8.

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C'est Maxime qui se réveilla en premier.
Sa main était toujours liée à celle de Valentin, et ils avaient du bouger légèrement en dormant puisque ce n'était plus le brun qui se reposait sur l'épaule du rider, mais l'inverse, quoique la tête de Valentin faisait plus que reposer sur l'épaule du plus vieux puisqu'elle était presque niché dans son cou.

Maxime se surpris à sourire, et il tenta de se dégager mais, visiblement, Valentin ne voulait pas perdre son oreiller, alors lorsque son bras vint se poser sur le bassin du brun, ce dernier cessa de vouloir s'échapper.

Il se mit à réfléchir, comment allait - il raconter à son ami la cause de son départ ?  Comment pourrait il lui raconter ce qu'il y avait eu dans sa tête. Ce qu'il se passait.
C'était pas compliqué, c'était quelque mots..
Mais c'était quelques mots qui n'allaient rien justifier.

Il fut tiré de ses songes par une sensation de froid ; Valentin avait retiré son bras et relever la tête pour s'étirer.
Maxime vit son ami rougir et se confondre en excuse

-Désolé Max j-j'voulais pas me servir de toi comme un oreiller m-mais..

-C'est bon, c'était plutôt marrant même.

Il lui offrit un sourire adorable, et le rider le lui rendit.

-Tu veux boire un truc, quelque chose.. ?

-Putain j'arrive pas à y croire.. T'es vraiment là. Devant moi mec.. Faut que je vérifie un truc.

Valentin releva sa manche pour se pincer, il ne se réveilla pas, il était dans la réalité.
Quand il reposa ses yeux sur Maxime il fut surpris de croiser son regard horrifié.

-Euh.. V-Val.. C'est quoi toutes ces.. Marques ? Sur ton bras ?

Il pointa du doigts quelque fines égratignure qui trônait fièrement sur le bras gauche du plus jeune.

-Ce.. En fait, c'est pas ce que tu crois.. Des fois j'avais l'impression d'être dans un cauchemar. Mais vraiment, parce que c'était compliqué sans toi et.. Et j'me pinçait pour.. Tenter de me réveiller.. Mais je rêvait pas.. Et je pinçait plus fort.. Mais ça marchait pas..

-Merde putain. T'es cinglé, T-Tu..

-J'ai faillit l'être ouais. Parce que t'étais pas là. Parce que t'es partit d'un coup, sans rien dire.

-Je sais.. Je suis désolé. Désolé mais.. Putain mais ne refait plus ça. Plus jamais.

-J'voulais me réveiller d'ce cauchemars où tu n'étais pas là Max.. J'y arrivait plus, dans c'te réalité où t'étais loin d'moi..

Maxime était touché par ces belles paroles, et quelque peu troublé aussi, par la voix tremblante et mal assuré de Valentin.
Ça ne lui ressemblait pas.

-Mais j'estime maintenant que.. Que j'ai le droit d'avoir des.. Des explications..

-Ouais.. Bien sûr que oui. Et je vais.. Je vais te raconter. Je.. Ouais. D'accord.

Le brun retourna s'assoir près de son ami, il fixait le sol, sa jambe droite frétillait au rythme des battements de son coeur ;  il était anxieux.

-Aller. Bon, -il souffla un bon coup- J'ai appris que ma mère n'allais pas très bien. Vraiment, qu'elle avait un début d'azheimer. Alors, j'ai décider d'aller la voir.
Elle habite à Nantes, donc quand je suis arrivé ça allait elle.. Elle était encore.. Enfin elle se souvenait de moi..

Valentin écoutait attentivement, ses mains entouraient son visage, on aurait dit un enfant concentré.

-Et donc, un m-matin elle.. Elle ne se rappelait plus.. De.. De m-moi.. D-donc.. J'ai appelé l-le médecin qui s'occupait d'elle.. I-Il est arrivé p-puis,

Maxime avait la voix hésitante, il souffrait. Valentin le remarqua, mais jugea bon de ne rien faire pour le moment.

-Puis elle à été emmener dans un hôpital.. I-Ils disaient qu'ils.. Que elle.. Irait mieux.. M-mais elle.. Elle m'avait oublié.. Elle avait t-tout oublié.. C-C'est à peine si.. Si elle savait comment M-marcher.. Et..

Il renifla

-Et je te jure que.. Que c'est pas facile de ne pas.. E-exister pour sa mère.. Et.. U-Un matin elle à demander à ce.. À ce que "le jeune homme qui vient me voir ne passe plus parce que il me raconte des bêtises. Je n'ai pas de fils. Je n'en ai jamais eu" A-Alors, ben.. J'ai arrêter d'aller la voir.. J-Je.. Je pouvais plus.. Parce que.. P-parce que j'avais plus la force et.. Plus le courage d'affronter tout.. Tout ce qu'elle.. D-disait.

Il pleurait, Maxime était en train de pleurer, sa respiration était saccadé, et Valentin pris enfin l'initiative de le prendre dans ses bras pour le serrer contre lui.

-M-mais après ça.. J-Je.. J'ai pas eu le courage de.. De remonter sur Angers.. J'ai.. J'ai fait une dépression.. Une.. Vraie dépression. J-J'étais dans un.. Hôpital psychiatrique.. Avec.. Des médecins qui.. Qui s'occupait de ma progression.. B-bien sûr je n'avait pas.. Pas le droit au téléphone.. Et.. Et un m-matin je.. Je me suis mit à sourire, p-pour me sortir de ce merdier. B-Ben ça à marché.. J'ai.. Finir par sortir au b-bout de 8 longs mois..
M-mais j'avais pas.. Pas la force de T-te prévenir.. I-Il fallait encore que.. Que j-je guérisse mais.. Mais quand je suis.. Quand je suis aller à l'hôpital p-pour affronter ma.. Ma maman.. Elle.. Ma mère..

Il enfouissa sa tête dans le cou de Valentin, il ne pouvait pas le dire, c'était encore trop douloureux.
Le rider sentait les larmes du brun couler dans son cou, il sentait la peine de son ami, il avait mal pour lui. Bien sûr que non, il ne lui en voulait pas. Il ne pouvait pas. Il serra son ami contre lui encore un peu plus fort, passant une main dans ses cheveux, en chuchotant que tout allais bien se passer.
Mais il n'en était pas vraiment certain.

-Tu n'es pas obligé de le dire Maxime. Tu n'es pas obligé, ça va aller d'accord ? Tout vas bien se passer.

-M-mais... Je.. J-Je..

-Calme toi..

Il le berçait lentement, avec une tendresse qui lui était encore inconnue.

-Mais.. Mais V-Valentin.. Je.. Je n'ai plus de maman..

On aurait dit un enfant, là, à cet instant précis, Maxime ressemblait à un enfant perdu. Un enfant qui avait été mis trop vite face à la réalité. Un enfant qui avait besoin d'amour, de tranquillité.
Un enfant triste. Mais Maxime n'était pas un enfant, Maxime était un adulte. Un adulte de 28 ans.
Mais un adulte peut pleurer aussi. La peine est toujours là, quand on se cogne, quand notre coeur se heurte à la réalité.
La douleur est toujours là, mais un adulte apprend à la cacher.
Mais ce jour là, ce jour là ce n'était pas possible.
Ce jour là, ça faisait trop mal.

-Je.. Je suis tellement désolé Valentin.

Maxime se détacha de l'étreinte du plus grand.

-J'aurais dut.. J'aurais dut t'appeler. Je.. J'ai été égoïste et.. Et maintenant toi tu.. Tu as.. C-changé.. À cause.. De m-mon égoïsme. Et.. Et je gâche toujours.. T-toujours tout... Je.. J'suis désol..

-Tait toi. Par pitié Maxime tait toi. Arrête de dire n'importe quoi putain tu n'es pas égoïste. Tu as réagis comme un être humain. Et ça n'a rien d'égoïste, d'accord ? Tu as perdu ta mère je.. Je.. C'est normal que tu sois chamboulé. C'est normal. J't'en veux pas.
Je peux pas t'en vouloir pour ça. Pour être humain. Ce serais absurde et déplacé de ma part.

-Merci.. J'aurais du revenir bien avant.. Tu.. Tu aurais pus m'aider.. Et toi.. Tu aurais peut être pas.. Toutes ces marques sur tes bras..

-Le plus important c'est que, maintenant tu es là. Alors on doit rattraper le temps perdu. Parce que tu m'as manqué Maxime. Tu m'as vraiment beaucoup trop manqué.

Il finit par sourire à son ami.
Ouais, il lui avait manqué. Il l'avait cru perdu à tout jamais. Il n'avait plus d'espoirs et pourtant il était là, avec lui. Valentin voulait savourer chaque moment, chaque occasions de voir le brun être heureux.
Parce que il l'aimait. Il l'aimait à s'en rendre malade, à s'en construire un masque. Il l'aimait à en pleurer. Il l'aimait à en devenir fou.

Il l'aimait. Et c'est lorsqu'il avait croiser son regard éteins, alors qu'il était assis contre ce mur qu'il l'avait réaliser.
C'est quand son coeur avait raté un battement, quand il à entendu la voix de son ami, qu'il avait enfin compris à quel point il aimait le brun.

I Used To Be Someone Happy (Vodkmixem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant