☆ Chapitre - 16 ☆

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Zoé

⤟⥈⤠


J'ai si froid.

Mon cœur à nouveau se vide de toute chaleur et je ne suis plus qu'un réceptacle creux qui survit.

Encore une fois.

Tu avais pourtant su t'approcher, m'apprivoiser et me toucher grâce à ton sourire, à tes mots, à ton regard qui me rendait si belle, quand la psyché de tes yeux me renvoyait celle que tu voyais.

Que bêtement j'y ai cru.

Comme on peut croire en ces contes de noël où nos vœux se réalisent, où la magie se mêle à la neige, et recouvre tout de son beau manteau blanc.

Mais moi j'étouffe sous ce manteau qui atténue mes cris, qui rend ma respiration difficile, et qui ne laisse passer que des bribes de ma vie, et ce n'est pas une conne de baguette magique, qui me rendra la vie ou la liberté.

Alors à quoi bon me battre ?

La fin sera toujours la même, je terminerais seule, triste, et dans l'indifférence la plus complète.

Je te suis du regard et tu emportes avec toi, mon cœur de l'autre côté de la rue. Prends en soin je te le confie, à moi, il ne me sert plus à rien.

À quoi bon le garder, puisqu'il ne battra jamais plus pour un autre que toi.

Je la sens s'approcher, et la forteresse se rebâtit en quelques secondes. Je retourne m'y cacher derrière pour ne pas souffrir, pour ne pas ressentir, pour ne pas être atteinte par ses mots, par ses gestes, par elle...

— Tu as retrouvé la raison à temps. Ta vie m'appartient, tu entends, me poignarde-t-elle d'un regard. J'en fais ce que je veux et j'en dispose à ma guise et ça, depuis le jour où tu as pris la sienne. Ne l'oublie jamais, me menace-t-elle froidement.

Comment pourrais-je bannir de ma mémoire, que j'ai tué ma mère ? Comment pourrais-je l'oublier ? Alors que Zaïna s'acharne à me le rappeler jour après jour.

Alors que, « elle »...

Parce qu'à partir de maintenant, Zaïna, ne sera rien de plus que « ce pronom im-personnel », « elle ». Pour moi, Zaïna n'existe plus, pas après ce qu'elle vient de me faire. Elle vient de m'arracher la seule personne qui aurait pu me rendre heureuse.

Elle ne pouvait pas le supporter, le tolérer, ni même l'envisager. Pour elle je n'aurais jamais droit au bonheur, si infime soit-il.

Mes larmes redoublent d'intensité, tandis qu'elles coulent déjà, sans discontinuer, depuis que Zackary est parti.

Depuis qu'il m'a abandonné.

Depuis qu'il...

Depuis rien du tout, pauvre fille, m'emporté-je après moi-même.

Il n'a fait qu'accéder à ma demande. 

C'est de ma faute s'il est parti, tout a toujours été de ma faute de toute façon. Il se serait battu pour moi si je lui en avais laissé l'opportunité, mais je porte malheur, et je ne voulais pas le contaminer.

Le malheur fait partie de moi, il est en moi, et je vis avec.

Je sais que Zackary ne doit pas comprendre ma décision. Qu'il doit être touché dans son amour-propre, que j'ai pu faire le choix de rester avec ma sœur et sa folie, au lieu de le suivre, lui et son amour.

L'amour sous contrat | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant