Chapitre quatorze

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J'ouvrais à présent la porte, doucement, reculant mon fauteuil car je ne pouvais pas l'ouvrir en grand car mes roues bloquaient le passage. Je ne vis d'abord de lui que le dos, car en effet j'avais mit plusieurs minutes à arriver. Puis je le vis se retourner, au ralentis dans ma tête, mais bien vivement en réalité. Isaac, le sourire aux lèvres, était là devant la porte de la maison. Je ne comprenais pas pourquoi il était là. Il entra sans aucune gêne, fermant la porte silencieusement derrière lui, son sourire habituel toujours aux lèvres. Ce sourire qui m'avais apporté tant de battements de coeurs rapides et de tourbillons de papillons dans le ventre, et qui maintenant ne m'inspirais que de la haine et du dégoût. Je me surpris à parler d'une voix forte et tranchante:
«Tu viens faire quoi là? T'excuser? Va t'en, je ne veux pas te voir.»
Je fis tourner mon fauteuil, lui tournant le dos, et partit dans le salon. Il me suivait à la trace, comme si c'était chez lui ici. Il se planta devant moi et dit:
«Andromède, tu sais... C'est cette fille qui m'a embrassé, moi je n'y suis pour rien. Je te jure, il n'y a que toi que j'aime.»
Il osait me mentir, droit dans les yeux et ce sourire horrible toujours au visage. J'avais envie de lui jeter la première chose qui me passait sous la main, un livre, un vase, un chandelier, peu importait. A présent, je ne parlais plus, je criais:
«Et tu crois vraiment que je vais te croire? Genre tu te laisses faire? Et je suppose que ce que ta «copine»
-j'insistais bien sur ce dernier mot- ne pensais pas non plus ce qu'elle a dit?
-Mais je peux tout t'expliquer! Je te jure Andromède, je t'aime vraiment de tout mon cœur. J'ai fait le maïs ça n'arrivera plus, je te le jure.»
Les sentiments de ces derniers jours se mélangeaient à présent, dans une tornade de haine et de tristesse.
«SORS IMMÉDIATEMENT DE CHEZ MOI! JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE VOIR, TU M'ENTENDS?! J-A-M-A-I-S!!»
Ma voix exprimait toute la colère ressentie, se répercutant dans toute la maison. Isaac ne voulait toujours pas repartir. Il se rapprochait dangereusement de moi, mais j'étais bloquée. Je ne savais plus quoi faire.
Et soudainement, une voix que je connaissais bien retentit, plus forte que tout:
«Lâche la IMMÉDIATEMENT ou tu vas passer un très mauvais quart d'heure.»

Ma dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant