La PACES et moi (Wattys2019)

Chapitre 24 : Anniversaire #2 et Concours Blanc

Avril

A vrai dire, au cours du derniers mois, étant donné que nous n'avions pas de nouveaux cours depuis le 4 mars, les jours commençaient petit à petit à tous se ressembler. Levé à 6h30, départ de la maison 7h10, arrivée à Galien à 7h50, travail jusqu'à midi, pause jusqu'à 13h et retour à la maison à 18h.

Mes journées étaient devenues incroyablement monotones et sans saveurs... Je mangeais le midi seule avec Gabi la plupart du temps car Chloé ne venait pas tout le temps à Galien et moi de mon côté j'essayais tant bien que mal de trouver un rayon de soleil quelque part dans cette grisaille que ne faisait que s'épaissir un peu plus chaque jour.

Mais je ne m'ennuyais pas pour autant: je commençais enfin à comprendre certains cours que j'avais pourtant revu plusieurs heures déjà, faisais de plus en plus de liens entre ces derniers et essayant d'ignorer la présence d'Hugo le plus possible.

Mais je ne me mentais plus: ses gestes d'affections me manquaient cruellement. De base, je n'ai jamais été quelqu'un de très tactile mais lui à réussi à me rendre accro au contact humain. Quelque part, ce n'étais pas une mauvaise chose. Enfin, jusqu'au point ou je pense à ça au moins une fois par jour et que je me déteste encore plus pour ça.

J'ai été si crédule... Vraiment j'ai lu trop de bouquins de romance pour oser croire qu'un mec aurait pu s'intéresser à moi. Je crois que durant ce mois j'ai du souffler une bonne centaine de fois de dépit. Le nuage noir qui pesait au dessus ma tête ne faisait que s'épaissir et je n'arrivais pas à trouver une solution pour m'en débarrasser. 

Mais heureusement que Gabi était là pour me soutenir! D'ailleurs, elle aussi avait son nuage noir... Peu avant son anniversaire, son copain depuis 3 ans l'a largué (au moins il lui a dit en face, pas comme certains) sous prétexte qu'il avait besoin de s'amuser, ou quelque chose comme ça. Je tiens à préciser que leur couple avait déjà résisté à un an de PACES plus la distance étant donné qu'il était en Belgique pour ses études.

Gabi lui a quand même laissé une semaine pour changer d'avis au bout de laquelle il répondait qu'il ne savait toujours pas... Elle a beaucoup pleuré et même aujourd'hui je sais qu'elle le fait encore. Malheureusement, comme elle ne craque jamais à la prépa, je ne peux pas la soutenir dans ces moments là.

Mais au final, je ne sais pas si j'aurais pu réellement l'aider étant donné mon état. Souvent, je me compare à une éponge: j'absorbe le malheur des autres, les écoute, essaye de les consoler pour leur rendre le sourire et il n'y a rien qui ne me rende plus heureuse que de faire sourir quelqu'un. Mais quand l'éponge est pleine, elle ne peut plus rien absorber.

Et j'étais pile dans ce cas de figure.

Après l'épisode dans l'appartement d'Honorine je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à ce qu'il s'était passé à l'anniversaire de Chloé quelques jours plus tôt. J'étais déjà sérieusement déprimée à cette époque mais j'essayais de prendre sur moi, au moins pour Chloé.

Elle nous avait invité à dormir et surtout à passer la soirée avec elle avec une partie de bowling en prime. C'est d'ailleurs là que j'ai fait connaissance avec son copain, Florian. Apparemment, ils se connaissaient depuis longtemps déjà mais ne se sont mis ensemble que récemment.

Bref.

Tout ça pour dire que j'avais passé une belle soirée de merde parce qu'en plus d'avoir mes règles (et des bouffées de chaleurs très encombrantes), j'essayais en vain de sourire le plus sincèrement possible pour faire en sorte de ne pas plomber l'ambiance.

Après un bowling où j'avais frôlé le malaise vagal une fois de plus, nous sommes rentrés tous sains et saufs, même si Arthur doutait fortement des capacités de conductrices de Gabi alors qu'elle-même avait eu son permis il y a deux ans déjà et sans bavure s'il vous plait.