Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 3

CHAPITRE VINGT-HUIT

Assise sur la terrasse, je fixe les étoiles dans le ciel. C'est la fête dans la maison, mais j'ai voulu m'isoler un peu de tout le monde. Je regarde la lune, pensant à quelques années plus tôt, il y a deux ans. J'étais au même endroit, assise à fixer la lune. Mais mon état d'esprit était différent d'aujourd'hui.

J'entends la porte coulisser, et comme dans mon souvenir, Dylan apparaît. Mais cette fois-ci, pas de gros manteau. Non, l'hiver cette année est plus doux.

_Pause cigarette.
_J'avais remarqué.
_Tu fous quoi dehors toi ?
_Je réfléchi.
_Est-ce que j vais devoir casser la gueule à Antoine puisqu'il t'a trompé quelques mois après t'avoir épousé ?
_Non pas du tout non.
_Oh bah je demande, on sait jamais. Puisque c'est comme ça que je l'ai appris il y a deux ans.
_Justement. Je pensais à tout ça. Je me disais qu'il y a deux ans, j'étais au plus mal dans ma vie. Et aujourd'hui, je suis au mieux. Je viens de me marier, j'ai trois magnifiques enfants, la santé, tout le monde va bien. Cette année, j'ai beaucoup de raisons d'être redevable.
_Ca me fait plaisir de te voir aussi heureuse. Parce que je sais que ce n'est pas un faux sourire cette fois.
_Bon, maintenant qu'on a abordé ma vie. Parlons de la tienne. Avec Mathlide.
_Bah écoute, ça change pas, tout va bien. Mais j'hésite encore. Tu sais que je l'aime comme un fou, mais j'ai peur de m'engager. Mais elle me met la pression.
_Ne cède pas. C'est la pire chose. Attends d'être prêt, de pouvoir assumer. Si c'est la bonne, elle comprendra, et elle attendra, ne te fais pas de soucis. Mais il faudra quand même que tu sois prêt à un moment ou un autre.
_Oui, je sais. De toute façon, c'est clair que je ne ferais rien tant que j'en ressentirais pas l'envie. Au final, je me dis qu'avec elle, ce n'est pas un amour passionnel, un amour magnifique comme toi et Antoine. Nous, c'est une routine.
_Oui, mais ça fait combien de temps que vous êtes ensembles aussi ?
_6 ans.
_Voilà. Antoine et moi si tu ne compte pas la pause de 2017, ça fait que 3 ans.
_Ouais, mais vous avez des enfants, donc vous devriez être entrés dans une certaine routine, dans un amour classique, et encore plus maintenant que vous êtes mariés. Mais non, vous restez comme aux premiers jours.
_Tu sais, on a quand même quelques habitudes, quelques routines. Mais c'est parce qu'on continue d'entretenir la flamme et le désir.
_Hé les mioches ! Vous parlez de quoi ?

On se retourne en synchronisation avec Dylan, pour faire face, comme deux ans auparavant, à notre grande sur. Elle vient s'asseoir en face de nous, tout en nous fixant.

_D'amour.
_Allez-y, je vous écoute.
_Ca fait combien de temps que vous êtes ensembles Matthieu et toi ?
_Bah a peu près autant que Mathilde et toi si je ne dis pas de bêtises. Mais je suis pas sûre. A quelques mois près je crois.
_Bah tu vois ce que je te dis ! Mathilde et moi on est vraiment comme un vieux couple. Même la vie de couple de Louise et Math est plus palpitante que la notre !
_Hé ! Ca veut dire quoi ce "même" ? On est pas des vieux croutons hein.
_Ouais, je sais bien, mais vous êtes mariés et vous avez des gosses, comme Amélie et Antoine. Et c'est pas ça qui change tout entre vous. Imaginez le jour où on aura des enfants Mathilde et moi ? Ca sera la mort certaine de notre vie de couple.
_Alors agis !
_Mais comment ?
_Conquis la à nouveau.
_Oui, impressionne la, drague la, fais comme si tu ne connaissais rien d'elle pour mieux la découvrir à nouveau.
_Vous êtes sûres que ça va marcher ?
_On ne peut être sûres de rien tant que t'as pas essayé. Mais ça ne te coûte rien de le faire.
_A part un restau.
_Ouais mais ce n'est qu'un détail Amél par rapport à une vie remplie de bonheur.
_D'ailleurs, ça me fait penser qu'il faut que je l'appelle, je vous laisse les filles.
_Yep.

Il nous lance un sourire, avant de rentrer. Je fixe ma sur, impossible de réprimander ce sourire sur mon visage depuis le début de la journée.

_Ah la la Toi le 24 décembre t'es pas possible.
_Quoi ? J'ai plus le droit d'être heureuse ?
_Si. Mais tu pues trop le bonheur.
_Haha.
_Bon, je te laisse, je vais aller voir comment papa s'en sort avec Enzo.
_Ca marche. Je ne vais pas tarder non plus.

J'entends le coulissement de la porte, et me remets à fixer le ciel. Soudain, une étoile filante passe, et une voix résonne derrière moi.

_Fais un voeux.
_Oh Antoine. Je t'ai pas entendu sortir.
_Je sais être discret quand je le veux. Alors, t'as fais un vux ?
_a quoi bon ? J'ai déjà tout ce que je souhaite, toi, les enfants. Tout ce que je veux, c'est être heureuse à tes côtés, jusqu'à la fin.
_Je te fais la promesse de te remplir de bonheur jusqu'à mon dernier souffle. Tu sais, on a passé une année agitée, entre l'arrivée de Danaë et le mariage, mais c'était l'une des meilleures de ma vie. Je t'aime Amélie.
_Je t'aime aussi Antoine.

Je me retourne vers la vitre ayant entendu un bruit. C'est les jumeaux qui s'amusent à frapper contre le verre tout en nous appelant. Je retire donc le bras d'Antoine de mes épaules, avant de le regarder en riant.

_Je crois que le devoir nous appelle.
_Oui. Allons-y.

La porte à peine ouverte, mon mari s'abaisse à la hauteur de nos fils, pour les chatouiller. Leurs rires emplissent la pièce, ce qui me provoque un nouveau sentiment de soulagement, et de sérénité.

_Bah. C'est ma princesse dans les bras de sa mamie là !

Isabelle tend donc Danaë à son fils, qui s'empresse de lui faire pleins de bisous. Je sens quelque chose tirer sur mon pantalon, et quand je m'abaisse, Liam me fixe.

_Maman. Pas dehors sans manteau. C'est la règle.
_Sinon tu vas être malade.
_Ne vous en faites pas mes chéris, je suis solide. Je n'aurai pas de rhume.