Chapitre 7

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Profitant de ces cinq heures de libertés, Liya avait pu découvrir les jardins exceptionnels du palais. Hassan n'avait pas menti. Malgré la chaleur écrasante et cette impression de sécheresse elle avait pu découvrir des trésors inestimables. Livre à la main elle s'engagea dans le seul couloir qu'elle connaissait à peu près et fut attirée par des voix masculines. Étrangère à la langue qu'ils parlaient Liya se risqua un coup d'œil dans l'ouverture de la porte. Un frisson glacial se ficha dans son dos lorsqu'elle reconnut la voix cruelle du cheikh. Son accent chaud ne parvenait même pas à briser la tonalité froide de sa voix.

Serrant son livre contre sa poitrine Liya se risqua un deuxième coup d'œil dans l'ouverture et aperçut le cheikh...debout, cherchant désespérément à lever sa jambe gauche.

Liya se recula sans chercher à en voir plus. Plaquée contre le mur comme une idiote elle tourna sa tête vers la droite et aperçut Jamila qui se dirigeait vers elle. Veillant à la prudence Liya posa son index près de sa bouche en la suppliant de ne pas émettre le moindre son qui pourrait la démasquer.

Jamila lui prit la main sans un mot et l'entraîna hors du couloir.

- Sa majesté est en pleine séance de Kiné.

- Oh...je l'ignorais...

- J'espère que ses efforts apporterons leurs fruits, ajouta Jamila la voix emplie d'espoirs et de doute mêlés.

Liya attendit qu'elle referme la porte pour déclarer ;

- Depuis combien de temps a-t-il commencé les séances ?

- Depuis trois semaines, répondit Jamila en lui servant une tasse de thé.

Liya s'installa sur l'une des chaises disponibles, le regard rivé sur la vue magnifique. C'était bien la seule pièce qu'elle avait le loisir de découvrir sous une lumière vive et naturelle. En effet, Liya avait remarqué que de nombreux rideaux étaient tirés de façon à laisser quelques brides de lumière y passer. Comme si le cheikh voulait que le palais tout entier soit plongé dans l'obscurité.

- Est-ce qu'il vous arrive de sortir hors du palais ?

- Très peu, confia la femme d'Hassan en soufflant sur son thé ; Je ne veux pas attiser la colère de son altesse et mon mari refuse que je me mette volontairement en danger.

Liya fronça des sourcils.

- Mais de quoi a-t-il peur ? S'enquit-elle désireuse de comprendre les raisons qui le poussaient à les condamner tous.

Jamila soupira en secouant légèrement de la tête.

- Il refuse que des journalistes puissant nous interroger sur son état de santé, finit-elle par lui confier ; Tous les jours un nouvel article paraît dans la presse. Certains disent même qu'il est mort.

Même si ce n'était pas le cas, Liya avait l'impression qu'il l'était à l'intérieur de lui.

Il maudissait tout et tout le monde. Dans ses yeux, Liya n'avait vu qu'un océan de haine comme s'il avait banni toutes émotions.

- La vie de Zhayar n'a jamais été simple vous savez, poursuivit Jamila le regard triste ; Il a été éduqué pour régner et rien d'autre. Il savait déjà manier les armes à l'âge de dix ans. Il n'a jamais réellement pu vivre comme un petit garçon normal...

Liya eut un pincement au cœur.

- C'est très triste...

- Le cheikh n'a jamais laissé entendre qu'il avait souffert de cette époque, mais moi je pense que si.

Dans les yeux du cheikh Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant