Chapitre 6

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Dimanche 23 septembre

Comme tous les WE depuis le début de cette nouvelle vie plutôt trépidante (sentez l'ironie), je viens à Galien vers 9h. Je retrouve Hugo, qui comme à son habitude, se trouvait à sa place fétiche, sa capuche renversée sur sa tête. Il me gratifie d'un petit salut avant de se repencher sur son travail.

La matinée est calme. Très calme. À 11h30, je lâche un peu ma concentration : je n'ai plus de motivation à continuer, surtout que mon estomac gargouille depuis approximativement 20 minutes, ce qu'Hugo n'a pas manqué de remarqué.

-T'as pas mangé ce matin ou quoi? me lance t-il en se retournant, le sourire au lèvres.

Je lui lancé un "gnagnagna" dont moi seul ai le secret avant d'essayer de me remettre la tête dans mes techniques histologiques, ma grande passion de toujours.

-T'as amené un truc à manger ce midi?

Je soupire et lève la tête vers Hugo qui n'avait pas bougé d'un pouce.

-Oui un plat surgelé, pourquoi ?

Il prit un air dégoûté en tirant la langue.

-Moi je vais me faire un tacos, tu veux venir ?

-Un tacos? J'en ai jamais mangé.

J'ai bien cru que ses yeux allaient sortir de leurs orbites.

-Ok, toi tu viens avec moi, c'est obligé.

-Pardon?

Il se lève soudainement et rabat mon ordinateur sur la table en ignorant totalement mon cri de protestation.

-Aller prend ton manteau on y va.

Comme la parfaite fille chiante que je suis, je croise les bras contre ma poitrine et le toise en faisant la moue.

-M'oblige pas à te traîner là bas, choupette.

-Choupette?? C'est nouveau ça! M'appelle pas choupette !

-Oui oui aller viens.

Finalement je cèdes parce que de un j'ai faim et de deux je n'ai rien mangé de gras depuis le début de l'année scolaire et les frites me manquent.

Le trajet est plutôt amusant, je continue mes concours de chant avec lui et il en profite pour me montrer des vidéos de théories sur Youtube.

Finalement, nous arrivons devant l'office de "O tacos" et je découvre cette merveilleuse nourriture qu'est le tacos. Franchement, c'est une des mes meilleures découvertes culinaires cette année.

-Alors? Pas mal, hein?

Avec des frites et de la viande plein la bouche, je lui réponds d'une manière aussi élégante que féminine.

-C'est énorme ce truc! Je crois que je suis amoureuse !

Et sans plus de cérémonie, j'achèves mon tacos. Honnêtement, c'était merveilleux. Par contre, je l'ai bien senti passer à 14h, l'heure de la digestion, où j'ai littéralement passé 30 min à dormir pour pouvoir travailler par la suite.

Le problème, c'est qu'après une sieste, j'ai super froid, et donc je m'emmitoufles dans ce que je peux. J'ai rabattu la capuche de mon sweat sur ma tête avant de serrer mes bras contre ma poitrine et de ramener une jambe contre mon corps.

-T'es toute choupette comme ça, me lance nonchalamment Hugo en utilisant une voix de bébé.

Je lui avançais mon doigt d'honneur ce qui eu juste pour effet de le faire rigoler. A partir de ce moment précis, il m'appela choupette et même encore aujourd'hui il ne peut pas s'en empêcher.


Vendredi 28 septembre

Ce jour là, j'avais décidé de travailler avec ma meilleure amie du lycée, Hortense, que je n'avais pas vu depuis la rentrée. Elle est arrivée à 8 h et nous nous sommes mises au boulot rapidement. Nous avons à peu prêt travaillé efficacement pendant 3 heures avant de ne plus pouvoir rien faire d'autre que parler et rigoler. Pour le déjeuner, nous avions commandé un deliveroo de Ferdinand,  un célèbre restaurant de hamburgers (ils sont vraiment super bon je vous jure!) que nous avions dévoré devant un bon drama coréen. 

Car oui, avec Hortense, on était accro à ces séries qui, très souvent clichées, réservent parfois de sacrées surprises. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ris et ça m'a fait beaucoup de bien. A un moment, ma mère à voulu savoir ce que nous étions en train de regarder et ne comprenais pas que nous puissions apprécier d'entendre du coréen qui était, selon elle, une langue pas très harmonieuse.

Je sais qu'elle ne pourra jamais comprendre mais j'apprécie néanmoins ses efforts pour essayer de voir mon point de vue sur les dramas et la culture coréenne et japonaise en général.

L'après-midi, nous n'avons pas réussi à nous concentrer. A un certain moment, nous sommes parties dans un certain délire qui a duré plus d'une heure. 

Que je vous explique, c'est un peu compliqué.

En fait, depuis quelques mois, un chat nous rend visite et reste toute la journée chez nous mais repart le soir chez son maître: c'est une jolie femelle qui se nomme Chanel. Etant donné qu'Hortense possède elle-même un chat, elle est facilement gaga face à ces petites bestioles. Dans un accès de pétage de câble sûrement dû à la PACES, elle supprima toutes les photos de son compte et les remplaça par des photos de Chanel que nous avions prises à l'extérieur.

Qu'y a -t-il de drôle là dedans me demanderez vous sûrement. Et bien, elle a modifié son profil pour que celui-ci ressemble à un compte de fan de chat lambda comme on pourrait en trouver partout ailleurs mais avec des descriptions bien clichées et sans aucun sens comme "So sunny outhere" avec un anglais approximatif.

On voulait faire cette expérience pour voir ce qui allait se passer. Et bien devinez quoi: 6 j'aime en 1 minute de gens qu'elle n'avait jamais rencontré. Le plus drôle dans tout ça reste le nom:

- "princess.chanel.the_cat ". Mais bon c'est un chez d'oeuvre qu'il faut aller admirer alors si vous avez le temps, n'hésitez pas!

NB: Ce compte n'existe plus mais un autre vrai compte cette fois-ci à repris un nom similaire. Comme quoi, c'était vraiment possible de trouver un compte avec ce nom XD

Par contre, évitez de dire que vous venez de ma part sachant que mon amie n'est pas au courant de ce que j'écris. De cette manière, je suis plus libre dans mon écriture et cela me permet de ne pas avoir la pression du regard de quelqu'un que je connais sur ce livre qui, soit dit en passant, est clairement loin d'être un chef d'œuvre littéraire.

Bref.

Pour résumer, cette journée je n'ai pas beaucoup travaillé. Certains penserons certainement que je me sens coupable à l'heure actuelle de tant d'heures perdues. Mais je ne suis pas d'accord; ça a été une vraie pause pour moi et mon amie et cela nous à fait extrêmement du bien à toutes les deux. Dans des études comme la PACES, il est important d'aussi penser à son bien être.

Cela ne sert strictement à rien de se forcer à tout prix de travailler car tout ce qui va résulter de ce comportement c'est un dégoût pour la matière, une perte de confiance en soi mais surtout un épuisement psychologique important.

C'est d'ailleurs pour cela que j'estime que je n'ai pas perdu une journée, au contraire. Elle m'aura été très bénéfique tant sur le plan mental que psychique. Grâce à elle, j'ai passé une bonne semaine avec un bon regain de positivité.

Je me sens plus confiante que jamais, et même si pour l'instant les résultats ne sont pas au rendez-vous, je me fais confiance et avance à mon rythme.

Car j'y arriverais, je le sais.


La PACES et moi (Wattys2019)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant