Dans les yeux du cheikh Tome 1

Chapitre 18

Liya explosa de rire en se tournant vers lui puis son rire s'estompa peu à peu devant l'expression impassible du cheikh. Liya posa la naissance de ses doigts sur ses lèvres, le cœur battant à tout rompre.

Était-il sérieux ?

Pour s'en assurer Liya fit un tour sur elle-même afin de détailler précisément les lieux.

- Vous n'êtes pas sérieux ?

- Bien-sûr que si mademoiselle Gray, affirma le cheikh non sans sourire comme s'il se délectait de la situation embarrassante.

Incapable de prononcer le moindre son elle se contenta d'observer l'expression de son visage. Si elle n'était pas certaine d'être à son époque, Liya aurait presque cru être victime d'un bond dans le temps. En dépit de sa cécité, le cheikh se dressait devant elle tel un chasseur ayant pour seul but de tendre un piège à sa proie. Elle se surprit à glisser son regard vers l'ouverture de sa chemise anthracite, révélant une légère toison brune.

- Le harem du livre est le même que vous êtes en train de fouler en ce moment-même.

Il s'aida de sa béquille pour faire quelques pas dans sa direction. Elle recula légèrement, lèvres pincées.

- Je peine à comprendre, le sultan était un membre de votre famille ? S'étonna Liya les yeux écarquillés.

Le cheikh esquissa un bref sourire.

- En effet, il était le cousin de mon grand-père et a longtemps vécu dans ces lieux.

Étonnée voire étrangement inquiète d'être au milieu de ce harem, Liya déglutit péniblement.

- Il a cédé ce palais à mon grand-père pour s'installer au nord du pays dans un château, poursuivit-il sans bouger ; Ce lieu est resté intact durant des années. J'ai fait quelques rénovations afin de lui rendre un peu de sa beauté.

Le ventre noué Liya déglutit de nouveau en s'aventurant plus loin dans cette grand salle qui regorgeait d'histoires.

Elle contourna les deux colonnes en marbre et découvrit un immense bassin creusé dans le sol équipé de marches.

- C'est incroyable et...

Liya s'interrompit car elle ne trouvait pas les mots justes pour décrire l'endroit. Combien de femmes avaient foulé ce harem et combien d'entres elles avaient trouvé le bonheur.

- N'est-ce pas un endroit merveilleux ?

- Je ne peux le nier votre altesse, cet endroit est fabuleux.

Liya marqua une courte pause dans laquelle elle se tourna pour le confronter.

- Mais rassurez-moi il n'est pas...

- Ouvert à un probable retour ? Pensez-vous qu'il me serait utile d'ouvrir un harem ?

Liya plissa des yeux en réprimant la peur qui la tenaillait. Elle détourna la tête consciente que cette conversation pourrait dévier sur un sujet bien trop sensible.

Son apparence bestiale.

- Quand j'y pense, peut-être que cette idée vaut la peine d'être étudiée ainsi je n'aurais plus besoin de me demander si je dois me marier ou non.

Il parlait avec une sombre ironie qui la fit frémir. Liya s'employait à trouver un autre sujet de conversation mais aucun lui venait à l'esprit.