CHAPITRE TROIS

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Les choses sérieuses commencent pour les garçons. Si ils ne gagnent pas cet après-midi, la compétition sera finie pour eux. Espérons que les bleus soient plus forts que les argentins dans ce cas.

Installée dans les gradins avec mon frère et ma mère pour l'occasion, je m'égosille pour encourager l'homme que j'aime. Je suis tout de même déçue que Louise ne soit pas venue. Mais bon, ça peut se comprendre, elle voulait partir en vacances tant que son mari le peut.

_Espérons que mon gendre soit fort aujourd'hui !
_Maman ! Ils seront onze sur le terrain, ne repose pas tous les espoirs sur Antoine.
_Tu as raison. Mais bon, c'est quand même le père de mes petits fils, donc je serais particulièrement fière que ce soit lui qui nous offre la victoire.
_En parlant de ça, je ferais mieux d'appeler Maud pour savoir comment ça se passe avec Maël et Liam.
_Tu le feras après soeurette, ça va commencer. Et puis, je suis sûr que si ça se passait mal elle t'aurais déjà prévenu.
_Tu as raison. Mais c'est la première fois que je suis si loin de mes fils, ils me manquent terriblement.
_J'imagine oui. Mais demain tu les revois, dis-toi ça.
_Oui... J'ai hâte. Oh regarde, y a Antoine ! Et Paola ! Et p'pa !
_Ouais, ça commence !

Après s'est bien battus pendant plus d'une heure trente, les efforts des bleus ont finis par payer puisqu'ils se sont imposés 4 à 3. Direction les quarts de finales ! Espérons que la chance soit toujours avec eux pour la suite de la compétition.

Accompagnée de ma mère et Dylan, on rejoint la salle prévue pour retrouver nos proches. Les joueurs ainsi que le staff est déjà là. Je me précipite vers Antoine, qui me sert aussi fort qu'il le peut.

_Tu m'as tellement manqué !
_Toi aussi bébé.

Son sourire est contagieux. Il me fait tellement de bien. C'est vrai que ce n'est pas pareil quand il n'est pas là. Enfin, je veux dire, je suis habituée à le laisser partir, par exemple quand il joue un match à l'extérieur ou alors lors de ses convocations en équipe de France. Mais la c'est différent. C'est une compétition importante. Et la dernière je l'avais vécu de l'intérieur. Alors être dans les gradins pour celle-ci, ça me fait bizarre.

_Comment vont les petits ?
_Nickel. Ils se sont bien amusés encore aujourd'hui avec Maud.
_Et toi, comment tu vas ?
_Mes hommes me manquent. Mon amour, et mes deux petits princes.
_Vois le bon côté des choses... il y en a deux que tu verras dans 2 jours.
_C'est vrai, mais je ne pensais pas que ce serais si dur.
_C'est exceptionnel. Tu sais, si j'ai la chance de participer à nouveau à une compétition, ça sera dans minimum 2 ans. Ils seront plus grands, ils pourront faire le voyage. Donc au final il ne t'en manquera qu'un seul.
_Mais moi je veux pas que mon amour me manque.
_Mais n'oublie pas. Au plus tard à partir du 17 juillet je suis tout à toi.
_Après la finale si vous l'atteigne. Mais tu oublie le passage chez tes parents.
_Non non. J'ai bien réfléchi. J'ai envie de profiter de vous trois au maximum avant de devoir reprendre les entraînements une fois la compétition finie. Mes parents j'aurais d'autres occasions d'aller les voir. Tu sais, au détour d'une convocation en sélection ou quoi. Mais les premières vacances d'été en famille de Maël et Liam, je ne peux pas louper ça.
_Techniquement, ils en ont déjà eu l'année dernière.
_Ouais mais on est restés à Madrid. Donc ça ne compte pas.
_Comme tu voudras.
_Oh non.
_Quoi ?
_Il faut déjà que j'y aille...

Sa mine devient alors toute triste. Je le vois qu'il n'a pas envie de partir. Et moi je n'ai pas envie qu'il me laisse. Mais il le faut.

_Vas y Antoine. Ne fais pas attendre les autres. Je t'aime.
_Je t'aime aussi ma princesse. À bientôt.

Il me sers contre lui une dernière fois, avant d'attraper mes joues dans ses mains et sceller nos lèvres pendant de longues secondes. Il me lance un ultime sourire, et se tourne pour rejoindre la sortie.

Je cherche alors ma mère du regard, non loin avec mon père. C'est vrai qu'avec tout ça je ne l'ai même pas encore salué.

_Comment tu vas papa ?
_Après le match, je ne peu qu'aller bien. Et toi ?
_Ça va, ça va.
_Bon il faut qu'on rentre à l'hôtel. On se voit au prochain match ?
_Et comment ! Salut p'pa.

On fait alors un câlin collectif, avant que lui aussi n'emprunte le même chemin qu'Antoine quelques minutes auparavant. Nous aussi on finit par partir, puisqu'on a plus aucune raison de rester.

_Comment tu fais maman pour ne pas être aussi malheureuse que moi de laisser papa partir ?
_J'ai l'habitude. Ce n'est pas la première coupe du monde à laquelle ton père participe. Quand j'avais ton âge, moi aussi j'avais du mal à le laisser partir. Mais avec le temps, j'ai compris que ça lui plaisait énormément, et ce qui le rend heureux me rend heureuse.
_Mais c'est dur aussi de ne pas être auprès de la personne que l'on aime.
_Bien sûr. Mais si la séparation est douloureuse, les retrouvailles n'en seront que meilleures. Crois-moi, quand vous partirez en vacances tous les quatre, tu seras heureuse d'avoir attendu.
_Mais papa ne te manque pas ?
_Bien sûr que si ! J'ai juste appris à vivre avec ce manque. Et puis, ce n'est pas comme si il était parti pour mettre un terme à notre relation. Il est parti pour « le travail ». Il va revenir.
_Tu as raison.
_Allez, arrêtes de te tracasser pour ça. Tu ferais mieux d'aller dormir et te reposer un maximum, demain une grosse journée nous attend.
_Oui, bonne nuit maman.
_Et Amélie ?
_Oui ?
_Je t'aime ma petite fée.
_Je t'aime aussi maman.

Je lui lance un sourire, avant de refermer la porte de sa chambre derrière moi. Je longe le couloir, jusqu'à rejoindre la mienne. Sur le chemin, je croise des supporters français. Ils font encore la fête tandis que moi je pars me coucher pour quelques heures.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 3 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant