Chapitre neuf

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Mon père revint peu de temps après, un énorme carton dans les bras. Il le posa près du lit:
«Voilà, c'est tout ce que j'ai trouvé.»
Je me précipitais vers le carton et l'ouvrit il était plein de papier à lettres de toutes sortes: certains avaient des dorures, d'autres arboraient des lignes florales, des feux d'artifices colorés ou bien des arabesques élégantes. C'était vraiment un mélange magnifique. Je pris tous ce que mes bras permettaient de porter et le mit sur mon bureau. Je sortit plumes et stylos et les mit à côté. A présent, je me demandais vraiment ce que j'allais en faire. J'avais plusieurs idées, des plus morbides aux plus joyeuses en passant par les plus utopistes. Je pris alors un papier aux arabesques noires élégantes et me mit à écrire:
«Ma vie est nulle. Je perd peu à peu mes jambes, je  suis perdue et cocue. Heureusement que Zec et Ade sont là...»
Je pris le papier et le mit à la poubelle. Non décidément on dirait une lettre de suicide. Je tournais à présent en rond dans ma chambre. Pourquoi allais je écrire? A qui? Et dire quoi surtout? Que je vais crever? Sans le vouloir, je m'étais arrêtée devant un poster de Johnny Depp. Il était entre deux âges, avec sa coupe mi longue faisant flotter ses cheveux aux vents, et ses yeux noirs pénétrants et mystérieux qui avaient conduit à l'hystérie nombre de jeunes femmes. Je courais -ou plutôt je roulais- le plus vite possible à mon bureau. Je décidais d'ouvrir la fenêtre, faisant claquer les rideaux, puis revint aux papiers à lettres. Cette fois, je pris un papier blanc cassé aux dorures exquises digne d'un palais royal et commença, en écrivant de la plus lisible et belle écriture:

3 juin, 19h47

Cher Johnny Depp...


Ma dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant