Les discussions allaient et venaient au gré de ce que l'on se disait. A vrai dire, ça partait un peu dans tous les sens. Les discussions démarraient d'un point et soudain prenaient un virage à cent quatre-vingt degrés pour changer de sujet. Je notais que ma petite amie semblait un peu ailleurs. Elle regardait tout autour d'elle les mères de famille ainsi que leurs bambins. Ces derniers couraient de partout en s'amusant et riant. Je cherchais un peu à comprendre en lui posant quelques questions. La réponse tomba comme un couperet. Elle ne désirait pas d'enfants. C'était brutal, cette manière de dire les choses, mais cela avait le mérite d'être clair, net et précis. Je ne cachais pas ma surprise, loin de là. Mais dans le fond, moi non plus je ne désirais pas avoir d'autres enfants. Premièrement, je n'ai plus vingt ans. Deuxièmement, je n'avais aucunement envie de replonger dans les couches, les biberons, les nuits courtes (elles étaient déjà assez courtes comme ça d'ailleurs) et tout ce que ça implique en plus. Dans le fond, sur ce sujet nous nous accordions tout à fait. Un de plus.
Till : tu sais, moi non plus je n'en veux pas. Donc ce n'est absolument pas un problème. Ne te fait pas de mouron par rapport à ça.
Je lui adressais un grand sourire et déposais un baiser affectueux sur son front. J'attrapais aussi sa petite main dans la mienne et la caressais doucement. J'espérais que ça ne la tracasserait pas longtemps cette histoire d'enfants. De toute manière il était un peu tôt pour s'en soucier. Notre couple existait depuis peu, donc pourquoi se prendre la tête sur des sujets comme celui-ci ? Son visage reprit un peu des couleurs et un sourire s'affichait désormais sur sa bouche. Même si elle y pensait encore, elle avait l'air de se sentir un peu mieux, moins tracassée. Sans rien dire, je m'étalais sur le sol et déposais ma tête sur la cuisse de ma petite amie. Elle me caressa alors les cheveux de sa main douce tout en continuant de discuter avec Maxime d'accords sur une de leur composition. D'après ce que j'avais compris un peu plus tôt, les jeunes commençaient à composer leurs propres chansons, leurs propres instrus plutôt que de faire uniquement des reprises de groupes et d'autres. Ils y pensaient depuis quelques temps sans vraiment passer le cap. Emma avait déjà griffonner quelques accords avec quelques bouts de couplets mais sans vraiment le faire sérieusement. Ces derniers temps, ils y accordaient un peu plus d'importances et changeaient doucement de direction. Je trouvais, à titre personnel, que de composer puis jouer ensuite nos propres morceaux différenciaient les amateurs des vrais groupes. Ce ne sont pas des copies, mais de vraies créations à proprement parlé. A ce moment-là, je réalisais que j'étais très fier d'elle et de ses amis. On peut dire qu'avant que l'on se rencontre, ils étaient comme des chenilles prisonniers de leurs cocons. Actuellement, les chenilles fissuraient petit à petit leurs petites prisons de soie. J'étais pressé de voir ce que ça allait donner. Mon intuition me disait que mes amis et moi avions à faire à des jeunes bourrés de talents, ils iront peut-être loin dans cette voie. Le temps nous le dira sans aucun doute. S'ils arrivent à se produire dans plusieurs bars berlinois, ils peuvent arriver à se faire connaitre dans le coin pour commencer. Ensuite, avec la tournée sr laquelle nous les emmènerons, cela leur fera une bonne publicité. Je pense que partout où nous irons, leur style plaira forcément à une partie des fans au minimum. De ce fait, ils auront un peu plus de publicité et leur groupe prendra peut-être de l'ampleur. Qui sait ? En tous cas, j'avais hâte de voir comment les choses allaient évoluer. Le reste de l'après-midi était beaucoup plus léger. En effet, Richard proposa (lorsque le parc devint un peu trop bruyant) que l'on se rende dans son magasin de musique, là ou il se fournissait la grosse majorité de son matériel, pour faire un tour. Tout le monde accepta avec plaisir et nous nous levâmes. Nous quittâmes tranquillement le parc en slalomant entre les enfants galopant de partout. Ça en devenait presque un parcours du combattant tellement de petits courraient dans tous les sens. Ils avaient de l'énergie à revendre, tant mieux pour eux. Qu'ils en profitent. Nous marchâmes tranquillement jusqu'au magasin et nous entrâmes. Forcément, les jeunes furent tout de suite dans leur élément dès qu'ils étaient entourés d'instruments de musique. Richard se dirigea directement vers le vendeur pour lui poser quelques questions tandis que les autres se propagèrent tant bien que mal dans la petite boutique. Le magasin ne disposait que d'une petite surface, de ce fait lorsqu'on rentrait comme nous, à onze, on avait l'impression qu'il y avait beaucoup de clients. On se marchait presque sur les pieds. Nous restâmes entre quinze et vingt minutes et tout le monde, sauf moi, repartit avec un achat plus ou moins couteux : des lots de cordes pour guitares, pour basse, des médiators plus ou moins souples et j'en passe. Nous rentrâmes chacun chez nous pour déposer nos achats mais aussi pour se laver et manger un bout. Nous avions prévu d'emmener les nouveaux habitants de la capitale allemande dans un bar que nous apprécions vraiment. Nous nous y sentions bien dans le sens ou le personnel nous connaissait de par notre notoriété mais n'en faisait pas des caisses. Ils nous traitaient comme des clients lambdas. Peu de clients de ce bar venaient nous déranger et ceux qui le faisait étaient toujours polis. Ils demandaient simplement un autographe et/ou une photo gentiment et repartaient après. Aucun attroupement, aucune bagarre, aucun problème particulier à signaler. Et c'était vraiment appréciable. Nous sommes des rock stars, d'accord, mais nous sommes avant tout des êtres humains qui aiment s'installer dans un bar pour apprécier une bonne bière entre amis. Il est compliqué de faire comprendre cela à la majorité dans le sens où tous nous idolâtrent, nous mettent sur un piédestal. Parfois, tellement j'étais exaspéré, j'avais envie de dire à certains fans que je pète, je rote, je vais aux toilettes, je mange comme tout le monde, comme eux à vrai dire. Ceci dit je me retenais à chaque fois pour éviter de les froisser. Je n'y tenais pas vraiment non plus.
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Really? Tome II
FanfictionCa y est. Emma et ses amis ont pris l'avion direction la capitale allemande. Ce voyage annonce un nouveau départ, une nouvelle vie, de nouveaux projets, mais surtout, un rêve qui se réalise.