Chapitre 10

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         Le corps emmitouflé au creux de mes bras, j'observe l'humaine qui dort depuis bien des heures. Son souffle s'étant calmé je n'entends plus que les battements de son coeur. Ses longs cils voilent presque la douceur de ses pommettes. Son petit nez nargue le pourtour de ses lèvres pulpeuses.

Le nez a demi dissimulé au creux de mon cou elle ne bouge pas.  Quant à ses petits poings ils ne relâchent pas ma chemise alors que ses cheveux s'étalent sur la longueur du lit se mariant  à la couleur sombre des draps.

J'ai pourtant bien tenté de m'extirper de ses petits poings mais je n'ai guère réussi. Elle me tient comme prisonnier.

Plongé dans mon étude de sa morphologie je ne remarque pas qu'elle s'est réveillée. Lorsque je le note enfin je la vois observer les alentours sans pour autant se redresser. Elle n'a certainement pas remarqué qu'elle est endormie sur mon torse. Du moins pas encore. Cependant je suis curieux de connaître sa réaction. Que ferait-elle si elle pense que je suis endormi? Prendrait-elle la fuite?

Désireux d'obtenir une réponse à ma question, je prétend être assoupis. Sans me donner la peine d'ôter mes bras de sur sa taille.

             Il fait si bon et si chaud. J'ouvre les yeux, mes paupières ne sont plus aussi lourdes et mon corps n'est plus douloureux. Suis-je morte ?  Non, je respire encore. Alors où suis-je ? Quel est cette pièce étrange avec des meubles que je n'ai jamais vu. Pourquoi y a-t-il de la moquette rouge et pourquoi les murs sont décorés de tapisseries ?

Je me redresse en prenant appuie sur mes mains quand le poids d'une chose l'interpelle. Quelque-chose me tient la taille.
Je tremble et appréhende ce que je vais découvrir quand je découvre deux bras.

De suite je me souviens de la veille et mes yeux tombent sur le visage endormis d'un homme. Pas n'importe le quel, celui qui m'a sauvé. À plusieurs reprises.

Je suis statufiée. Mon visage se tient à quelques centimètres du sien. Il a un beau visage. Et sa peau à la couleur du caramel. Pourtant il paraît froid comme figé dans la glace. Ses traits sont régulier. Alors que ses cheveux sont aussi noirs que l'obscurité je n'en ai jamais vu d'aussi beau. Ils ressemblent à des fils de sois. Je suis comme hypnotisé par le visage de cet homme. Il ressemble à un ange mais sa mâchoire et sa bouche dur lui confère un air austère. Presque violent.

Je parviens à quelques secondes près de lui effleurer le visage lorsque je réalise mon cas.
J'ai dormi dans les bras d'un homme! Et je ne porte plus ma robe religieuse ! Où sont mes vêtements ? Pourquoi mes jambes sont elles découvertes ?

Seigneur pardonnez moi.

_Tu as l'air d'aller mieux. Déclare une voix grave qui me pétrifie.

Mes iris glissent sur le visage de l'homme qui se tient au dessous de moi. Et je vacille.
Je suis à cheval sur un homme!

Seigneur pardonnez moi mes pêchés.

_Du calme. M'ordonne le grand brun qui se redresse.

Je me retrouve collée a son torse et mes joues s'en flammes. Que dieu m'en garde.

_Ne prie pas le seigneur alors qu'il t'a délaissé dans ton malheur. Gronde mon sauveur en m'obligeant à le regarder droit dans les yeux.

Je déglutis face à son regard.
Ses yeux sont d'une telle clarté si clair aussi clair que de la glace. Au bout de quelques secondes je tente de détourner le regard. Il m'observe avec une tel insistance. J'ai l'impression qu'il me déshabille.

_Me suis-je bien fait comprendre? Insiste-t-il en se rapprochant dangereusement.

Je le détaille perdue et il poursuit.

