Rain, pain and tears

CHAPITRE 8

À une vingtaine de minutes, en voiture, de l'appartement de Kihyun se trouve un studio. Dans celui-ci se trouve un homme, mesurant un mètre quatre-vingt-un, débutant une séance photo avec un photographe professionnel. Son manager l'accompagne et regarde de loin le travail qu'il effectue. Le mannequin pose de manière nonchalante, un rictus moqueur naissant sur son visage. Il semble toujours mou que ce soit au travail ou dans sa vie personnelle pourtant, son esprit est vif. Son regard se fit plus las alors le photographe jugea qu'il était plus judicieux de faire une pause. C'est heureux que l'homme s'éloigne du fond blanc afin d'aller s'assoir. Une assistante vient rapidement lui donner une bouteille d'eau puis s'éclipse en quelques secondes. L'individu n'a même pas le temps de la remercier, enfin ce n'est pas comme si cette idée lui avait traversé l'esprit. Il dévisse le bouchon et boit goulûment sa boisson, quelques gouttes d'eau glissent le long de sa fine mâchoire. Il sort un mouchoir en tissu, où les initiales « C.H » sont brodées en doré, afin d'essuyer son menton mouillé. Il replie correctement le tissu pour le mettre dans sa poche puis replace sa chevelure rose en arrière. Il soupire. Mon dieu ce qu'il s'ennuie, le photographe n'était décidément pas stimulant ! Il fallait qu'il dise à son manager de ne plus jamais faire de séance avec lui.

Cependant la sonnerie de son téléphone le coupe dans ses réflexions, il saisit l'appareil, décroche et le porte à son oreille. Il répond à l'appel en souriant sincèrement, néanmoins, ce rictus disparaît rapidement en entendant les paroles de son interlocuteur. Ses sourcils se froncent, ce mouvement déforme les traits de son visage. Il avait horreur de ça, ce genre d'expression dénaturait sa beauté selon lui, mais il ne s'en préoccupe pas. Il y a plus important maintenant.

-    Viens tout de suite, annonce-t-il fermement.

- ... 

-    Ce n'est pas une question mais une affirmation. Tu viens, point barre et si tu ne veux pas, je te ramène par la peau du cul ! S'exclame-t-il.

C'est ainsi, que son ami se retrouve en face de lui. Il est assis en face du rosé, il semble un peu sonné ou plutôt perdu.

-    Donc tu es en train de me dire qu'après ça, il est parti de chez toi sans un mot ? Demande-t-il en buvant une gorgée d'eau.

Son ami hoche la tête en mordillant sa lèvre inférieure.

-    Bon sang, quel connard ! S'exclame l'homme à la chevelure couleur barbe à papa.

-    Hyungwon... murmure le châtain.

-    Enfin ! C'est la vérité, comment peux-tu te laisser faire par ce gamin ? Rouspète-t-il.

-    C'est sûrement de ma faute s'il s'est énervé...

-    Kihyun, j'ai beaucoup de respect pour toi mais des fois, tu mérites des claques. Tu es beaucoup trop gentil et tu es aussi un abruti

Ledit « abruti » soupire face à ces reproches. Il sait que son cadet peut être dur dans ses propos mais il s'en est accommodé. Il est conscient que le mannequin s'inquiète pour lui. Après tout, ils se connaissent depuis la maternelle et ils ne se sont jamais quittés depuis. Chae Hyungwon, âgé de vingt-quatre ans, n'est pas toujours agréable et a même pour habitude d'utiliser le sarcasme. Il n'a certainement pas la langue dans sa poche pourtant, c'est une personne assez discrète et un fin observateur. Le rosé a beau être antipathique, c'est un précieux ami et même le meilleur ami du guide.

C'est pour cela que Kihyun, après le conflit avec I.M, avait appelé son fidèle compagnon. Ce dernier avait littéralement hurlé à travers le combiné du téléphone et l'avait obligé à venir sur son lieu de travail. Kihyun avait voulu protester mais son cadet était têtu alors il n'avait pu refusé.