Chapitre trois

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Dès qu'il eut refermé la porte, j'implora mes parents du regard.
«Il ment n'est ce pas? Si c'est une blague, ce n'est pas drôle...
- Ma chérie, répondit mon père au bord des larmes, il va falloir que tu te battes.
- Mais papa, me battre pour quoi? Je ne pourrais plus rien faire! Il y a trop peu de chances que je retrouve mes jambes un jour!
- Je sais, ma chérie, répliqua alors ma mère soutenant mon père du regard, mais il y a quand même une chance que tu y arrives, même si elle est infime. »
De rage, je sortit du lit. Enfin, ça, c'est ce que je croyais. A peine avais-je sorti mes jambes du lit que je m'écroulais à terre, pile aux pieds de Daniel qui entrait, des papiers à la main. Il se précipita, en même temps que mon père, pour me relever. Ils me déposèrent sur le lit délicatement, comme si j'étais une enfant de 6 ans. Je ne m'étais pas rendu compte que je pleurais à chaudes larmes. Ma mère n'osait plus me regarder, aussi elle de dirigea instantanément vers la fenêtre. Daniel prit la parole:
«Bah alors Andromède.... Tu ne peux plus faire ça.»
Il me montra ensuite les papiers qu'il avait dans la main.
«Nous allons faire de nouveaux examens, pour voir à quel point tu es atteinte, et puis nous te renverront  chez toi. »
Il donna tous ces papiers à mon père, puis sortit de la chambre. Il revint quelques minutes plus tard poussant un fauteuil roulant noir, noir comme la nuit, comme si je devais faire le deuil de mes jambes.
«Non! Je ne VEUX PAS! JE VEUX MARCHER!»
Ma voix monta d'un ton rapidement, sans que je le veuille vraiment, mais c'était toute la rage et la haine qui ressortait d'un coup. Mon père et Daniel me regardaient, interloqués.
«Andromède tu ne peux pas. Sois gentille, acceptes vite qu'on te mette dans ce fauteuil, qu'on en finisse et que tu puisses rentrer à la maison. »
Mon père arborait un ton suppliant.
Daniel m'aida donc à me mettre sur le fauteuil. C'était pour moi la pire sensation au monde. Daniel poussa le fauteuil en dehors de la chambre, vers la salle d'examens. Voir tout ces gens, ces infirmières et ces médecins dans les couloirs, vous regarder et vous sourire d'une façon compatissante, semblant dire que tout irait bien.
Je pensais:
«Non, rien n'ira jamais bien. Plus jamais. »
Nous entrions à présent dans la salle d'examens. Je ne savais pas que ce qui m'attendait était bien pire...

Ma dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant