La cité Silridriss était en elle-même une montagne. Elle était placée au beau milieu d'une étendue désertique de pierre. Le soleil brillait d'une lueur éclatante sur le ciel mauve. Le terrain était plat, jaune de sable et vide sur plusieurs jours de marche. Le jour, lorsque le soleil montait, la température suivait, et les nuits étaient glaciales. L'ensemble était battu par les vents de sorte que, pour tout esclave cherchant à s'enfuir, la mort était inévitable. Elle trônait là, fière d'être la seule oasis de vie au milieu de l'étendue désertique telle une titanesque fourmilière. Les quatre routes qui menaient à sa base étaient remplies de monde. Des gens allaient dans un sens ou dans l'autre. Transportant les marchandises vers la cité, ou vers une autre, au-delà de l'horizon.
Arsear, installé sur un balcon, près du sommet, à un ou deux étages près observait. La vue du soleil qui se lève et toute la population qui s'activait en bas le rempli de fierté. La cité ne dormait jamais. Il l'admirait. Ce chef d'œuvre représentant la structure pyramidale de leur race. Une société basée sur quatorze niveaux, de la Déesse-Impératrice, tout en haut, aux esclaves tout en bas. La Déesse-Impératrice ne vivait pas ici, il le savait. Mais toute cité possédait son représentant... qui se devait de faire appliquer la loi. Et, un gouverneur désigné par monde conquis. Chaque gouverneur devant rendre des comptes à la Déesse-Impératrice ou à son représentant itinérant.
Il portait une cote de maille neuve, à peine cachée par la pièce de tissus pourpre et or qui passait dessus. Les bottes et le pantalon avaient vécu... mais il refusait de s'en séparer : ça avait beau être du cuir d'esclave à pas cher, l'artisan du onzième cercle avait fait de l'excellent travail. Il avait combattu, été blessé puis capturé, interrogé et enfin libéré... Et pourtant, le pantalon n'avait pas subi de réelle usure.
Il repensa à ce qui s'était passé dans ce monde Humains, et notamment, les interrogatoires. Étrange espèce que celle-là, pas de torture, pas de coups, pas de menaces, pas de cris, pas de privations alimentaires... Juste de la discussion. Mais ceux qui l'avait interrogés devaient être de grand mages car, rien qu'en discutant, ils avaient réussi à obtenir des informations. Pas d'importances stratégiques, mais des connaissances sur sa propre espèce. Quand il le remarqua, il décida de garder le silence, quoi qu'il advienne. Et eux, avaient décidé de le transférer ailleurs... probablement vers des gens plus puissant. Puis il avait été libéré. Vu que lui aussi avait réuni des informations sur les ''Humains'' il avait été changé de caste. Il avait été un combattant du neuvième cercle, il était désormais un Capitan du septième. Jamais son géniteur n'aurait pu imaginer un tel destin. Quelle fierté. La pierre bleue à sa main vibra légèrement : Le sort de régulation thermique entrait en action. Jamais, il n'aurait pu s'acheter un tel artefact autrefois. Mais il se devait de l'avouer : pour le lever et le coucher du soleil, au moment des brusques changements de températures, c'était bien pratique. Normalement, il se devait de ne pas faire le moindre effort à ces moment là, son corps cherchant à se caler sur la température extérieure, la pierre, à sa main, annulait cet inconvénient.
Son attention, revint sur la cité. Il commença par admirer les décorations rouges et brunes qui ondulaient avec le vent qui se levait. Dans quelques temps, ces drapés seront retirés et changés pour d'autres. Quand un esclave avait le malheur de faire une erreur, c'est lui qui était pendu par les bras. S'il était encore vivant à la fin de la journée, il devait reprendre le travail. Mais, peu supportaient le soleil. Parfois la corde qui les retenait lâchait... et parfois c'était leurs propres bras. Mais dans ces cas là... Quel spectacle ! Et ça servait de leçons aux autres.
« - Ô capitan, le gouverneur va vous recevoir. » Déclara un esclave derrière lui.
Arsear se retourna d'un coup sec. Et l'esclave sursauta de peur. Petit, à la peau grise et au crane dégarni où il restait tout de même quelques cheveux oranges la créature avait les yeux jaunes et portait une toge de bure fermée par une simple corde. Arsear l'identifia comme originaire du premier monde conquis par la Déesse-Impératrice : Un gnome. La petite créature, de peur, se prit les pieds dans sa propre toge et s'écroula.
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Le conflit du Multivers - Tome 1/4 - Premiers Pas [Terminé]
Ficção CientíficaAnnée 2614, les hommes ont réussi à faire disparaître les guerres. Les conflits se règlent désormais de manière économique. En raison de l'inutilité des forces armées, les forces combattantes sont réduites à leur stricte minimum, voir même disparais...