☆ Chapitre - 05 ☆

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ZOÉ

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Ce matin, bien plus encore que d'habitude, je trépigne d'impatience de voir Zaïna partir en cours. Si je pouvais même, je la pousserai dehors. Mais après l'engueulade qu'elle m'a passée hier en rentrant, je n'ose rien faire, de peur de réveiller à nouveau le dragon, qui sommeillait en elle, depuis quelque temps...

— Zoé, peste Zaïna depuis la cuisine, ramène tes fesses !

Je traîne les pieds, mais comme à mon habitude, je m'exécute sans oublier de prendre mon ardoise, mon chiffon et mon feutre.

J'écris en grandes lettres noires sur la surface plus tout à fait blanche :

— « OUI ! » pour lui montrer qu'elle a toute mon attention.

Suivi de :

— « ???? » pour l'embêter.

Je sais qu'elle n'aime pas, quand je joins plusieurs points d'interrogation, afin d'accentuer mon questionnement. Alors que moi, ça m'amuse.

Elle se masse les tempes, et je regrette déjà de lui coller la migraine. Mais c'est ainsi, je n'ai pas eu le choix sept ans auparavant. Elle le sait. Je ne vais pas faire d'efforts, si je dois me faire engueuler encore et encore.

On était pourtant d'accord en aménageant ensemble. Zaïna prenait sur elle pour être plus sympa avec moi et j'en faisais de même en lui parlant un peu plus. Mais hier, sa colère envers moi a repris le dessus, et avec elle, sa façon de mal me parler et de mal me traiter.

Alors ce matin, je n'ai pas non plus envie de faire d'efforts, et si elle n'est pas contente, c'est pareil, je m'en fous royalement. Au contraire, si je la mets assez en colère, elle se cassera encore plus vite, et je pourrais rejoindre Zackary.

— Tu es une chieuse de première, réponds-moi normalement Zoé. Parle-moi merde !

— « Tu veux quoi ? » marqué-je avant de lui présenter l'ardoise.

Elle souffle comme un buffle. Commence à tourner en rond, c'est bon signe, sa colère monte en flèche. Une attitude familière qui me heurte, et ne me donne, aucunement envie, d'accéder à sa demande.

— Zoé, essaye-t-elle en se maîtrisant. Est-ce qu'on peut parler ?

— « C'est ce qu'on fait » écris-je.

— Non, clame Zaïna, moi je parle, et toi tu ne fais qu'écrire. Ce n'est pas une discussion ! gronde-t-elle excédée.

— « Pourtant, j'aurai dit exactement les mêmes mots si je t'avais adressé la parole »

Ses poings se referment, se desserrent en même temps, que la tension dans sa mâchoire.

— Si je m'excuse pour hier, tu me parles ? essaye-t-elle.

Des excuses ? Est-ce une ruse comme elle sait si bien faire ou est-elle vraiment sincère ? Je me pose encore la question, quand Héra miaule. Je me tourne vers elle. Ma chatte est assise sur le rebord de la fenêtre. Elle me fixe tout en miaulant. Héra ne parle pas bien sûr, mais bien souvent, ses miaulements sont plus parlants que les mots, eux-mêmes. Son insistance et son intensité me perturbent.

Je m'approche d'elle quand je l'aperçois. Il est là, à sa fenêtre. Se tenant debout et les bras croisés sur son torse, il regarde en direction de ma chambre.

L'amour sous contrat | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant