Chapitre quatre

169 9 1
                                    

Après avoir fait les examens complémentaires, le médecin revint me chercher et me remit sur le fauteuil. Son air était grave. Bizarrement, mon cœur se mit à galoper dans ma poitrine, beaucoup trop rapidement. On entrait à présent dans la chambre. Ma mère était toujours à la fenêtre et mon père était assis sur un fauteuil qui faisait face au lit. Le médecin ne me remit pas sur le lit. Il brisa alors le silence:
«Voilà c'est fait. J'ai observé un peu à quel point le cancer avait atteint ses jambes. Pour l'instant, le cancer est présent sous forme de métastases, des pieds aux genoux. Il sera extrêmement difficile à éradiquer. Mais nous y arriverons, Andromède. »
Tout ce qu'il venait de dire me fit réfléchir. Mais j'avais une question. LA question:
« Est ce que je vais mourir? »
Mes parents me regardaient maintenant le regard plein d'étonnement. Daniel, lui, ne parut pas plus surpris que ça:
«Il y a des chances oui. Mais il a été prit à temps, donc tu as toute ta chance de vivre, a condition que tu nous aide.
- Combien? Repliquais-je
- Combien de quoi?
- De chance de vivre.
- Tu as soixante quinze pourcents de chance que tu vives. Donc vingt cinq pourcents que tu ne survives pas. »
Je le regardais, croyant à une mauvaise blague. Je ne voulais pas mourir. En aucun cas. Le médecin reprit donc la parole:
«Mais en attendant, tu vas rentrer chez toi maintenant. On se revoit bientôt pour voir ce que tu choisis de faire, si on tente une chimiothérapie ou non, d'accord?»
Je fit un oui timide de la tête. Avais je vraiment le choix? Mes parents discutaient à présent, a l'écart, avec Daniel. Puis ils se serrèrent la main, mon père prit l'initiative de me pousser vers l'ascenseur. Ma mère n'osait toujours pas me regarder. Elle me fuyait. Le trajet jusqu'à la voiture me parut exagérément long. Le trajet jusqu'à la maison encore plus. A présent j'étais dans ce fauteuil, mon quotidien à présent, devant la porte de la maison dans laquelle j'avais passé toutes mes 17 années de vie. J'avais à présent l'impression d'être une inconnue, d'entrer dans un nouveau monde. Mon père ouvrit la porte... Et me fit entrer.

Ma dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant