CHAPITRE QUATRE

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Je n'arrive tout simplement pas à réaliser. Pourtant c'est bien moi qui suis installée dans les gradins. C'est bien mes fils qui sont à mes côtés, tous sourires. C'est bien mon père qui entraîne l'équipe gagnante du jour. C'est bien mon petit ami qui court dans tous les sens sur le terrain pour montrer sa joie. C'est bien les français que je vois brandir la coupe du monde. C'est bien eux qui vont porter une deuxième étoile à présent.

Un frisson me parcourt immédiatement tout le corps quand je suis là, descendue sur la pelouse parmi mes proches. Quand on pose avec mon père, ma mère, ma sur et mon frère autour de cette coupe qu'ils vont ramener à la maison. Quand je prends cette photo avec Antoine, et la coupe du monde.

_Si un jour je dois te tromper dans ma vie, c'est la seule avec qui j'accepte de le faire. Elle est tellement belle !
_Tu l'a fais Antoine ! Vous l'avez fait !
_OUAIIIIIIIS !

Les larmes se mettent à couler le long de mes joues. Des larmes de joie, de fierté, de bonheur. Je suis fière d'eux, fière de mon père, fière de mon copain, fière de mon meilleur ami.

_PIOCHIIIII !
_DECHAMPS !
_Champion !!!!
_Du monde !!!
_Paul !!!
_Pogba !!!
_Ouaiiiiiiiis !!!

Il me serre immédiatement dans ses bras en riant. Le rire est le bruit qui domine dans le stade. Et l'image que l'on voit le plus, ce sont les sourires plaques sur chaque visage français.

J'ose à peine imaginer la fête que ça doit être en France à l'heure actuelle. Si déjà ici c'est quelque chose alors que les supporters étaient peu nombreux, là bas, ça doit être beaucoup plus festif.

Après avoir fait quelques clichés avec ma famille, je retourne tout de même à ma place. Maud y est restée avec les garçons mais je pense qu'elle voudra féliciter son frère. Et puis il faut quand même qu'on rejoigne le bus qui doit nous emmener à Istra.

_Maël ! Reste ici.
_Tu veux de l'aide ?

Ma mère me lance un sourire rassurant. Avec tout le bruit qu'il y a dans le stade je n'avais même pas vu qu'elle était de retour. Je pensais qu'elle était encore sur le terrain.

_Je veux bien oui.

Theresa qui m'a accompagné pour l'occasion est descendue aux toilettes au coup de sifflet final, donc je lui ai dis de me rejoindre directement au bus pour pas qu'elle ait à subir l'effet de foule. Mais du coup je me retrouve seule avec les jumeaux.

_Oh Theresa, te voilà.
_Amélie. Je vous cherchais.
_Oui, ça a pris un peu plus de temps que prévu, mais Liam ne voulait pas partir, on a eu du mal.
_Oh je suis désole de vous avoir laissé gérer les deux garçons.
_Ce n'est rien, ne t'inquiète pas. Ce sont mes fils après tout, donc je dois savoir me débrouiller.
_Oui mais c'est pour ça que je suis venue et que vous me payez.
_C'est vrai, mais une petite pause de temps en temps c'est normal.

Arrivées dans le bus, j'installe Liam a mes côtés tandis que Theresa prend Maël avec elle. Même si au début je n'étais pas non plus à fond dans l'idée, je dois avouer qu'Antoine avait raison sur ce coup là. La nourrice m'est d'une grande aide depuis notre départ.

C'est vrai, dans l'avion c'était largement plus facile de pouvoir se répartir les tâches à deux. Je ne sais pas comment j'aurai fais toute seule avec les jumeaux. Ça aurait été impossible je pense.

Ma mère et mon frère s'installent derrière moi, mon frère faisant encore la fête avec celui d'Antoine. Théo et lui se sont bien trouvés au final, ce sont tous les deux des blagueurs du même genre. Et ils nous le partagent bien à chaque fois qu'ils se voient.

_Bon bah c'est parti pour faire la fête jusqu'au bout de la nuit.
_Euh quand même pas abuser Dylan. Tu auras une limite de temps.
_Maman ! Je suis plus un bébé !
_Tu seras toujours mon bébé tant que tu vivras chez moi Dylan. Et comme apparemment tu n'es pas pressé de quitter le cocon familial, ce n'est pas prêt de s'arrêter.
_Chaaaaah !
_Qu'est-ce que tu parles Amélie ? T'as le même âge que moi donc toi aussi, couvre feu.
_Pfff que dalle ! Moi je suis une femme responsable très cher. Je suis une maman et je suis avec un champion du monde, j'ai tous les droits.
_Ça se fait pas. Moi je sors avec une fille aussi.
_Ouais mais elle n'a pas gagné de coupe du monde.
_Vas y Amélie tu soule.
_Ah ah j'ai trouvé le nouveau truc pour te faire chier.
_Même pas en rêves.
_Je vais me gêner tiens.
_Maman !
_Quoi ? Tu n'es plus un bébé, ce n'est pas à moi de te protéger des attaques de ta sur.

Je me mets alors à rire à gorge déployée, surtout quand je vois la tête de mon frère se décomposer. Ma sur qui arrive dans le bus pour s'asseoir non loin de nous se met elle aussi à le chambrer au passage, ce qui me fait encore plus rire. Je suis contente qu'elle soit là, que toute ma famille soit là pour célébrer cette magnifique victoire.

Une fois le bus en route, je remarque que Liam s'est endormi à mes côtés, sur son siège. En même temps, lui et son frère n'ont pas pu faire la sieste cet après-midi à cause du match. Et vu comme ils étaient à fond dans le match, c'est un repos bien mérité dont ils profitent.

Il est déjà 21h passé quand on arrive à l'hôtel. Je suis alors Theresa jusqu'à la suite qui lui a été attribuée avec les petits, pour l'aider à leur donner à manger. Ensuite, on aura juste à les mettre en pyjama puis retourner en bas pour accueillir les champions du monde.

Même si ils ne restent pas très longtemps en bas avec nous et que Theresa remontera vite avec eux pour qu'ils dorment, je veux au moins qu'Antoine voit ses fils ce soir. Ca fait déjà beaucoup trop longtemps qu'il n'a pas pu les voir.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 3 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant