Chapitre 10

204 17 11
                                    

Samedi 20 octobre

Je sors de ma khôle du samedi où je sens que je n'aurais pas une super bonne note. Mais au fond, je me fiche pas mal de ma note: l'important c'est le concours! Il vaut mieux que je fasse mes erreurs maintenant plutôt que devant ma grille le jour de l'examen!

La correction a légèrement tardée, ce qui fait que je suis sortie plutôt tard. Immédiatement après je suis allée manger avec Clémence et la clique. En ce moment, je ne me sentais plus vraiment à ma place avec eux: je veux dire, ils sont sympa, c'est pas le problème. Mais je ne me sens absolument pas à ma place et pas du tout impliquée dans leurs délires: je me sens mise à part.

Je déteste ce sentiment. La dernière fois que je l'ai eu c'était avec mes sois-disant amies du collège qui étaient tout pour moi mais qui ne me voyaient apparemment pas de la même façon...

Bref, ce sont des souvenirs que je ferais mieux d'oublier. Je retourne donc le plus vite possible dans ma salle pour me remettre à travailler. En ce moment, j'ai l'impression d'avoir trouvé mon rythme de travail et il est plutôt régulier, ce qui me convient. Je ne me tue pas à la tache mais je ne prend pas de pauses excessives (seulement la pause du midi et une ou deux au total dans la journée). 

En fait, c'est vraiment quand je sens que j'en ai besoin que je le fais, je n'ai pas un planning de pauses contrairement à Isa, ce que je trouve parfaitement ridicule.  Pour moi, à part les pauses pour manger, une pause en soi ne se prévoit pas: si tu as besoin d'une pause, tu la prends. Si tu sens que tu peux encore travailler 4 heures d'affilé sans problème, ne casse pas ton rythme.

Vers la fin de l'après-midi, Hugo se retourne pour me poser une question sur le cours: il veut savoir si le prof à changé ou pas son cours par rapport à l'an dernier. En ce moment, j'ai l'impression qu'il trouve n'importe quel prétexte pour se tourner vers moi. Il en profite en plus pour effleurer la main et je sens mes joues chauffer.

En soi, se faire prendre la main par quelqu'un n'est pas exceptionnel. Mais moi je ne suis pas tactile de base et, comme vous le savez déjà, au niveau relationnel je suis aussi efficace qu'un batteur de blanc en neige des années 80: obsolète.

Et je ne comprends pas non plus pourquoi ça fait ça avec lui et encore moins pourquoi il le fait! Le pire c'est que quand il fait ça je suis incapable de réfléchir, alors autant vous dire que ça ne m'arrange pas.

Ce n'est pas que je ne trouve pas ça agréable: c'est plutôt que je ne suis pas habituée à tant d'attention et surtout que je ne me sens pas digne que quelqu'un s'intéresse à moi de manière amoureuse. Je sais que ça semble bizarre... Je ne sais pas si c'est dû au grand manque de confiance en moi ou simplement dû au fait que les relations me font peur à un point incommensurable.

(Spoiler alert: c'est les deux)

J'ai beau lire des histoires romantiques et regarder des séries à l'eau de rose, voir une relation entre deux personnes c'est quelque chose que j'adore mais je ne me vois pas en vivre. Est-ce que vous aussi vous avez peur? Ou est-ce que je suis vraiment la seule imbécile sur cette planète à avoir ce problème?

Quand Hugo se décide à me lâcher la main après une légère pression, une chaleur douce me quitte mais en même temps je respire un grand coup. Décidément, je ne comprendrais jamais ce garçon...


Mercredi 24 octobre

Etant donné que je suis dans le même groupe que Solenn, on s'est échangé nos numéros de téléphone pour pouvoir se positionner dans l'amphi. Quand je suis arrivée, j'ai vu ce qui semblait être des P2 (Seconde année) ou P3 (la traduction est évidente je crois) qui ont pris le micro juste après que je me sois assise. 

La PACES et moi (Wattys2019)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant