Ma dernière danse

Chapitre vingt sept

Je me suis ensuite dirigée vers la salle d'eau pour me rafraîchir un bon coup, mais aussi pour vérifier que je ne rêvais pas. Et non, en effet je ne rêvais pas ! Le collier était bien à mon cou, celui de Johnny Depp, mon idole depuis la plus tendre enfance. Je ne savais pas ce qu'avait prévu Daniel pour aujourd'hui, mais je savais que nous devions limiter nos déplacements à l'extérieur quand il y a du monde pour ne pas fatiguer les défenses immunitaires déjà assez faibles de Gregory.
Je choisis donc de porter une tenue décontractée, adaptée autant à une sortie en extérieur qu'à une journée de repos. Je toquais à la porte du médecin, que je n'entendais plus ronfler, j'en avais donc déduis qu'il était réveillé. J'entendis sa voix qui m'autorisai à entrer, et je poussais la porte comme je le pu. Daniel était dans la salle de bain en train de s'observer. Il était prêt à partir, mais je ne savais pas où. Gregory était déjà devant la télé, prêt lui aussi. Je les saluait tour à tour, puis je prit la parole :
"Alors, Daniel que nous as tu concocté comme programme pour aujourd'hui ?
- Alors déjà, je pense qu'un petit tour dans une boulangerie pour prendre un bon café et un pain au raison est de rigueur, nous sommes français bon sang ! Ensuite, si Gregory se sent d'attaque, je serai bien allé faire un tour au "Walk of Frame" a Hollywood, voir un peu toutes ces magnifiques étoiles disposées au sol, mais tout ça bien sûr si vous êtes tous les deux d'accord. "
Je me tournai vers Gregory, car c'était à lui de prendre une décision, car il était le plus à même de connaître l'état de sa santé. Il fit un large sourire et hocha la tête :
" Moi ça me dit complètement ! Le temps de me préparer, et c'est parti ! "
Il courut dans sa chambre et revint quelque temps après avec sa couche de crème-jaune-tue-méchantes-bêbête (il fallait vraiment qu'il trouve un autre nom plus court !) étalée sur chaque brin de peau qui n'était pas recouverte par ses vêtements. Daniel appela un taxi à partir de l'accueil de l'hôtel et nous partîmes d'abord pour une boulangerie à la française reconnue pour prendre le petit déjeuner. Nous prenions le temps de manger correctement, mais il fallait éviter d'exposer Greg ainsi, et nous repartîmes après 30 min de petit déjeuner. La route fut un peu longue, mais elle nous permit de nous rendre compte de la taille monumentale de la ville et de la diversité des gens qui s'y trouvaient. Chaque personne avait son style, et personne ne regardait l'un ou l'autre parce qu'on était différent. Ils étaient tous concentrés sur la gestion de leur propre vie, même si on voyait parfois quelques personnes s'échanger quelques mots et des sourires dans le tumulte infernal de la ville. Une fois arrivée, Daniel m'aida a m'installer dans mon fauteuil et entreprit de me guider jusqu'au Walk of Fame, Gregory sur nos talons. J'avais l'impression qu'il commençait enfin à se remplumer, et j'espèrais que ce soit un signe de rétablissement. Après quelques minutes de marches, nous vîmes les longs pavés parsemés d'étoiles et de noms en tout genre. Il n'y avais pas que le monde du cinéma qui était exposé ici :il y avait aussi des gens de la télévision, de la musique ou bien même de la radio !
Gregory avançait devant lisant chaque nom écrit sur le sol, comparant les époques de ceux qu'il connaissaient. Il avançait et continuait à avancer, si bien qu'avec la foule de touriste, nous l'avions perdu de vue. Il revint presque en courant, essoufflé :
"Andromède... Ffff.. Il faut... Ffff.. Que tu viennes voir... Ffff... J'ai trouvé un truc pour toi..."
Il reprit une grande inspiration et prit le fauteuil en mains, il avançait et avançait encore jusqu'à arriver sur une étoile dont le nom m'était familier. En effet, Johnny Depp portait le numéro 7018 de l'Hollywood Boulevard. Cela m'a fait sourire, et j'ai remercié Gregory :
« Quelle perspicacité ! Tu as fait toutes les étoiles jusqu'à trouver ma préférée, merci !  »
Daniel nous rejoignit, et ensemble nous continuâmes à remonter le boulevard.
Après avoir parcouru les nombreuses étoiles, connues et inconnues, de la Walk of Fame, nous avions décidé de rentrer à l'hôtel et de manger un succulent repas, avant de rentrer a nos chambres d'hôtel. Je cherchais à présent un moins de remercier Mister Depp de m'avoir donné son précieux bijou, et je tournais et retournais les idées qui passaient dans ma tête. Je mangeais tout en écoutant d'une oreille distraite la conversation de Daniel et Greg autour du cinéma et de tout ce qui s'en approchait de près ou de loin. Je me dit que pour trouver une solution à mon problème il me fallait une connexion internet et je finis donc mon repas, tout en participant de temps à autres au débat qui s'était déclenché entre mee deux compagnons de voyage. Après avoir fini nos repas respectif, nous partîmes dans nos chambres. Je pris mon ordinateur et tapait rapidement sur mon clavier "comment contacter Johnny Depp". Des milliers de résultats ressortirent de cette recherche et je triais rapidement entre les pages de fans farfelues et ce qui semblait plus officiel. Il y avait aussi la page des actualités de l'acteur dont son scandale avec Amber Heard au sujet de leur séparation. J'avais déjà potasser pas mal le sujet et je savais à peu près à quoi m'en tenir. Je notais plusieurs adresses et numéros de téléphone dénichées ça et là pour essayer de déduire lequel était lié à Johnny. Je trouvais une adresse et entreprit d'écrire une courte lettre de remerciement :
« À Johnny Depp,
Merci pour votre générosité et votre gentillesse. Ce cadeau m'a fait très plaisir, et j'ai été enchantée de voir que vous teniez vos paroles. Je porte maintenant votre collier à mon cou, et j'espère qu'il me servira de bouclier contre la maladie...»
Je fût interrompue par un bruit sourd, comme une chute, puis par l'affolement de Daniel que j'entendis, étouffé, derrière la porte. Je me précipitais dans la chambre adjacente pour découvrir le corps de Gregory gisant au sol, Daniel a ses côtés. Il passait un coup de téléphone à l'hôpital le plus proche, et expliquait déjà la situation. Il savait parfaitement ce que ça voulait dire... Il lui fallait un bon hôpital, et ce, très rapidement.