Chapitre 15 : Emma

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La petite fête que nous avions organisée s'est bien déroulée. Nick partit le premier pour se remettre au boulot. Il avait du pain sur la planche et le travail n'allait pas se faire tout seul. Pas encore. Nos amis restèrent un moment encore, mais finirent, eux aussi, par rentrer respectivement chez eux. Sauf Till. Il désirait rester un peu avec moi. Cela me fit très plaisir. Et mes chers amis comprirent rapidement que l'on voulait rester seule à seul un moment. ils s'en allèrent chacun dans leur chambre respective pour faire je ne sais quoi (et je m'en contre-fichais pas mal à vrai dire). Je me rapprochais de lui pour l'embrasser. Lorsqu'on se sépara, il releva légèrement mon visage et il me lança qu'il était fier. Ce qui me fit tilter en revanche c'est le mot de la fin de phrase. Ma chérie... Est-ce que j'avais bien entendu ? Il me rit au nez et me répéta cela doucement à l'oreille. Il déposait un baiser sur mon nez et me caressait doucement le dos. Je me levais et nous servis un verre pour que l'on trinque ensemble, uniquement nous deux. Nous discutâmes encore un moment avant que Till parte lui aussi. Il se faisait tard, il devait rentrer lui aussi. Je le raccompagnai à la porte.

Je filais dans ma chambre et m'étalais sur mon lit en bougonnant dans ma barbe. J'étais dégoûtée quelque part de ne pas habiter avec lui. Je n'avais pas envie qu'il parte ou même que l'on soit autant séparé. Mais d'un autre côté, je me devais d'être réaliste. Je partais peut être défaitiste, mais je nous imaginais rompre après quelques mois de vie commune juste parce que nos habitudes e modes de vie ne s'ajustaient pas. Un de mes amis toqua à la porte et entra. Maxime se posa sur le lit en travers à mes côtés. Il ne dit rien au début mais je sentais le coup flambant venir. Il n'était pas très doué dans la formulation de ses phrases, d'autant plus qu'il n'était pas du genre à prendre des pincettes.

Maxime : t'es amoureuse ?

Emma : pourquoi cette question ?

Maxime : parce que j'aimerai savoir si c'est sérieux avec Till ou pas.

Emma : mais encore ?

Maxime : j'aimerais savoir si t'es heureuse, si ça se passe bien... Tout ça quoi...

Emma : je suis attachée à lui, effectivement. Et je suis bien avec lui, ca se passe plus que bien pour le moment.

Maxime : la différence d'âge ne change rien ? Parce qu'en étant réaliste cinq minutes, il faut avouer qu'il pourrait être ton père...

Emma : je sais... Quand on est ensemble, on ne ressent pas la différence d'âge. On est juste deux personnes qui sont bien ensemble, qui construisent une relation. Du moins, pour le moment.

Maxime : dans ce cas, je suis content. On se disait avec les gars que ca serait bien qu'on répète demain. T'en penses quoi ?

Emma : ouais carrément. Puis, si l'inspiration nous vient, on pourrait créer quelques morceaux ou instrus' !

Maxime : tellement ! Bon, je te laisse. Repose toi bien.

Emma : toi aussi.

Il se leva et quitta la pièce. Douceur et délicatesse ce type, mais dans le fond il se soucie de moi. Et je mettrais ma main à couper que les autres l'ont missionné pour venir me voir et m'en parler. J'imagine qu'à cet instant, ils sont tous réunis dans la chambre de Max' pour discuter de ce que je viens de lui dire. Un petit sourire étira mes lèvres. Je me levais paresseusement du lit pour me changer. J'enfilais un pyjama confortable, attrapais un livre et me glissais sous la couette. J'ouvris le tiroir de ma table de chevet et en sortis un paquet de lingettes démaquillantes. J'en pris une et la passais sur mon visage pour retirer le mascara et le reste de mon maquillage. Je reconnais avoir eu la flemmardise d'aller le faire dans la salle de bain, trop loin de ma chambre à mon goût. Une fois le visage totalement nu, je pliais la lingette et la posais sur mon chevet, me promettant d'aller la jeter le lendemain matin. Je me plongeais alors dans ma lecture. Je lisais un roman de science fiction qui volait au ras des pâquerettes. Je persistais depuis quelques temps, mais je n'accrochais pas, absolument pas. Je laissais tomber alors ma lecture. Je fermais sèchement l'ouvrage et le posais à côté de ma lingette. J'éteignis la lumière et me glissais un peu plus confortablement sous les draps. Un peu de lumière filtrait par les interstices du volet. Je regardais cette lumière un moment en pensant à Till. Cette relation se déroulait pour le moment sans encombre et je me sentais bien avec lui. Pourtant, cette incertitude quant à l'avenir était toujours présente en moi sans que j'arrive à m'en débarrasser. Doucement, je finis par tomber dans les bras de Morphée. Cette nuit se déroula sans encombre.

Je me réveillais grâce aux petits rayons de soleil qui s'immisçaient par les volets. Je m'étirais en me rendant compte que je ne savais absolument pas quelle heure il était. Mais ce n'était pas bien important dans le sens où nous n'avions aucun rendez-vous, aucun entretien... Rien de prévu en bref. Je sortis de mon lit puis de ma chambre pour aller prendre mon petit déjeuner. Habituellement, je ne mangeais pas le matin, mais aujourd'hui je ressentais un petit creux. J'attrapais de quoi me faire des tartines et m'installais sur le plan de travail. Je fis aussi couler une grande dose de café pour toute la bande. Quelques minutes après que l'odeur du café ait envahie la maison, tout ce petit monde déboula dans la salle à manger, l'esprit encore endormi. Nous nous installâmes tous autour de la table pour manger un morceau et discuter. Nous décidâmes de s'atteler à de vraies répétitions puisque cela faisait un moment qu'on ne s'était pas posé sérieusement pour jouer.

Après avoir fini de manger et de tout nettoyer, nous attrapâmes tous nos instruments, mis à part Noa qui attrapa une batterie électronique (qui prenait indéniablement moins de place qu'une batterie classique). On avait fait quelques compos pas encore abouties et elles étaient restées de côtés trop longtemps. On travaillait et répétait la dessus pendant trois heures sans vraiment de pause. Nous nous arrêtâmes puisque nos estomac criaient famine et nous posâmes tous nos instruments. Noa et Maxime cuisinaient le repas tandis que le reste du groupe, moi compris, se fit une petite toilette et s'habillait. Un moment plus tard, une bonne odeur de pates bolognaise envahit notre logement et nous étions déjà tous à table, prêt à tout dévorer. Nous mangeâmes avec appétit, d'autant plus que c'était très bon. Ethan et moi débarrassâmes la table. Nous étions aussi de corvée de vaisselle. Après ce bon repas, nous répétâmes encore une heure environ. Comme nous étions satisfait de nos répétitions et de nos avancées du jour, nous sortîmes faire un tour en ville pour prendre un peu l'air.

Really? Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant