Chapitre 5

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Lundi 17 septembre 

Une matinée comme les autres où les révisions s'enchaînent.

Un midi banal où j'observe les filles parler sans participer à la conversation parce que je ne sais pas quoi dire, très honnêtement.

Un autre jour qui va surement être ennuyeux au possible.

C'est ce que je pensais, jusqu'au moment précis où je suis rentrée dans l'amphi 5 et me suis mise à ma place. A ce moment précis, quelqu'un cria mon prénom. Je me retournes et qu'est ce que je vois?

Hugo, dans ma rangée, à 4 places de moi, qui m'appelle pour que je le rejoigne. Au début, je n'ai pas bougé, tout simplement parce que c'est plus fort que moi, j'aime obéir aux règles de bonne conduite. Attention, je ne suis pas totalement rigide non plus mais disons que c'est fortement ancré dans mes principes moraux et qu'il m'est difficile de m'en détacher.

Finalement, après qu'il ait insisté un bonne dizaine de fois, et surtout parce que je ne supportais plus tous les regards tournés vers moi, je suis allée le rejoindre.

-Alors comme ça t'es dans mon amphi...

-Eh oui, petite Lili ! répondit-il avec une voix aiguë parfaitement ridicule.

Je soupire et lève les yeux au ciel: il me fatigue. Mais ça me fait sourire malgré moi.

Durant le cours de Melnyck en UE1 (atomistique et biophysique), il passa son temps à me montrer des memes et des blagues qu'il avait enregistré sur son téléphone, coupant court à toute concentration de ma part. J'avais beau lui répéter que j'essayais de suivre, il continuait tout de même à me montrer des photos et lorsque je l'ignorais, il me taquinais sans arrêt pour que je regarde. Autant vous dire que j'ai rapidement renoncé à être efficace durant ce cours!

Il a récidivé pendant 4 heures et au final, je n'ai pas appris grand chose. Heureusement pour moi, les leçons abordées ce jour là étaient vraiment simples pour ne pas dire barbantes, ce qui ne m'a pas mise en retard sur mon planning.

A la dernière heure, pour la einième fois ou j'essayais de l'ignorer et que je réussissais à me concentrer un minimum, il essaya de me chatouiller.

Aucune réaction.

Pourquoi? Tout simplement parce que je ne suis pas chatouilleuse. Mais alors pas du tout. Et croyez moi que lorsqu'Hugo l'a découvert, sa mâchoire a bien failli se décrocher. 

-Désolée mais je ne suis pas chatouilleuse, répondis-je avec un sourire devant sa mine déconfite.

-Attend mais c'est carrément injuste ça!

Pour toute réponse, je vais lui chatouiller les côtes. Je l'avais à peine touché qu'il sursauta violemment sur sa chaise et se parant le buste avec ses bras.

Comment vous dire que j'étais morte de rire jusqu'à la fin du cours.


Jeudi 20 septembre

J'avais pris rendez-vous avec l'amie de ma mère qui est sophrologue pour qu'elle m'aide à aborder cette PACES avec sérénité. Malheureusement, c'était à 9 h, soit en plein milieu de la matinée, ce qui fait que je n'ai pas été très efficace, il va sans dire. Elle m'a gardé 1/2 heure et m'a donné des plantes à prendre pour rendre mon milieu intestinal moins acide. En fait, depuis que j'ai dû passer un test durant ma petite enfance où j'ai dû avaler 1 litre d'acide citrique coupé à l'eau pour après souffler dans des pailles (me demandez pas quel genre de test c'était, je n'avais que 8 ans et je comprenais que dalle). Sauf que le fameux litre s'est retrouvé par terre en peu de temps et depuis je suis littéralement allergique à tout ce qui est acide.

Bref, c'est une longue histoire et je suis compliquée.

J'étais aussi contente que cette journée se termine car j'allais enfin pouvoir aller à mon premier cours de boxe. Quand nous sommes arrivés dans la salle, nous étions 60, ce qui était vraiment beaucoup, du coup nous n'avions quasiment pas de place. On a commencé par quelques coups directs et travaillé en grande partie sur la défense et la parade uniquement avec les poings.

Au début, j'était contre Hugo qui, je le rappelle, est un garçon. Sachant qu'en plus il a fait du kayak en compétition, je vous laisse imaginer la taille de ses bras... On va dire que mon nez s'est prit pas mal de coups mais tout va bien, il n'est pas cassé.

Bizarrement, quand on a dû changer de partenaire, c'était beaucoup plus simple contre une fille. J'ai beaucoup aimé ce cours, il m'a montré à quel point j'étais faible si quelqu'un venait à m'attaquer dans la rue. Mais maintenant, il va sans dire que je ne me laisserais absolument pas faire.

Sinon, point négatif, les gants. Les gants mon dieu!

Ils sont humides, pleins de transpiration des élèves du cours précédents et l'odeur... Mon dieu, je ne pensais pas que la sueur des mains sentait si fort. En gros, l'odeur est proche des chaussettes sales puissance 10 à laquelle vous rajoutez le super avantage d'avoir les mains qui puent à la fin du cours et qui ne sentent de nouveau bon qu'après 15 minutes de lavage intensif au savon de Marseille .

Bref.

A la fin du cours, le prof nous fait faire des exercices de concentration sur notre respiration afin de nous redonner un souffle normal et nous incite à la visualisation positive. Puis vient les étirement. Et là, je constate avec bonheur que je suis la plus souple lorsque je pose ma jambe gauche sur la barre et qu'Hugo se met à faire les yeux rond. En vérité, après mes 13 ans de danse classique, je suis la moins souple de mon école de danse et je n'ai jamais eu mon écart, ce qui dans cette discipline n'est pas du tout avantageux.

Pour une fois, j'étais la plus souple dans quelque chose, et franchement, ça fait du bien de ne pas se sentir nulle pendant un instant.

Cette fois là, ma mère est venue me chercher en voiture, ce qui à arraché une moue comique à Hugo qui m'avait posé la question.

-Alors tu m'abandonnes?

-C'est pas ma faute si ma mère veut absolument venir me chercher!

Il ressemblait vraiment à un gamin avec se tête de chien battu.

-Méchante!

Et sur ce, il partit au vestiaire sous mon regard amusé.

Sur le chemin retour, ma mère m'a demandé comment cela s'était passé. Je lui avais raconté tout ce qui m'avait plu, mais surtout le fait que je devais m'acheter un protège dent. A ce moment, je vous jure que j'ai pu sentir son stress de maman protectrice grimper en flèche.

-Ah non, je veux pas que tu t'abîme non plus! Mais pourquoi tu as pris ce sport?

-Pour apprendre à me défendre maman, et en plus je suis pas contre des inconnus mais contre Hugo, alors ça va!

-Eh bien si ce Hugo t'abîme et te fait ne serais-ce qu'un bleu il entendra parler de moi!

Je ne peux m'empêcher de rigoler face à cette remarque en imaginant Hugo se faire défoncer par ma mère à coup de poêle.

Fais gaffe à tes fesses Hugo!

La PACES et moi (Wattys2019)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant