Amour Incompatible

Chapitre 19

A vendredi Rose.

Ses mots résonnaient encore dans ma tête. Je détestais quand il faisait ça et je détestais encore plus l'effet qu'il avait sur moi.

Il m'avait quand même laissé quelque chose avant de partir. Une enveloppe, glissée dans ma main avec une invitation  pour son bal de vendredi. Un bal masqué, drôle de thème vous me direz mais au moins si j'y vais je pourrais passer inaperçu. Enfin, avec lui je ne sais pas si je pourrai, j'ai l'impression que même à des kilomètres il me retrouverai, comme si mon corps appelait le sien. 

Même si mon cerveau me criais de ne pas y aller ma curiosité était piquée. Je jouais un jeu dangereux, surtout aujourd'hui. Si Enzo savait l'effet qu'il a sur moi. 

La veille encore, il m'avait parlé de lui et je lui ai assuré qu'il n'avait pas à s'inquieter. Je crois bien qu'il était mitigé quant à ma réponse, peut être qu'il lui avait parlé de moi. Ou alors peut être qu'il est vraiment dangereux et qu'il s'amuse de moi. Ou alors peut être que je deviens folle et qu'il n'en a rien à faire.

Tellement concentré par toutes mes hypothèses un coup à la porte me fit sursauté. Qui pouvait bien sonner à cette heure...

Je me leva du canapé, posa ma tasse tout en fixant la porte peu sereine.  Impossible que se soit encore lui alors qu'il est parti il y a quelques heures. Mes hypothèses prirent court quand un second coup un peu plus fort se fit entendre. 

Décidé à ouvrir, je m'approcha, enleva la chaine de sécurité et ouvrit la porte. Soulagé et surprise je fis face à un coursier qui me donna une enveloppe jaune.

Qui vous a donné ça ? lui demandais je soucieuse en regardant le colis sous toutes ses formes.

Ca Madame je ne peux pas le savoir mais c'est bien pour vous. Me dit il avant de m'adresser un mouvement de la tête et de partir. 

Perdu dans mes pensées, je fermis la porte avant de regarder l'enveloppe sans vraiment la voire.  Peu de personnes connaissent mon adresse. Enzo ou son père ne m'enverraient pas de lettre et Diégo non plus. 

Sia ne m'enverrai pas non plus de lettre elle aurait trop peur que quelqu'un en profite pour intercepter mon adresse et donc me retrouver. 

Alors il ne reste qu'une personne, c'est encore lui. Les fleurs n'étaient que le début d'une longue lignée. Un frisson de peur me traversa de la tête au pied et c'est avec la boule au ventre que j'ouvris l'enveloppe, les mains tremblantes.

Un bout de papier et une clef USB s'y trouvé. La clef était de tout ce qu'il y a de plus ordinaire et le bout de papier, je n'osais même pas le retourner. Malheureusement ma curiosité maladive surmonta ma peur et je pu enfin lire ses quelques mots. Si peu de mot mais une si grande  importance. 

"Ma petite fleur, tu croyais quand même pas que je t'avais oublié. Peu importe où tu iras je te retrouverai toujours. Je te surveille nuit et jour et ce n'est plus qu'une question de temps avant que je ne vienne à toi...." 

Une larme coula sur ma joue avant que je déchire le mot et envoi valser tout ce qui se trouvait sur la table de la salle à manger.

Il m'a retrouvé.

Assise au sol les bras autour de mon corps comme pour me protéger je sanglotais en me demandant si cela s'arrêterai un jour ou si mon destin était seulement rempli de peur et de douleur.

Même si loin et bien caché le cauchemar continuait. Mes yeux firent le tour de la pièce avant de tomber sur la petite clef USB tombée près du canapé. 

Je me releva avant d'essuyer mes joues et de me saisir de mon ordinateur. Je mis la clef et plusieurs fichiers s'ouvrirent, avec des dates. Je cliqua sur le premier qui remontais à trois mois et des photos apparaissaient. 

Tout un tas de photos de moi, dans la rue, sortant de chez moi, en me rendant à mon travail et pleins d'autres. Prise de panique j'ouvris deux autres fichiers où se trouvait aussi des photos de moi, partout où j'allais et en particulier quand j'étais seule.

En panique j'arracha la clef avant de la lancer la faisant traverser mon salon puis je me précipita  jusqu'à ma salle de bain avant d'y vomir le contenu de mon estomac tout en pleurant à chaud de larme. 

Bienvenue en enfer.

Cette nuit là fut une des pires nuits de ma vie, mon esprit tourmenté ne m'avait donné aucun répit. Les rares minutes pendant lesquelles j'avais réussi à me reposer furent  horrible. Mon sommeil était rempli de cauchemar. Ou plutôt un cauchemar, c'était  le même à chaque fois.