Retour à la maison (2)

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PDV SKYLAR

— Maman, t'étais vraiment obligée de m'emmener ici ? C'est ma première semaine de repos, j'aimerais en profiter pour me reposer justement, je soupire. Il ne me reste que deux jours en plus.

— Oh allez Skylar, fais un effort pour moi, s'il te plaît ! Une nouvelle coiffure te ferait du bien en plus.

Je soupire et finis par céder, pour le plus grand bonheur de ma mère.

Nous rentrons enfin dans le salon de coiffure, et ma mère prévient qu'elle a pris rendez-vous pour deux au nom de Lewis. Après avoir posé nos sacs et mis le peignoir traditionnel des salons de coiffure, nous nous installons sur les sièges que la coiffeuse nous a désigné, et nous nous faisons prendre en charge.

— Alors, que veux-tu ma belle ? me demande le coiffeur, tout sourire.

— A vrai dire, je n'ai pas eu le temps d'y penser, j'assassine ma mère du regard, mais avoir les cheveux mi-longs m'arrangerait.

— Hum, il réfléchit un instant, un dégradé arrivant un peu en dessous des omoplates, ça te plairait ?

— Ça m'irait bien, vous pensez ?

— Chérie, tu es magnifique. N'importe quelle longueur, n'importe quelle coupe, n'importe quelle couleur t'ira à ravir.

Il me fait un sourire que je lui rends, et il commence dont son travail.

Tout le temps qu'il me coiffe, nous parlons ensemble. J'apprends qu'il s'appelle Scott, qu'il a vingt-huit ans et qu'il est marié avec l'homme de sa vie depuis cinq ans déjà. Ils se connaissent depuis leurs années lycée, et ils sont restés tout aussi amoureux et fusionnels qu'au début de leur relation. Ils envisagent l'adoption, et si jamais leur démarche est refusée ils adopteront tout plein de chiens.

— Et voilà le résultat ma belle !

Il me montre le derrière avec un miroir, et je souris à m'en faire mal aux zygomatiques. Mes cheveux, m'arrivant en temps normal au niveau des reins, m'arrivent désormais un peu avant le milieu du dos, en un dégradé formant un "V", tout simplement magnifique. Je n'ai pas eu les cheveux aussi courts depuis au moins dix ans maintenant.

— C'est magnifique Scott, merci beaucoup !

— Allons, ce n'est que mon travail. C'est pour plaire à quelqu'un ?

— Eh bien, ehm, je me sens rougir. D'ordinaire, j'aurais dit que non, mais à quelque chose me pousse à douter. C'est avant tout pour moi que je me suis coupé les cheveux -et pour ma mère aussi, avouons-le -, mais je n'arrive pas à expliquer que ce n'est que pour moi. Oui et non, admets-je enfin.

—Dis-moi tout, je suis curieux.

Je sors l'argent pour la coupe de ma mère et la mienne, et commence à lui expliquer.

— Je sors avec le meilleur ami de mon patron, et je me suis dit qu'un peu de changement pourrait lui plaire. Mais je voulais aussi le faire pour moi, c'est très important de se faire plaisir et de se plaire à soi-même.

—Totalement d'accord avec toi ma belle ! Tiens, il me tend la carte de visite du salon, après avoir gribouillé un numéro derrière, c'est cadeau. Si jamais tu as besoin d'un rendez-vous en urgence, appelle-moi, je te calerai entre deux clients. Aussi, si tu veux aller prendre un verre pour parler gars, c'est quand tu veux !

— Quand j'aurais une semaine de repos, je reviendrais voir mes parents. Soyez sûr que je reviendrais ici, pour parler avec vous. Je vous préviendrai à l'avance !

—Oh, allons tutoies moi ! Nous avons presque le même âge, je me sens vieux quand on me vouvoie !

Nous rigolons, et je le salue avant de rejoindre ma mère et que nous rentrions à la maison.

Devant le portail, je constate qu'il y a une voiture de plus que tout à l'heure, encore inconnue au bataillon. Je fronce les sourcils et regarde ma mère qui hausse les épaules, puis nous franchissons le portillon, et entrons.

— Papa ?

— Dans le salon !

Je me déchausse et mets mes chaussures en dessous du meuble de l'entrée, comme depuis toujours, puis vais dans le salon. Je constate qu'il y a trois têtes, dont celle de mon père.

— Nous avons des invités surprises ?

— Oui et non, déclare quelqu'un en se levant et en se tournant vers moi. Bonjour, bébé.

Je souris et saute dans les bras de Carter, qui resserre son étreinte autour de moi. Il m'a manqué, c'est indéniable. Je me suis attachée plus que de raison à cet homme, en si peu de temps que même moi, je m'étonne. Même pour Parker, il m'a fallu plus de six mois avant de lui faire confiance.

Je l'embrasse chastement à plusieurs reprises, et il me repose par terre, sous le regard attendri de ma mère.

— Et qui est dont l'autre personne ?

— Parker, mon ami d'enfance. Je savais qu'il avait déménagé à Chicago, mais il va falloir qu'on aie une discussion tous les trois, si cela ne dérange pas.

En entendant ce prénom, je tique et mes poils se hérissent. Je ne lui voue pas une haine immense, mais.. plus il est loin de moi, mieux je me porte. Nous avons eu une rupture très difficile, qui s'est soldé par des cris, des injures, des insultes et des pleurs, surtout de mon côté.

En soit, ce n'est pas un être infâme. Il est tout l'inverse. Mais, comme toute personne humaine, il a sa part d'ombre. Une part assez sombre de lui que j'aurais aimé ne jamais connaître, pour tout dire. A cause de lui, j'ai tellement perdu, que je me demande si la vie que je mène n'est pas une illusion créée de toutes pièces par mon cerveau alors que je suis dans le coma.

— Skylar, je suis ravi de te revoir.

Il se lève pour venir me faire la bise, mais je tends mon bras devant moi, pour l'éloigner. Pour éloigner ses mauvaises ondes, sa méchanceté gratuite, son narcissisme, et sa violence.

— Ne m'approche pas, Parker, mon ton est acerbe et tranchant. Que fais-tu ici ?

— On pourrait aller parler ailleurs ?

Je regarde Carter, qui m'incite à y aller.

— Je viens avec vous, déclare mon bien-aimé.

— Est-ce nécessaire ? Je ne vais pas lui faire de mal Carter, ne t'en fais pas.

J'éclate d'un rire jaune. Un rire mauvais, rempli de dégoût.

— Es-tu sûr de toi sur ce coup-là ?

Parker blêmit, mais ne relève pas.

— Oui, je viens. Je dois appeler quelqu'un, je serais un peu loin de vous, mais je vous aurais à l'oeil.

J'hoche la tête et lui souris pour le remercier, et nous sortons de la maison après que j'ai remis mes chaussures.

***

Playlist du chapitre:

Home With You - Madison Beer
This Is Gospel - Panic! At The Disco
Humanoïde - Nekfeu
Groove - Jack and Jack
No One Compares To You - Jack and Jack
Risibles Amours - Nekfeu

Soleil d'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant