Chapitre un

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La vie m'avait tout donné : une vie parsemée de rire, des années lycée incroyables, entourée de personnes tout aussi géniales, une famille adorable et à l'écoute, un petit copain attentionné et un groupe d'amis sur qui on peut toujours compter.

Mais on sait tous que ce que la vie nous donne, elle le reprend un jour, tôt ou tard. Qu'un jour ou l'autre, le bonheur tourne à l'horreur, et que rien n'est jamais éternel.

Mais avant de vous montrer cela, je dois faire une rétrospection. Il faut que vous compreniez le pourquoi du comment, car les maux ont une origines, du moins la plupart du temps. Je m'appelle Andromède, et voici comment ma vie a basculée.

Au début, ma vie était un rêve éveillé. J'allais au lycée, je retrouvais mes amis, mon copain, et avec tout ça je réussissais dans mes études sans trop d'efforts il faut le dire, mais cela me promettait un avenir brillant comme aimaient à le dire mes professeurs et mes parents. Et puis un jour, un de ces jours sombres où il pleut à seaux et que tu n'as pas envie de sortir avec en fond d'orage qui gronde, tout à basculé. C'était l'avant dernier cours de sport du second trimestre, et Monsieur Leforestier le prof de sport nous indiquait ses attentes au sujet de l'évaluation trimestrielle, plus longue encore qu'une liste de courses pour Noël et Nouvel an en même temps (ce qui est très, très long). Après son long discours sur la puissance du corps humain et son évolution, il décida de nous envoyer nous échauffer autour du terrain de basket intérieur. J'étais habituée à ce genre de course d'endurance, car le prof de sport nous envoyait toujours nous échauffer de cette façon. C'était un moyen pour lui d'avoir le temps de noter sur son petit tableau blanc les différents ateliers à réaliser, le nombre de points qu'ils pouvaient chacun nous rapporter, et le temps maximal requis. D'habitude, ces courses ne me font pas peur, je parviens même à parler avec mes amis sans être trop lente. Mais, cette fois c'était différent. Au bout de 4 tours, je commençais à ne plus sentir mes pieds. Au bout du double de ça, cette anesthésie momentanée atteignait mes genoux. Et à l'ultime tour, je me retrouvais tête contre le sol, sans réussir à bouger un orteil. C'est une sensation étrange, de commander à son corps sans qu'il ne nous écoute, même pas un tout petit peu. On se sent impuissant. Je me contentais de bouger le haut du corps, tentant de me retourner à la force de mes bras. Au début personne ne réagit, pensant peut-être que je m'étais emmêlé les pinceaux, et que j'avais chuté. Puis, certains de mes camarades comprirent que je ne parvenais pas à me relever, et ils appelèrent Mr Leforestier qui se dirigea vers moi. Il y eut un capharnaüm terrible autour de moi, je ne parvenais pas à comprendre ce qu'il me demandait, pourtant je voyais bien ses lèvres bouger. Le gymnase tournait, les visages se mélangeaient : c'est à ce moment que ma vision se brouilla, emportant corps et esprit dans un néant noir et infini. J'ai su par la suite que ça avait été la panique : certains croyaient à un simple malaise, il a fallu aller chercher une infirmière, mais elle était dans un autre bâtiment et ça a prit du temps. Je suis donc restée là, allongée sur le sol froid et dur du gymnase sans même m'en rendre compte. L'infirmière aussi a été dépassée. Elle a appelé quelqu'un. On m'a transportée. Mes parents ont étés prévenus plus tard. Tout ce temps, je l'ai passé loin de mon corps, dans un monde sombre et embrumé, perdue. 

Ma dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant