CHAPITRE VINGT

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Allongée sur le lit, je fixe le plafond, essayant de penser à autre chose que les douleurs monstres que je ressens depuis quelques heures maintenant. Paul devrait arriver d'une minute à l'autre, puisqu'il est arrivé en Espagne depuis déjà presque une heure.

_AMELIE ! Te voilà !

Mon ami se précipite jusqu'à mon chevet, avant de m'enlacer rapidement. Ca fait plusieurs semaines qu'on ne s'est pas vus. Même si j'aurai préféré le rencontrer dans d'autres circonstances, je suis heureuse qu'il soit là.

_Il dit quoi le médecin ?
_Ce. C'est. C'est pas pour maintena -ahahah- maintenant. Mon col est paaaaaaas encore assez ouvert.
_Tiens, sers ma main.

Sa main se retrouve broyée par la mienne, et je remarque qu'il se retient de la retirer. Au plus profond de moi, j'espère que ce soit Antoine qui arrive et franchisse cette porte, même si ce n'est pas probable.

_Bon, regardons où nous en sommes maintenant.

Il soulève donc le drap, observant l'ouverture de mon col. En un sens, j'aimerais que ça soit bon, et que l'accouchement puisse commencer tellement les douleurs sont fortes, puisque plus vite ça commence, plus vite ça finis. Mais je veux qu'Antoine arrive à temps.

_Monsieur Griezmann n'est pas là ?
_Son vol n'a pas encore atterri, mais je le remplace en attendant.
_Très bien, parce qu'il va falloir y aller, votre col est assez dilaté Amélie. A trois, vous allez pousser.

Paul vient remettre une mèche de mes cheveux en arrière, avant d'essayer de m'encourager entre deux cris. Malheureusement pour lui, il n'a jamais rien appris sur les accouchements, donc il paraît quelque peu en difficultés. Mais une gentille infirmière est là pour lui dire quoi faire.

_Allez-y encore un peu Amélie. J'ai la tête. A trois on y retourne, on pousse un grand coup, c'est la dernière poussée. Vous êtes fatigués, mais il faut finir.

Après plus de cinq heures de travail, ma fille est enfin là. Alors qu'elle pousse son premier cri, son père entre dans la salle. Il arrive tout juste à temps pour couper le cordon. Ils prennent ensuite notre enfant pour le nettoyer, tandis qu'Antoine se précipite vers moi.

_Bon, je vais aller faire un tour, je reviens vous voir plus tard.
_Merci Paul. Désolé ma chérie. J'ai fais aussi vite que je pouvais.
_Ce n'est rien. Ce n'est pas ta faute.
_Comment tu te sens ?
_Mieux depuis que tu es là. Je l'ai fais Antoine, je t'ai donné la fille que tu voulais.
_Oui, tu as été courageuse d'avoir fais ça sans moi. Bravo ma chérie.
_Madame, monsieur, il y a quelqu'un qui voudrait faire votre connaissance. Je vous présente votre fille.

La sage femme vient alors la déposer contre ma poitrine. Une larme de joie se met alors à couler le long de ma joue, puis une autre, et encore une.

_Coucou toi. Je suis ta maman. Et le bel homme que tu vois à côté, c'est papa. On est heureux d'enfin faire ta connaissance. Je t'aime tellement.

Je dépose pour la première fois un tendre baiser sur son front, mais je sais bien que ce n'est pas du tout le dernier qu'elle recevra.

_Elle est toute petite...
_Ca change des deux crapauds de la maison.

Je relève la tête vers mon fiancé, qui tente discrètement d'essuyer une larme le long de sa joue. Il est tout chamboulé aussi. Il n'était pas censé devenir à nouveau papa aussi vite.

_Tiens, prends la.

Il passe donc ses bras sous notre fille, avant de la rapprocher de son visage, où un sourire prône sans faillir depuis qu'il est entré dans la pièce. Il s'assoit à mes côtés dans le lit, me permettant de toujours voir son doux visage.

_Bonjour toi. Ma princesse. Je vais veiller sur toi maintenant, avec ta maman. On va prendre soin de toi. Et puis, tu vas rencontrer tes grands frères aussi.
_Ils sont peut être un peu brutes, mais crois-moi qu'ils t'aiment énormément.
_C'était eux tous les bisous baveux que tu as reçu dans le ventre de maman.
_Ils t'ont déjà fait pleins de petits dessins, et ils ont hâte de te voir.

Antoine caresse tendrement le visage de sa fille, ne cessant de la fixer d'un regard attendrissant. Ça me rappelle la naissance des petits, il était exactement pareil. Heureux tout simplement.

_Décidément, le 15 juillet est une date à noter. Entre la coupe du monde l'année dernière et cette année sa naissance. J'aime vraiment cette date.
_Oui... Disons que c'est ton cadeau pour fêter ton année de champion du monde.
_Je n'aurai pas pu rêver mieux.

Après plusieurs minutes passées dans notre bulle, Antoine décide d'aller chercher Paul. Après tout, il est là depuis tout à l'heure et a assisté à la naissance de notre fille, il faut qu'il en profite.

_Salut toi.

Je ne vois Paul aussi calme que très rarement. Pourtant, avec la petite dans ses bras, il est très méticuleux, et doux.

_C'est donc pour toi que j'ai planté ma famille ? Je ne regrette pas une seconde. Tu es magnifique, comme tes parents.

Antoine s'approche de moi, passant son bras autour de mes épaules pour me rapprocher vers lui. La fatigue est très presente chez moi, j'ai besoin de repos.

_Alors, comment elle s'appelle cette petite ?
_C'est vrai, on a même pas fait les présentations.
_Paul, on te présente Danaë Luna Griezmann. Danaë, c'est tonton Paul.
_Ou Paulette !
_Elle a donc deux prénoms. Et mais au fait, vos fils aussi ils avaient un deuxième prénom espagnol non ?
_Tu devrais retenir, t'es leur parrain !
_Chut Amélie, je peux pas tout retenir. Bon donc c'est quoi ?
_Liam Elias Griezmann.
_Et Maël Agustin Griezmann.
_Le prochain aussi il aura un prénom espagnol comme deuxième nom ?
_Oh la la ne commence pas. Ne donne pas d'idées à Anto, laisse moi remettre de cet accouchement.
_Oui, d'ailleurs on va te laisser, il est tard.
_Salut Amélie. Je t'attends devant Anto.

Mon ami quitte donc la chambre, nous laissant quelques minutes seuls avec Antoine, pour profiter un peu de notre fille.

_Tu es sûre que ça va aller toute seule ?
_Oui oui. Les petits avaient hâte toute la journée de te voir, et ils ne dormiront pas tant que tu ne leur auras pas raconté d'histoires pour dormir. Allez vas-y, on se voit demain.
_Au revoir ma petite princesse. Salut bébé.

Il embrasse une dernière fois le front de sa fille, avant de quitter la chambre, me permettant de me reposer un peu maintenant que ma fille dort.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 3 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant