Manuel mit un moment avant d'activer l'ouverture du simulateur. Il était exténué. Lentement, dans un soufflement pneumatique, la carcasse mécanique s'ouvrit. Ce faisant, une personne l'attendait dehors : son père.
Le jeune homme laissa sa tête taper doucement dans le repose-tête en fermant les yeux. Il soupira. Jamais il n'avait mené de combat aussi éprouvant, il était fatigué, épuisé, des douleurs partout. Avec difficulté, il sortit ses mains des gants de commandes, avec ses doigts, encore crispés, il eu du mal à enlever sa jugulaire. Il retira son casque, il sentait la sueur dégagée par les mouvements violents et les chocs encaissés le brûler comme de l'acide. Il en était trempé, de la tête aux pieds.
Le professeur Ferreira regarda son fils avec un mélange de fierté et d'amour paternel. En tant que père, l'exploit que son fils avait réalisé le comblait autant qu'il l'inquiétait. Il ne parla pas, il le laissa reprendre lentement ses esprits. Il sourit un moment en pensant à l'énorme crise que sa mère allait faire en voyant son fils rentrer dans un tel état. Bleus compris.
Manuel sortit lentement, avec beaucoup de précautions du simulateur. Chacun de ses muscles lui faisait mal, sans parler des articulations. Il fit quelques pas avant de faire demi-tour et s'asseoir sur la carcasse du simulateur.
« - Je suis complètement naze... Quelle heure est-il, s'il te plaît ? demanda-t-il à son père
- Deux heures moins dix de l'après midi. Ça fait presque trois heures et demie que tu es là-dedans. Une sacrée bagarre je dois dire.
- Tu as tout vu ?
- Oui. Décidément, tu ne changeras jamais ; néanmoins, j'aimerais que tu me fasses une promesse.
- Laquelle ?
- Ne fait jamais ce genre de cabrioles en combat réel si tu devais t'y retrouver confronté, demanda le professeur en faisant référence au passage de la falaise. En simulation, ça fonctionne, mais dans le réel... C'est une autre paire de manche.
- OK, promis... Où sont les autres pilotes ?
- Ils discutent dans la salle de contrôle en haut. Quand as-tu compris ?
- A partir de la clairière, j'ai eu un doute, et ça m'a été confirmé lorsque j'ai affronté le modèle d'artillerie. De plus les autres simulateurs de la salle sont tous ouverts. Manuel toussota. On va manger ? J'ai les crocs.
- Tu ne veux pas connaître les résultats d'abord ? Ni ceux que tu as affrontés ?
- Ta collègue m'a mené en bateau depuis le début, seul l'environnement était simulé là-dedans. Ceux que j'ai affrontés sont bons, excellents même, ça me suffit et je suppose que le test les concernait eux, pas moi. De mon coté, la mission est un échec : Je suis mort... En plus, j'ai dû affronter la quasi-totalité des forces présentes sur la carte, question discrétion c'est raté, non ? Pour toutes ces raisons, je me moque complètement des résultats de son test. Elle peut se carrer tout ça où je pense. »
Le scientifique sourit doucement, présenté comme ça la mission était en effet un échec complet. Il savait aussi que son fils, idéaliste et un peu naïf n'acceptait pas le mensonge ou le manquement de parole. Il songea un moment à la colère du major lorsqu'elle apprendrait qu'ils étaient partis comme des voleurs. Cela le fit doucement sourire, il s'en moquait : il était civil, et son fils aussi.
« - Italien, ça te convient ?
- Ce sera parfait. » Répondit Manuel en récupérant son casque.
*
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Le lendemain, lundi, Manuel attendait la pause des cours vers dix heures et demie. Il était assis au milieu de l'amphithéâtre à écouter d'une oreille distraite ce qu'expliquait le professeur. Il était couvert de bleus et de compresses, et Fernand, deux rangs plus bas n'était pas dans un meilleur état. Sa mère avait piquée une sacrée crise en le voyant revenir après le restaurant italien.
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Le conflit du Multivers - Tome 1/4 - Premiers Pas [Terminé]
Ficção CientíficaAnnée 2614, les hommes ont réussi à faire disparaître les guerres. Les conflits se règlent désormais de manière économique. En raison de l'inutilité des forces armées, les forces combattantes sont réduites à leur stricte minimum, voir même disparais...