Chapitre 4 :

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Le soleil, a son zénith, frappait très fort. Maïa, la tête baissée, observait le chemin de terre battu.

Ce chemin était muré de parts et d'autres, pour protéger les gens du danger de la forêt. Matiumaini était relié aux autres villages, détruit pour la plupart, grâce à ces chemins. De véritables artères traversant la forêt ! Mais, laissé à l'abandon, la nature recommençait très vite à faire sa loi. Là végétations avait beaucoup poussé. Les murs très solide, avait très bien tenues et malgré les arbres, et la verdure environnante, on s'y sentait en sécurité.

Les combattants et soigneurs atteignirent bientôt le village d'Otoman. Maïa fut une fois de plus très attristée parce qui ce trouvait sous ses yeux. Des maisons en ruine peuplaient le petit village. De nombreux tas de cendre trônaient un peu partout, qu'elle essayait d'ignorer. Elle ne savait pas ce qui avait été brûlé, ou du moins elle préférait ne pas savoir.

La jeune fille imaginait facilement l'horreur qu'avait subit ces pauvres gens. Une fois de plus, une larme perla sur sa joue.

Maïa et sa mère, entrèrent dans les tentes des soigneurs. Les combats faisaient rage à l'extérieur, et les cris des combattants résonnaient comme une mélodie macabre qui indiquait quelque chose de mauvais.

Agathe partit discuter avec les soigneurs qu'elle et sa fille venaient relever, laissant seule Maïa.

Cette dernière était très touchée par la misère que subissaient les gens à cause de Gardrog. Elle ignorait pourquoi, mais elle se sentait très impliqué. Elle aurait voulu se battre, elle aussi. Servir à quelques chose. Enfin, non, servir à autre chose qu'à soigner ceux qui se battaient réellement. Elle avait la désagréable sensation d'être en second plan, et elle détestait ça.

Un homme ensanglanté entra soudain dans la tente. Maïa et sa mère réagirent immédiatement. Agathe et sa fille, attrapèrent les bras de l'homme et les passèrent sur leurs épaules pour le soutenir. Elles l'aidèrent à se coucher sur un des lits de fortunes présent dans la pièce. Elles prirent place autour de lui, et attrapèrent toute deux une gourde d'eau.

Prenant un peu d'eau sur leurs mains, les deux soigneuses posèrent leurs mains sur les blessures, et fermèrent les yeux. L'eau sur leur mains se tinta d'une légère lueur, et commença à agir sur les plaies.

Le soin était tout un art, ce n'était pas de la magie. L'eau était conducteur d'énergie, et les soigneurs se concentraient sur elle pour pouvoir faire voyager leurs énergies dans le corps du blessé, et le soigner comme il se doit.
Bien sûr, cette aptitude incroyable ne faisait pas tout. Elle désinfectait et permettait, pour les plus petite, de refermer les plaies. Après bien sûr, du repos et des soins complémentaires quotidien étaient nécessaire pour les blessures les plus graves.

Le blessé, soulagé de la souffrance qu'il ressentait a cause de sa blessure, s'endormit. Maïa releva les yeux vers sa mère. La fierté se lisait sur son visage, mais il y avait autre chose. Maïa en était certaine. Elle lisait sur son visage, une toute autre émotions mystérieuse. Du.. remord ? Des regrets ? La jeune fille cessa de réfléchir, elle avait la sensation de devenir folle.

Soudain, une chose étrange se produisit. Il n'y avait plus aucun sons ! Plus de cris, plus de frottements d'armes. Agathe regarda sa fille attentivement, le souffle court. Maïa courut pour sortir de la tente.

« Non Maïa attends, s'écria Agathe.

Dehors, un spectacle macabre les attendaient. Tout les combattants étaient au sol, assis. Ils étaient conscients, mais ne semblaient pas pouvoir parler. Ils regardaient partout paniqués. Devant eux, se tenaient une petite armées d'une vingtaine de personnes habillés en noir, dont un dressé sur un kiloa, une sorte d'oiseau géant qui pouvait servir de monture.

Ce détail suffisait à énerver Maïa au plus haut point. N'importe qui, qui connaissait un temps soit peu la faune et la flore de son royaume, savaient que les Kiloa étaient des créatures pacifiques, et sauvages qui ne pouvaient pas être domestiqués sous peine de les condamnés. Vue la tête du kiloa en question, il ne lui restait que quelques jours..

Maïa releva avec rage ses yeux sur l'assassin, et fut extrêmement surprise. C'était un jeune homme parfaitement banale ! Sa seule particularité, était un masque noir qui couvrait le bas de son visage. On ne voyait pas sa bouche et son nez, mais une brûlure barrant le haut de sa joue suffisait à Maïa pour comprendre la raison de ce masque. Âgé d'une vingtaine d'année, il avait le visage aussi carré que les épaules. Une musculature assez marquée, et un regard vert émeraude dans lequel il devait être très facile de se perdre.
En abandonnant tout dégoût qu'elle ressentait envers lui, Maïa aurait pu presque le trouver beau.

« Bonjour, s'exclama l'inconnu d'une voix forte. Je me présente je suis le fils du bras droit du roi Gardrog. Il nous a été rapporté qu'il y a 17 ans, lorsque notre vénérable roi a trouvé la pierre de lumière, et que la déesse Maïa s'est éteinte, un enfant est né. Cette enfant est l'incarnation de Maïa, c'est la déesse elle même qui s'en est vanté dans les rêves de notre roi. C'est pourquoi aujourd'hui je vous demande de nous remettre cette enfant de votre plein grée, sinon nous viendrons le chercher de force !

Agathe écarquilla les yeux. Voilà ce que sa fille était, voilà ce qu'elle avait à voir avec toute cette histoire. Elle se retourna vers Maïa, qui semblait terrorisée. Elle posa les mains sur les épaules de sa fille et lui dit:

« Ma puce, c'est toi qui est née il y a 17 ans ! Tu es l'incarnation de la déesse.. tu dois fuir, rejoindre la forêt, et aider la déesse à retrouver sa pleine puissance.

« Quoi ?! S'écria Maïa. Mais enfin, maman c'est ridicule si c'était le cas vous ne seriez pas mes vrais parents.

« C'est le cas.. nous ne sommes pas tes parents biologique ! Maintenant fuit !

Agathe serra très fort sa fille dans ses bras. Ses yeux emplit de larmes lui brisèrent le cœur, mais elle pris son courage à deux mains et poussa Maïa pour l'obliger à s'enfuir. La jeune fille prit ses jambes à son cou, mais décida de rester à la porte du village pour observer la scène.

Agathe poussa tout le monde, et s'approcha du meurtrier de Kiloa.

« C'est moi, dit elle. Il y a 17 ans Maïa m'est apparu, et m'a dit que je serais son incarnation.

Le jeune homme descendit du Kiloa, et observa Agathe en fronçant les sourcils.

« Tu ment ! Dit il. Maïa a dit à notre roi, que l'enfant aux yeux violet le terrasserait bientôt. Qui tente tu de protéger ?

« Personne ! Répondit Agathe.

Soudain une jeune femme du village s'approcha.

« Je suis désolé Agathe, dit elle. Mais je ne veux pas mourrir pour protéger une seule personne. Agathe a une fille qui a les yeux violet.

« Comment s'appelle t-elle ?! Demanda l'inconnu.

« Maïa, répondit la jeune femme. Elle s'appelle Maïa.

Maïa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant