Chapitre vingt deux

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J'étais à présent dans l'avion, assise à côté de Grégory, mon fauteuil bloqué grâce aux freins face à moi. Je sentais encore mon coeur battre de la semaine de fou que je venais de vivre.

En effet , le lendemain du message envoyé à Zec et Ade, Grégory me rappela presque à la même heure pour m'annoncer qu'on partirait la semaine d'après. Temps court, en effet, pour se préparer au fait de voir son idole alors que depuis des années je rêvais de ce moment. Nous allions passer environ 5 jours en Amérique, tous frais payés par l'association de l'hôpital. Nous partions pour la Californie et Los Angeles, à un gala donne en l'honneur du cinéma et où bien sûr Johnny Depp serait présent. Nous avions des places au premiers rangs, nous permettant de pouvoir voir tous ces fameux acteurs présents et surtout l'idole adulé. Nous aurions ensuite tout le reste de la semaine pour faire absolument ce que nous voulions! J'étais sur un petit nuage. Nous devions arriver le lendemain très tôt à l'aéroport et le gala était le soir même, c'est à dire qu'il me restait un peu moins de 24h avant d'avoir une chance de le voir. J'avais dû être très rapide pour préparer toutes les affaires possibles et imaginables, dont la plupart était suggérés par ma mère. On connait tous les conseils de nos chères maman: «t'as pris une veste chaude au cas où? Un jean de rechange? Et aussi un petit miroir à glisser dans ta poche pour pouvoir te refaire une beauté? Tu auras assez de gâteaux? Et l'argent alors?». Effectivement, j'ai dû très vite la freiner car certaines de ses idées devenaient vraiment étranges. Une de mes tantes m'avait également ramené une magnifique robe «pour être la plus jolie au gala» comme elle dit. Je crois qu'elle n'a pas conscience qu'il n'y a absolument aucune chance que je sois la plus belles car il y avait énormément de grandes personnalités comme Angelina Jolie ou même Michelle Obama. Riches, célèbres, et extrêmement jolies. Et moi, glissée dans un fauteuil roulant, ne pouvant pas marcher. Bon, cette robe était sûrement la plus jolie que j'aurai l'occasion de porter: Elle était d'une jolie soie bleue nuit, longue jusqu'aux chevilles, avec de très jolies broderies aux fils d'argent représentant des branches d'olivier. Je me suis demandé comment ma tante avait pu s'acheter une telle robe, mais je n'osais pas poser la question de peur qu'elle provoque une fâcheuse réaction. Maman avait protégé la robe dans une house qu'elle avait depuis longtemps qui permettait de ne pas froisser le tissu. J'y avait bien entendu joint les basiques: Jeans en tout genre, polos habillés, T-shirt et sweat décontractés, nécessaire de toilette, et tout ce qui s'en suit. J'avais eu beaucoup de mal à me détacher de mes parents et aussi à les laisser seuls. Zec et Adenora étaient également venus nous accompagner à l'aéroport me souhaitant d'enfin profiter de ce rêve qui allait se réaliser. Mes parents avaient remercié Daniel de bien avoir voulu abandonner quelques patients à ses collègues pour nous accompagner, puis nous étions parti. A ce moment précis, en tournant le dos à mes amis et ma famille, je sentis une boule se former dans ma gorge et mon coeur se serrer.

A présent la nuit était tombée et la plupart des passagers dormaient, Daniel le premier ronflant comme un ours, Grégory les écouteurs sur les oreilles et les yeux mis clos, moi du côté du hublot, entrain de rêver et de les observer. Le sommeil me prit rapidement et je partit dans un tourbillon d'images colorées qu'étaient les bons rêves.

Je m'étais réveillée à l'atterrissage, entendant l'interphone où parlait la voix suave d'une hôtesse de l'air. J'avais basculé la tête pendant la nuit et l'avait posée sur l'épaule de Grégory, qui d'ailleurs n'était pas encore réveillé. Lui avait posé sa tête sur la mienne, ce qui moralement m'empêchait de bouger par peur de le réveiller trop brutalement. Je le bousculait légèrement, tentant de le réveiller. Après plusieurs tentatives il ouvrit enfin les yeux et s'étira en baillant. Daniel lui était réveillé et déjà tout joyeux:
«Enfin! Les enfants, nous voici arrivés à Los Angeles! Le rêve américain!»
Il soupira d'aise et l'avion plongea pour atterrir. Ce fût un atterrissage mouvementé, bien sue mouvementé, et mes oreilles sifflaient un peu. Il me tardait de descendre. Ce fût rapide car nous étions les premiers que l'équipage fit descendre à cause de mon fauteuil. Nous nous retrouvâmes donc rapidement aux guichets de récupération du visage et donc dans le taxi qui nous emmenait vers notre hôtel pour ces quelques jours à Los Angeles. C'était d'ailleurs une ville colorées, avec divers paysages tous plus animés les uns que les autres, une palette gigantesque de couleur déployée. C'était ça, l'Amérique, et je savais qu'il restait encore tant de choses à découvrir... a commencer par le gala.

Ma dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant