L'incendie

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J'ouvre les yeux, sortant de ma torpeur, encore un peu fatiguée. Je baille longuement avant de m'assoir. Aujourd'hui, les rayons du soleil mon laissée tranquille, ils n'avaient pas le choix, mes gardes du corps fidèles, les rideaux, bloquent l'accès de la lumière qui aime venir me taquiner le matin. Il y a un léger brouhaha de foule dehors, mais rien de très dérangeant. J'étire mes bras en les levant aussi haut que je peux. Je regarde à ma droite, pas de Link couché en train de dormir. Je soupire, déçu de ne pas pouvoir le réveiller des façons les plus agaçantes possible, et me dirige ensuite vers la douche. Je jette mes habits dans un coin de la chambre et cours me réfugiée dans la salle de bain. Ici, c'est un peu plus modernisé. Le seau est en hauteur, il suffit de tirer sur un bout de ficelle pour que l'eau s'écoule. Plus on tire fort, plus l'eau coule. Il y a du gel douche et du shampooing. Beaucoup plus pratique que le savon de Toal. Je me demande comment doit être la citadelle d'Hyrule. La chasse d'eau ça existe ? Faire ses besoins dans un petit pot et devoir tout jeter dans la forêt, c'est pas ce que j'aime le plus.

Je chantonne sous la douche quelques chanson que j'affectionne et dont je me souviens encore du rythme. Ça fait un moment que je n'ai pas pu dormir à ma guise et profiter des douceurs du matin. Je pourrais faire un tour dans le village, visiter les quelques boutiques...

Soudainement, une odeur désagréable vient me déranger. Elle se fait de plus en plus forte et je parviens aisément à savoir de quoi il s'agit. Cette odeur n'est autre que celle du brûler. J'essaye d'ignorer cette odeur, me rassurant en me disant que l'odeur provient de l'extérieur, qu'un habitant a du rater son plat, mais une épaisse fumée vient se rajouter. J'ouvre le rideau de douche complètement paniqué et remarque que la fumée épaisse est noire et qu'elle provient belle et bien de l'intérieur. Apeurée, je m'empare de la serviette à ma droite et la met sur moi. Je cherche une issus, mais rien. Ma vue se brouille, les flammes deviennent de plus en plus grosses, je tousse à cause de la fumée... Je cherche un chemin empruntable mais ne trouve rien. Je sors de la pièce et me met à courir. Haletante, je remarque avec effroi que je me tient devant un cul-de-sac. Une impression de déjà vu me vient, mais j'en fait abstraction. Il faut que je trouve un moyen de m'en sortir ! Mon premier réflexe fut de regarder en hauteur. Un passage !

Il est dissimulé, mais je n'ai que ça. Je saute et attrape un bout de plancher qui n'a pas l'air très stable. Je me hisse tant bien que mal pour arriver sur une petite plate-forme qui tangue. J'avale ma salive et respire. Je regarde un peu partout et remarque que, à ma droite, se trouve une poutre. J'avance doucement vers elle, esseyant de ne pas tomber, et, poussée par le désespoir, et par une intuition, je me met à la déplacer.

J'entends des cris au loin, des personnes affolées. L'hôtel doit déjà être entièrement en feu, j'espère ne pas déboucher au rez-de-chaussée, il doit être impraticables...

Je tousse, je commence sérieusement à manquer d'oxygène ! Je tente tant bien que mal de pousser la lourde poutre en bois. Un douleur me prends à la main, mais pas le temps de voir ce que j'ai, la chaleur devient insupportable, et l'oxygène me manque.

Je parviens à la pousser, dans un ultime effort qui m'achève complètement. Mais je dois avancer, je ne peux pas mourir ici !

Je débouche sur le toit de l'hôtel et tousse à en vomir mes tripes. Je respire le plus d'air que je peux, mais la fumée m'empêche de reprendre une respiration régulière.

Un craquement se fait entendre. Le toit va céder.

Sans chercher à comprendre, je saute du toit, vers une direction que mon instin à choisi et tombe.

À mon plus grand étonnement, je n'atteris pas sur un rocher aiguisée mais sur une matière qui pue et qui gratte. De la paille... Je tente de me pousser sur le côté et me laisse rouler jusqu'au sol. Je marche à quatre pattes et m'éloigne du bâtiment dont on entends les crépitement incessant des flammes s'occupant du plancher. Quelques pas plus loin, je me laisse tomber lourdement sur le sol, toujours en toussant et en respirant le plus d'air que je le peux. Je regarde les flammes danser et consummer le bâtiment avec fierté et effroi. Il fait chaud, tout est noir. J'essaye tant bien que mal de respirer et d'ouvrir mes yeux. Mais je suis beaucoup trop fatiguée, j'ai besoin d'air frais.

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