Chapitre dix huit

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Ne pensez jamais que le destin peut vous épargner. C'est utopique et malheureusement on y croit tous. Personnellement, j'ai cru que mon cancer pouvait disparaître, et juste me laisser en fauteuil, parce que merde alors, c'était déjà suffisant! Mais non. Il revient quand tu es le plus heureux et que tu crois en la vie.

J'avais passé la soirée avec mes parents, à mater un beau film avec, bien entendu -vous l'aurez deviné- , Johnny Depp comme acteur. Quand il était jeune et tellement tellement sexy, dans Cry Baby. Memories était toujours bien tranquille sur mes genoux et mon père m'avait correctement installée sur le canapé, un paquet de pop corn calé sous le bras. Je profitais des soirées comme ça plus que je ne l'avais fait auparavant, et j'avais tellement raison. Une douleur incroyablement douloureuse me tortura soudainement les jambes. Je ne savais pas comment réagir et la douleur s'intensifiait. Je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé après. J'ai quelques images qui me revenaient rapidement, l'une du visage de mon idole tourbillonant alors qu'il était normalement tout à fait immobile, et puis une autre, la pire sans doute, le bleu des sirènes des pompiers sur le visage plein de larmes et de peur de mes parents, avec le son assourdissant des sirènes. Puis plus rien, un gros trou noir. Je me suis réveillée dans une chambre d'hôpital, tapissée de blanc. Je détestais déjà les hôpitaux avant ce passage. Mais je crois que là, ce fût bien pire. Je pense que c'est parce que j'ai compris en voyant mes parents entrer avec le médecin que ce passage ne serait pas unique. Et même qu'ils seront fréquents. J'étais faible et je le sentais. Je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, ni ce qu'il s'était passé. Je n'avais plus mal aux jambes, mais j'étais loin, très loin. La faute de la morphine sans doute.. Je ne saisissait pas trop ce qu'on me disait, mais j'ai réalisé après. Bien après. Mes chances de survie s'étaient réduites, j'étais maintenant à 50%. Le cancer n'avait pas prit que mes jambes. Il commençais à arriver un peu partout, en métastases. C'était mauvais signe, m'avait on dit. Je ne faisais qu'acquiescer, trop dans les vapes pour comprendre. En plus clair, le médecin m'avait annoncé que c'était un dilemme entre la vie et la mort. Et qu'au centre de l'arène, le seul combattant, c'était moi et mon corps atrophié.

Ma dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant