentrée chez moi, il était dix-huit heures quarante. Le temps de prendre ma douche et de vêtir des affaires correctes -autrement dit un jean skinny taille haute noir, un crop top blanc et mes escarpins -, il était déjà dix-neuf heures. Le maquillage terminé, il était dix-neuf heures vingt. Pile le temps d'appeler ma mère, et de lui raconter un peu ma première semaine de travail.
Je compose son numéro, et elle décroche à la troisième sonnerie.
— Allô ?
— Coucou maman, c'est moi.
— Fille indigne ! Tu aurais du m'appeler il y a trois jours de cela ! Tu t'es bien intégrée, ça va ?
— Oui maman, tout se passe à merveille. J'ai été à New York, j'en suis rentrée hier. C'était pour un contrat avec Porsche.
— Ah bon ? Racontes-moi !
Je lui raconte en bref le rendez-vous.
— Tu as eu raison de lui clouer le bec à ce grincheux ! Non mais pour qui il se prend, d'insinuer que tu n'es pas capable de gérer ce dossier ?
— Je vais certainement être confrontée à ce genre de remarque assez souvent, donc ce n'est pas si grave. Au fait, j'ai un rendez-vous ce soir.
— Déjà ? Ma fille fait tourner des têtes dans n'importe quel État !
— Loin de là maman, je dis en riant, c'est le meilleur ami de mon patron qui m'a invité à boire un verre ce soir, pour faire connaissance. Il est passé ce matin au travail, et il m'a fait passer un interrogatoire pour savoir si je survivrais dans l'entreprise. A priori, j'ai bien répondu, et je ne risque rien, il m'a prise sous son aile.
La sonnette retentit, et je me lève de mon canapé, puis saisis mon sac ainsi que mes clés et me dirige vers la porte d'entrée.
— Il est là maman, je te laisse. Je t'envoie un message pour t'expliquer le déroulement de la soirée. Bisou, je t'aime. Et oublies pas, viens à Denver quand tu le souhaites.
— Ne t'en fais pas pour moi va. Allez, file à ton rendez-vous !
Je ricane, lui souhaite une bonne soirée et raccroche. Puis je sors de mon appartement, ferme la porte à clé, et descends les deux étages. Arrivée en bas, j'ouvre la porte et fais face à Carter habillée d'un simple jean et d'un t-shirt, loin du smoking de ce matin.
— Cette tenue vous va bien Carter, lui dis-je.
— Merci, toi aussi tu n'es pas mal comme ça.
Je souris un peu, et il me tend son bras que je prends, et me mène à sa voiture.
Voiture qui, comme j'aurais du m'en douter, est une voiture de luxe. Une Mercedes Classe E cabriolet, rouge sang, qui ne passe pas inaperçu. Il m'ouvre la portière, comme un gentleman, et je m'installe. Puis vient son tour. Il démarre, et nous parlons le long du trajet.
Nous arrivons une vingtaine de minutes plus tard devant un bar restaurant assez classe, le Giotto's. Nous descendons de voiture, et nous dirigeons vers l'entrée.
Une fois dedans, je détaille les lieux. C'est un endroit cosy, qui a l'air rénové depuis peu. Comme indiqué sur une ardoise, le rez-de-chaussée est réservé au restaurant. Il y a un bar lounge au premier étage ; au second, une salle d'arcade avec billard, babyfoot et jeux de fléchettes. Et au troisième étage, un karaoké.
— Bonsoir, vous avez réservé ? nous tournons la tête vers la voix, et je remarque qu'elle appartient à un homme d'environ mon âge, plutôt beau je dois l'avouer. Grand, les pointes de ses cheveux sont blondes, il a une bouche pulpeuses et ses muscles sont peu visibles sous son smoking.
— Oh, Ethan, tu travailles ce soir ? Oui, j'ai réservé à mon nom.
— Eh oui, je travaille. Je ne pensais pas te voir ici ce soir, ni en si charmante compagnie. Ethan Reynolds pour vous servir, dit le serveur en prenant ma main et en y faisant une légère pression avec ses lèvres.
— Pas touche Ethan, elle est déjà réservée. Tu sais qu'il n'aime pas qu'on touche à ce qui lui appartient.
— Euh sinon, je ne veux pas m'imposer, mais je suis là, je vous entends parler, et je hais le fait qu'on me traite comme un objet.
Ethan rigole et se tourne vers moi, puis m'offre un sourire radieux. Ensuite, il se tourne à nouveau vers Carter, regarde sa liste, et relève la tête vers nous.
— Une table vous est réservée au bar lounge, suivez-moi.
Nous le suivons jusqu'au premier étage, et jusqu'à une table pour deux légèrement écartée des autres, près d'une fenêtre et nous laissant une vue magnifique sur Denver la nuit.
— Je serais au restaurant ce soir, mais si jamais vous avez besoin de quelque chose n'hésitez pas à me demander surtout.
Je le remercie en le gratifiant d'un sourire, puis nous nous installons, en attendant un serveur.
J'en profite pour regarder un petit peu l'être se trouvant en face de moi. C'est un grand blond - à vrai dire, tous les hommes que je côtoie au quotidien sont grands -, légèrement musclé seulement, ce qui est tout aussi bien. Il a des yeux bleus magnifiques, un petit nez retroussé, et une légère barbe de trois jours qui enlève le côté adolescent prépubère de son visage. Il a un sourire d'enfant, qui n'a pas décroché de son visage depuis que nous sommes arrivés, et une boucle d'oreille orne son lobe d'oreille gauche.
— Alors, ma chère Skylar, parle moi un peu de toi, tu veux bien ?
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Playlist du chapitre:If Walls Could Talk - 5 Seconds of Summer
Aftertaste - Shawn Mendes
Mutual - Shawn Mendes
Because I Had You - Shawn Mendes
Humanoïde - Nekfeu
Heroine- Sleeping with Sirens
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Soleil d'une Vie
RomanceEvan Ross est ce que l'on appelle plus communément un "gosse de riche", ou du moins c'est l'image qu'il laisse refléter. A seulement vingt-cinq ans, il dirige une des plus grandes entreprises automobiles de tous les Etats-Unis, Ross&Co. Il est hauta...