_Je ne veux plus jamais  t'entendre ni te voir prier. Ce n'est pas dieu qui t'a sauvé des mains crasseuse de ce pervers violeur.  C'est moi qui t'ai sauvé. Clame-t-il en me saisissant par les épaules.

J'en tremble de peur en me rappelant des atrocités que m'a fait subir mon kidnappeur. Je sens les larmes venir et je résiste. Je ne dois pas pleurer.

_Il faut garder la tête haute, ne surtout pas l'incliner. M'ordonne mon sauveur en m'obligeant à relever le menton.

_Pourquoi ? Je ne peux m'empêcher de demander.

Pourquoi me sauver? Pourquoi un démon m'a-t-il  sauvé?

La question semble le déranger mais j'insiste.

_Pourquoi m'avoir sauvé ?

_Tu aurais préféré qu'ils te violent tous? Me répond-il sèchement en se levant du lit me faisant basculer.

Je me met à hoqueter en détournant le regard. Désirant oublier le visage de mon kidnappeur. Et ses mots infâmes.

_Lève toi. Et prépare toi. Nous allons prendre le déjeuner.

Encore chambouler par ses événements je le fixe désorienté et il soupire.
Il disparait quelques instants avant de réapparaître avec des sacs en papier de couleurs différentes.
Sur certains sont marqués Prada sur d'autre Chanel ou Dior et d'autres encore.

Je penche la tête interloqué.
Que signifient ces noms? Et à quoi peuvent bien servir ses sacs? Peut-être y-a-t-il de la nourriture à l'intérieur ?

Mon sauveur observe ma réaction et fini par me demander.

_Sais tu ce que représente ses noms? Fait-il en m'indiquant les inscriptions sur chaque sac.

_Ce sont des noms d'aliments? Je demande hésitante.

Mais la déception se lit sur le visage de mon interlocuteur.

_N'es tu jamais sortie de ton couvent? M'interroge-t-il visiblement  exaspéré.

_N-non... C'est un couvent nous ne pouvons pas sortir. Lorsque l'on prononce nos voeux nous devons y rester. Je répond d'une petite voix.

_Des voeux? Tu as prononcé des voeux? S'exprime-t-il l'air étonné.

_O-oui. J'ai prononcé mes voeux.

_Oh vraiment? Et quels sont-ils?

_Voeux de pauvreté et de chasteté. Je l'informe craintive.

Ses yeux me décortiquent avant qu'il n'étire un sourire.

_Pauvreté et chasteté ...répète-t-il.

Je reste silencieuse alors qu'il me détaille sans vergogne. Je ne sais plus comment me sortir de son regard hypnotisant. Sans une autre remarque il se retire en m'indiquant d'un bref regard la salle de bain.

Me laissant dubitative. Sachant que je n'ai aucun repère en ces lieux , je décide de suivre les ordres de cet homme. Et me hâte vers la douche avec les quelques sacs.

Lorsque j'entre dans la salle de bain j'y découvre une immense baignoire et une grande douche. La douche est protégé par de grandes vitre de verre. Je reste pantoise en décortiquant chaque recoin de cette immense salle.

Et des souvenirs de la veille refont surface. Mes joues s'incendient. Je me souviens que la chemise qui me caresse l'épiderme provient de cet homme. Celui qui m'a sauvé et m'a lavé.

Je secoue de la tête vivement préfèrent abdiquer ce fâcheux incident. Et je poursuis mon excursion.

Sans trop de difficulté je trouve comment faire fonctionner la douche et y entre.

Quelques instants plus tard j'en ressort toute fraiche et ruisselante de gouttes les cheveux collés à mon dos. Mais je ne perçois aucune serviette dans les parages. Un hoquet me surprend en réalisant que mon sauveur ne m'a laissé aucune serviette.

_Oh non, je ne vais tout de même pas sortir nue de cette salle de bain. Je murmure prise entre la gêne et la peur.

Luz 🔱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant