CHAPITRE 6

410 66 65
                                    

        Bizarrement, la semaine était passée très lentement et Changkyun s'était ennuyé à mourir. Néanmoins, il en avait profité pour allait s'excuser auprès de ses amis. Le lendemain de leur dispute, ces derniers n'étaient pas venus le chercher pour leur sortie quotidienne au café. Il avait d'abord pensé qu'ils étaient occupés alors il ne s'était pas offusqué. Néanmoins, en chemin il passa devant le bâtiment. Il jeta un coup d'il à travers la vitrine par pur réflexe. Sa surprise fut grande lorsqu'il remarqua la présence de ses « copains d'enfance » au sein de l'établissement. En effet, le noiraud et le blond discutaient avec entrain, I.M se demandait bien ce qu'ils pouvaient se dire. Il serra les poings et s'éloigna afin de continuer son chemin. Il était rapidement arrivé chez lui et avait claqué la porte d'entrée ce qui fit sursauter sa mère. L'étudiant s'était enfermé dans sa chambre et avait sorti une toile vierge ainsi que son matériel de manière brusque. Il avait ensuite pris son enceinte. Celle-ci diffusait « Rape me » de Nirvana. Le son était si fort que Changkyun eut presque l'impression que les vitres de la pièce vibraient et allaient finir par se briser. Le dessinateur ne prit pas la peine d'utiliser des crayons, il traçait, rageusement, des traits avec de peinture noire sur son tableau. Il avait terriblement besoin de se détendre. Bizarrement, il aimait beaucoup la chanson qui passait. Les paroles étaient crues mais il avait l'impression qu'elles étaient pleines de sens. Les ondes néfastes qui envahissaient le fils Im traversèrent littéralement les murs de la maison et oppressèrent les parents de ce dernier. C'était comme si la température avait chuté d'un seul coup, Monsieur Im était paralysé et n'osait pas enguirlander sa progéniture pour « cette agression auditive ». Il valait mieux le laisser se défouler, il allait se calmer de toute façon, non ? Le père y croyait alors il supporta la bruyante musique. À son plus grand malheur, l'album complet passa à travers l'enceinte. Son épouse restait à ses côtés, elle était peinée et se sentait inutile. La pauvre femme ne savait pas quoi faire pour aider son unique fils, elle savait qu'elle se ferait rejeter si elle essayait de lui parler. Elle ne prit pas le risque de déranger I.M alors elle ne l'appela pas pour manger. Elle savait que le brun voudrait terminer sa toile, la quarantenaire laissa donc une assiette de kimchi sur la table. Les géniteurs partirent dans leur chambre. L'époux mit son casque sur ses oreilles afin d'écouter Beethoven alors que sa femme lisait ou plutôt tentait de le faire. Au bout d'un moment, plus aucun son ne sortit de la chambre de leur progéniture. Les paternels devinèrent qu'il devait être un peu plus apaisé, ils entendirent des pas se diriger vers la cuisine. Ils surent qu'ils pouvaient dormir en paix. Le lendemain serait sûrement une meilleure journée.



Leur hypothèse fut juste. Changkyun était décidé à parler à ses amis alors, après les cours, il partit vers le café. Il était sûr de les trouver ici. Ce fut le cas, il entra avec une certaine appréhension dans l'établissement et se dirigea vers le noiraud et le blond. Ces derniers, en entendant des pas se diriger vers eux, levèrent la tête. Ils furent surpris de voir leur cadet, debout, face à eux mais ils ne laissèrent rien paraître. Les trois compagnons se fixèrent pendant plusieurs minutes, la tension pouvait se sentir. Certains clients préféraient même s'éloigner de leur table car ils ressentaient une certaine rancur dans l'air. Néanmoins, I.M fut le premier à briser le silence.

- Les gars je suis désolé de mettre emporté, la dernière fois. J'avais passé une mauvaise journée mais je n'aurais pas dû me défouler sur vous. Vous aviez juste voulu m'aider, j'ai été égoïste et irrespectueux envers vous. Je sais que je suis un connard sans cœur mais est-ce vous voulez toujours de ce con comme ami ? Demandait-il d'une voix tremblante.

Les deux concernés ne répondirent rien, ils se contentaient de l'observer. Changkyun frissonna face à leur regard vide.

- Hé ben... si un jour on m'avait dit que tu viendrais s'excuser, je ne l'aurais jamais cru, murmurait Shownu.

Rain, pain and tears Où les histoires vivent. Découvrez maintenant