CHAPITRE 24

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La deuxième semaine de vacances ne commençait pas très bien. En effet, le beau temps n'était plus au rendez-vous, il pleuvait des cordes depuis le début de la semaine. Tout était morose, le ciel, l'ambiance ainsi que Changkyun. Il restait silencieux afin d'éviter de lancer des remarques sanglantes, ce temps le rendait plus aigri.

     Le brun regarde par la fenêtre, assis sur un vieux fauteuil usé, la paume de sa main retient son menton. Il fixe une goutte d'eau glisser le long de la vitre pour tracer un sillon sur celle-ci. Il soupire et tourne la tête. Ce temps le déprime et lui donne envie de dormir. Peut-être était-ce la solution ? Il hoche la tête inconsciemment et se lève, il monte les escaliers avec lenteur et ouvre la porte de la chambre. Il s'écroule telle une larve sur le lit en prenant soin de ne pas marcher sur le matelas de son aîné.


- La journée est si longue... soupire-t-il.


Il ferme les yeux et se laisse emporter par le silence de la pièce. Il ignorait où était Kihyun, il devait sûrement mettre en route une machine à laver. Ce dernier était une vraie fée du logis. Il fronce les sourcils en entendant le chant de la pluie mais s'efforce à se concentrer sur sa propre respiration. Peu à peu, il s'apaise et se surprend même à sourire. Il a l'impression d'être dans une bulle insonorisée, il n'entend même plus les gouttes d'eau s'écraser sur la paroi vitrée. Cependant cette bulle de sérénité est vite éclatée par des éclats de voix. L'étudiant se redresse brutalement sur le lit et tend l'oreille afin d'entendre la querelle.



- Ne fais pas l'enfant Kihyun ! Tu dois la revoir et discuter de ce qu'il s'est passé, crie le père.

- Ah oui et pourquoi ? Je n'ai rien à lui dire, elle fait partie de mon passée, ça remonte à plusieurs années. C'est fini !

- Tu ne peux pas dire ça ! La séparation a été brutale et t'a fait plus de mal que tu ne le laisses paraître. Personne n'est invincible, fiston. Tu as le droit d'en souffrir même après plusieurs années, tu es humain bon sang !

- Arrête, la discussion est close, répond calmement le châtain.


Changkyun perçoit des bruits des pas, ceux-ci s'arrêtent d'un coup.

- Restes ici, on n'a pas fini de parler, le retient le cinquantenaire.

- Au contraire. Maintenant, lâche-moi !

- Kihyun...

- Lâche-moi ! Hurle le fils.


I.M sursaute, son cœur bat vite. Tout devient calme mais ce silence est étouffant. Soudain, une porte s'ouvre et se referme brutalement. Le dessinateur descend en trombe les escaliers. Arrivé dans le salon, il voit monsieur Yoo s'essuyer les yeux avec un mouchoir en tissu.


- Où est-il ? S'empresse de questionner le jeune homme.

- Je ne sais pas où il est parti...  Changkyun, tu peux me ramener mon fils ? Sanglote le père.


L'étudiant hoche la tête, et se dépêche d'enfiler ses chaussures puis il prend une veste et met la capuche sur sa tête. Il ouvre la porte et jette un dernier coup d'il au maître de maison. Il court sous la pluie sans savoir où il va.



- Merde ! Où est-ce qu'il a pu aller ? Se demande-t-il à voix basse.


Il fait le tour de ses souvenirs et repense à tout ce que son aîné a pu lui dire comme informations.



- Le parc ! Crie-t-il.



Il accélère la cadence, ses chaussures tapent brutalement sur les flaques d'eau, des gouttes giclent sur son jean. Il grimace en sentant ses habits coller sa peau mais il continue d'avancer. Il essaie de ne pas penser au climat mais plutôt de se concentrer sur son sauveur. Ce dernier était parti en furie alors qui sait ce qui pourrait lui arriver. C'est pour cette raison que le brun accélère encore sa course, sa respiration est hachée mais il n'en prend pas compte. C'était à son tour de le sauver.



Rain, pain and tears Où les histoires vivent. Découvrez maintenant