Boys don't cry - Detroit: become human (Terminé)

Chapitre 15 - Seconde chance

23/12/2038

09h40

William et Elena se tenaient à quelques mètres devant lui. Leurs visages étaient à peine perceptibles dû aux nombreux rayons du soleil qui les baignaient dans un halo presque surnaturel. Gavin ne sut dire où ils se trouvaient exactement. Leur environnement baignait dans des éclats de lumière, et des voiles blancs semblaient serpenter entre eux, telles des vagues nacrées. Était-ce la représentation de l'au-delà qu'il se faisait ?

« Gavin, fit sa sœur jumelle en s'approchant. Tu comptes rester comme ça toute ta vie ? »

« Comme quoi ? » grogna le brun sur la défensive.

« Rester seul, répondit William en croisant les bras, à rejeter toutes les personnes qui t'aiment, à détruire tout ce que ton entourage essaie de construire avec toi... Tu n'as aucun remord ? Sais-tu au moins combien de personnes tu as blessé avec tes conneries ? »

« C'est mieux comme ça, fit Gavin d'une voix moins assurée. Je ne veux plus souffrir... »

« Mais en quel droit peux-tu décider pour les autres, Gavin ? s'écria Elena dont les cheveux ébouriffés retombaient en cascade sur ses épaules. Pourquoi tu te crées un personnage qui n'est pas toi ? De quoi as-tu peur ? »

« J'ai peur... J'ai peur de perdre quelqu'un... à nouveau. » confessa Gavin qui essuya du revers de la main la larme qui s'était échappée, roulant le long de sa joue mal rasée.

« Tu es devenu plus fort, plus malin, ajouta William en attrapant doucement le visage de son bel amant au cœur meurtri par la douleur du deuil. Tu ne fais plus des erreurs de débutant. Protège ceux que tu aimes quittes à en perdre la vie, ne fuis plus et surmonte tout ça ! Accorde-toi une seconde chance, Gavin. »

« Tu as droit au bonheur, frangin, fit Elena. Ce qui est arrivé n'est pas ta faute, tu ne pouvais rien faire. Mais ces meurtres doivent cesser. Tu sauveras de nombreuses vies en arrêtant ce type. »

« Je n'arrive pas à croire que tu te comportes aussi mal envers le lieutenant Hank Anderson, soupira William. Après tout ce qu'il a fait pour nous, il a été comme un mentor pour nos débuts dans la police de Detroit. »

« Je sais... J'ai fait le con. Quant au Taxidermiste, croyez-moi, j'vais le retrouver et je vais le faire souffrir comme il me l'a fait en vous arrachant à moi ! »

« La vengeance ne nous ramènera pas, Gavin..., répondit tristement la jolie brune. Et ne laisse pas la noirceur déteindre sur toi. J'ai déjà du mal à te reconnaître... »

« Je ne sais plus quoi faire ! » s'écria le détective sur le ton du désespoir.

« Vit ! répondirent en chœur les deux spectres. Vit ta vie, et arrête de rester bloqué sur le passé ! Va de l'avant ! C'est pour ton bien, Gavin. Ne voue pas ton existence pour ce tueur. »

Des éclats de rires l'extirpèrent doucement de son rêve. Le brun ouvrit un œil sur son réveil pour constater qu'il n'était que le matin. Il grogna tout en se grattant la tête puis il se releva en écartant la bouteille de whisky vide qui traînait sur le lit. Il se souvint avoir bu tout en oubliant la définition du mot modération. Résultat : il se retrouvait avec un sacré mal de crâne !

Il pesta en silence avant de poser un pied sur le sol, puis l'autre, et Gavin tituba jusqu'à sa salle de bain où il se débarbouilla le visage pour mieux se réveiller. Il soupira tout en posant les yeux sur son reflet, à travers le miroir. Il faisait peine à voir avec ses traits tirés et ses cernes violacés. Sa mâchoire était masquée par une barbe de plus de six jours. Il n'eut pas envie de se tuer la tâche en la rasant, surtout avec la migraine qui le lançait.