Chapitre 16

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----(pdv Thomas)----

  Je suis pathétique.

  Je suis un connard fini.

  Je me hais.

  Et je me hais encore plus parce que j'ai l'impression de faire tout ça pour rien. J'ai fait tout ce que mon plan voulait, mais tout ne s'est pas passé comme prévu.

  J'ai tout essayé, je suis avec brenda, je reste presque h24 avec elle, elle et ses mains baladeuses...

  Vraiment pathétique.

  Je parle presque pas à Minho, à mon grand regret, et je vois bien que la situation le désespère, et il me fait bien la gueule.

  Mais s'il savait comme moi aussi ça me désespère...

  Parce que j'ai même pas les couilles d'assumer ce que je ressens... Je me fais vraiment pitié.

  Et Newt...

  Rien que de penser à son prénom me procure des sensations partout en moi. Putain, j'ai vraiment tout fait, j'ai tout essayé.

  Je ne lui parle plus et ne le regarde plus - bien que je ne peux m'empêcher de poser discrètement mon regard sur lui.

  Et je vois bien qu'il en a mal. Je le sais, car chaque fois que je le voit, il a toutes ces cernes qui le trahissent, et il a ce visage si renfermé et désemparé...
  Cela faisait des années que je ne l'avais pas vu comme ça, et ça me faisait vraiment mal.

  Newt souffrait, à cause de moi, je le faisais souffrir, je faisais souffrir Newt putain!! Je faisais souffrir la personne que j'aimais le plus, la personne dont je m'étais promis de toujours faire sourire...

  J'avais brisé ma promesse.

  Et le pire, c'est que c'est comme si j'avais fait tout ça pour rien. J'avais tout fait pour sortir Newt de ma tête, d'éloigner la raison, que je refusais toujours de croire. Mais c'était pire, je pensais encore plus à lui, il hantait encore plus mes jours et mes nuits, c'était devenu invivable.

  Chaque seconde je n'avais qu'une chose en tête: Newt, Newt, et encore Newt. Et c'était horrible pour moi de devoir me retenir de le regarder, de lui parler, de le prendre dans les bras et que tout redevienne dans l'ordre…

  Et je voulais sans cesse être avec lui, entendre sa voix, son rire, regarder ses yeux sombres et son sourire qui me réchauffe tellement le coeur...

  Et je voulais toujours pas, je pouvais toujours pas y croire, pas ça.

  Alors j'allais devoir encore une fois faire quelque chose que je regretterais toujours. Et jamais je n'aurai voulu en venir jusque là.

  Ça me dégoûtait

  Je me dégoûtait.

  Je méritais même pas de vivre pour ce que je faisais.

  Et j'espère que cette fois ça marchera...

  Que je n'aurai pas brisé cette promesse et cette amitié pour rien.

----(pdv Newt)---

  Et encore une journée de plus. Encore une journée où Thomas va m'ignorer, me faire mal, et rester avec sa chose.

  Encore une journée à déprimer, à entendre ma soeur dire des conneries et entendre Minho essayer de me décrocher une émotion autre que tristesse, haine, ou désespoir.

  Une semaine que mon regard s'assombrit de plus en plus. Une semaine que mon sourire a disparu. Une semaine que je ne parle presque plus. Une semaine que Minho, Sonya et mes parents tentent de me sortir de cette impasse.

  Mais rien, rien ne peux me faire oublier, oublier ce que je vois, chaque jour, qui me brise le coeur encore plus à chaque fois. Oublier ce que je commence à ressentir, même si je pourrais jamais y croire ou le reconnaître. Oublier son ignorance, tous les jours. L'oublier elle, avec son visage toujours trop près de lui et trop tentant à y coller une bonne baffe. Oublier la solitude profonde et ce manque...

  Non, je ne peux pas oublier.

*

  J'arrive au lycée, ayant cheminé plus que silencieusement jusqu'ici avec ma soeur, qui essayait tant bien que mal me résonner.

  Je rejoignais Minho, qui était en compagnie d'Harriet.

  Elle aussi, elle n'avait pas réussi à comprendre, et elle aussi était attristé par la situation, bien qu'elle l'était bien moins que nous, que moi....

  On reste donc dans notre coin à nous, bien que les choses aient changées, et on attend la sonnerie.

  Pendant les cours de la matinée, je n'écoute rien, et regarde encore une fois la tête brune que j'essaie de haïr malgré moi.

  J'avais perdu mon meilleur ami, d'un jour à l'autre, sans raison, et avec lui j'avais perdu mon sourire, ma joie, et mon coeur jusque-là dépourvu de sentiment. J'avais perdu la personne à qui je tenais le plus...

  Alors j'avais mal, tout la journée, quand je le voyais, et le reste du temps aussi, j'avais mal de le voir si loin.

*

  Je sortais enfin des cours, après tout le monde, car j'avais pris mon temps.

  Et alors que je pensais déjà avoir tout vu, que je pensais avoir eu assez de mal, je les vis.

  Je n'en revenais pas. Bien sûr que je m'en doutais depuis le début, mais c'était horrible de le voir, de le savoir.

  J'étais là, statique, en train de fixer encore une fois Thomas et ce truc avec lui.

  Mais cette fois, ce n'était rien comparé à la première fois.

  Ils n'étaient plus juste en train de parler, non.

  Ils étaient juste là à s'embrasser, pleinement, longement, sous mes yeux menaçant de déverser la violente vague d'émotion qui venait d'arriver en moi.

  Je n'arrivais même plus à bouger, j'avais tellement mal, mon ventre me tiraillait tellement, j'étais incapable de faire le moindre geste.

  Et je crois que je commençais malheureusement à comprendre ce que je ressentais, aussi désespéré qu'était ce sentiment.

  Puis son regard croisa le mien. Et pendant un instant j'ai cru lire la surprise dans son regard, mais il se détourna vite et approfondit son baiser.

  C'était trop pour moi, je ne pouvais pas en voir plus, c'était impossible.

  Alors malgré la douleur qui menaçait de me faire tomber à chaque seconde, je pris mon courage à deux mains et avança jusqu'à chez moi.

  Je me sentais vraiment pas bien.

  Et j'ai à peine eu le temps d'appeler ma mère qu'un voile se formait devant mes yeux.

"I'm sorry" NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant