Chapitre 96

1.2K 128 20
                                    

-Une fois arrivée là-bas, Agustina avait de la famille ici qui nous a accueillit les bras ouverts. Mais ils ont rapidement démangé pour être plus proche de leur autre famille, nous laissant seul, tous les trois.

***

Je ne dis pas un seul mot, parce que c'est la première fois que je vois Chuck aussi proche de moi, aussi sensible, aussi prêt à me révéler des chose, et je n'ai pas envie de gâcher tout ça.

Sans mentir, je ne pensais pas qu'il avait dû subir tout ça. Je savais que tout avait été compliqué, mais pas au point qu'il aille à l'hôpital, qu'il plaque tout du jour au lendemain.

Je n'en savais absolument rien, et je n'ai même pas de la pitié pour lui, uniquement de la compassion, et par-dessus tout de l'admiration.

-En venant ici, j'ai décidé de ne pas me faire remarquer, continua t-il. Je voulais tout recommencer et vouloir un métier que je voulais. Contrairement à moi, Mike n'est pas arrivé à faire la part des choses.

Je sais que pour Mike, l'histoire est différente, je le sais très bien parce qu'il m'a toujours dit qu'il aimerait revoir son père, lui parler et qu'il s'excuse. Malheureusement, cette occasion ne s'est jamais présenté.

-Un jour, j'ai rencontré une fille blonde, une des premières qui osaient venir me voir. On a rapidement appris qu'on était voisin. Depuis ce jour-là, on faisait toujours le trajet ensemble, elle me racontait tout et en réalité, j'ai toujours su que je l'aimais, mais jamais je n'aurais pu lui dire.

Mes battements étaient de plus en plus rapide, sans mentir, j'étais très jalouse de savoir qu'il lui apporte autant d'importance, encore et toujours, c'est elle qui se trouve au centre de mes problèmes.

-Grâce à elle, j'ai recommencé à croire que tout le monde n'est pas mauvais et que quelque part, il y a toujours un énorme cœur. Le jour où elle est... morte. J'ai eu du mal à me l'avouer à moi-même, parce que quand on aime quelqu'un, on dépendra toujours d'elle. J'ai été brisé, et encore aujourd'hui, je suis toujours attaché à elle.

Il s'arrêta pour me regarder, et je fis de même. Je remarquai directement les larmes brillantes, à cause des lampadaires, coulés sur ses joues. Il est toujours blessé, et ça lui arrache vraiment le cœur de m'en parler, je le sais, je le sens.

Le voir triste, me rend bizarre. Je n'ai pas l'habitude de le voir si démoli, et je veux juste que son petit sourire taquin réapparaisse sur son visage.

Je voulus lui dire quelque chose pour lui dire que je suis là, mais il posa son doigt sur mes lèvres pour prendre la parole:

-Je ne pensais plus jamais pouvoir aimer quelqu'un ou croire en quelqu'un, mais maintenant qu'il y a toi, tout me semble différent, comme si c'était une évidence. Je t'ai détesté à un point inimaginable.

Un petit rire s'échappa de mes lèvres, moi aussi, je t'ai détesté Chuck, crois-moi.

-J'ai rencontré une personne aussi rongé par son passé que moi, mais tellement merveilleuse, que dès que je t'ai vu, je t'ai détesté uniquement parce que je savais que je ne pourrais jamais t'avoir.

Maintenant, c'est moi qui pleurais. Je ne pensais pas qu'il pensait tout ça, et je ne sais pas ce qui fait mon cœur, mais c'est une sensation tellement étrange et perturbante.

-Alors oui, je ne sais toujours pas pourquoi toi et pas une autre. Pourquoi j'ai décidé de m'intéresser à toi, pourquoi avec toi, j'aime qui je suis, je ne sais pas, et je ne le serais peut-être jamais, mais ce que je sais, c'est que je t'aime, toi plus que n'importe qui.

Mes larmes redoublèrent, et je ne puis m'empêcher de prendre Chuck dans mes bras. Son discours m'a tellement bouleversé. Personne ne m'a jamais dit ça avant, personne n'a jamais été aussi sincère.

J'aimerais bien lui répondre, lui faire sentir la même chose qu'il vient de me faire ressentir, mais aucun son sors de ma bouche. Je suis juste émue, bouche-bée, par ce garçon qui est devenu la plus grande pierre précieuse à mes yeux.

-Je t'aime aussi Chuck.

C'est la seule phrase qui arriva à sortir de ma bouche. Elle était chuchotée et je ne sais même pas si Chuck l'a entendu, mais peu importe parce que je suis arrivée à la sortir de ma bouche.

Il me regarda en souriant. Ce qui me fit comprendre qu'il avait bien compris ma phrase, et il m'embrassa doucement les lèvres.

Honnêtement, rien ne pourra briser ce moment, et rien ne pourra le dépasser, parce que je n'ai jamais autant profité d'un moment.

Aujourd'hui, je comprends mieux la signification de "aimer". Quand on aime, le monde est ralenti, une seule personne existe, et on ferait tout pour la garder en sécurité, n'importe quoi.

Chuck finit par rompre ce baiser, et m'interrompre dans mes pensées. Il passa son bras autour de mes épaules, et on continua notre chemin vers le cimetière.

En le regardant, je remarquai toujours ses yeux humides et les larmes qui ont coulé sur ses joues. Mais, ce que je remarquai par-dessus tout, ce fut son immense sourire.

Oui, il est heureux, je le vois, je le sens. C'est bien une des premières fois que je le sens aussi épanoui, aussi insouciant comme si rien ne pourrait nous arriver.

Sans mentir, je ressens exactement la même chose, cette sécurité mal placé, cette insouciance alors que le danger nous guette. Mais peu importe, parce que je suis heureuse.

Je souhaite à tout le monde (même Malena) d'être aussi heureux que moi et Chuck à ce moment-là, parce que, effectivement, l'amour est la clé de tout, mais principalement du bonheur absolu.

***

Il me reste sans doute plus beaucoup de chapitre que je compte finir avant 2019... J'aimerai bien atteindre les 100k avant la fin aussi d'ailleurs. Bref, bisous et merci à tous.

PrétentieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant