À peine eut-elle lâché ces mots que son cœur s'accéléra. Elle voulait fuir au plus loin d'ici, ne plus jamais revenir dans ces appartements. La honte l'absorbait à mesure que l'étonnement se lisait sur le visage du cheikh. Elle se pinça les lèvres, consciente qu'un tel aveu de faiblesse serait pour lui un moyen de creuser plus.
Il allait probablement la juger.
- Je vous demande pardon ?
Liya poussa un soupir de désolation.
- Laissez tomber votre altesse, je vous en prie.
Son ton fut suppliant, presque désespéré. Elle espérait qu'il ne veuille pas poursuivre cette conversation et qu'il la laisse accuser sa honte. Hélas, le cheikh était un homme déterminé.
- Vous n'avez jamais eu de petit-ami ?
- Non ! S'écria-t-elle excédée ; Bon sang je pensais que vous l'aviez deviné depuis le temps !
- Vous m'avez laissé entendre que vous aimiez les livres d'amour, que vous croyez au grand amour pas que vous n'aviez aucune expérience en la matière, précisa-t-il.
- Ça suffit ! Je ne veux pas en parler, sinon je...
- Sinon quoi Liya ? Vous êtes sous mes ordres, aussi je vous ordonne de rester assise.
Frémissante de colère Liya serra les poings se retenant de lui envoyer sa tasse de thé à la figure.
- Vous n'avez aucun ordre à me donner ! Je ne suis pas une enfant !
Liya se recula subitement au fond de sa chaise, étouffant un hoquet lorsqu'il se leva brutalement, dépliant sa canne pour parvenir jusqu'à elle. Paralysée, incapable de bouger Liya serra les accoudoirs de la chaise comme seul soutient au déferlement qui allait suivre.
- Je vous interdis de me parler ainsi, votre comportement ne fera qu'empirer mon agacement.
Liya sentit ses lèvres trembler lorsqu'il se pencha soudain, espérant peut-être accroître sa menace. Ainsi tout proche, ses effrayantes cicatrices lui rappelèrent que son comportement ô combien légitime lui apporterait que des ennuis. Elle vit un muscle de sa mâchoire tressauter et tout son être se figea dans l'attente de son jugement.
- J'attends des excuses miss Gray...
- Vous prenez plaisir à me torturer n'est-ce pas ?
- Aucun plaisir seulement celui d'avoir été compris or je crois que vous avez quelques soucis à assimiler cette partie du contrat.
Son souffle chaud effleura son visage.
- Je ne m'excuserais pas pour avoir sauvé le peu d'estime qu'il me reste ! S'exclama-t-elle d'une voix qu'elle espérait moins tremblante ; Je vous ai répondu en toute franchise, je vous ai dit que je refusais d'en parler avec vous et vous tentez d'insister.
Il jura en arabe et d'une main habile trouva son visage. Sans qu'elle ne puisse se débattre le cheikh tenait déjà son menton entre ses mains. Le souffle court Liya sentit des milliers de frissons courir sur son visage jusqu'à l'engourdir. Sa poigne était féroce, autoritaire.
Zhayar luttait tant bien que mal contre les pulsions meurtrières de son corps. Il pouvait l'entendre hoqueter d'inquiétude et de peur mêlées. Elle faisait preuve d'un grand courage mais peu de forces pour achever la lutte.
- Vous avez énormément de chance Liya...
Zhayar raffermit sa pression sur son menton fin, approchant son visage du sien jusqu'à ce que cette odeur enivrante ne vienne chatouiller ses narines. Pour lui, cette confidence lui était presque impossible. Jamais encore il n'avait rencontré une femme dont l'expérience se résumait à zéro relation quelconque, pas même une brève aventure passagère. Il peinait à y croire mais la réaction qu'elle avait eue hier lui confirmait la réalité de sa confidence.
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Dans les yeux du cheikh Tome 1
RomanceSous le choc Liya écoute attentivement l'offre qui se présente à elle... S'occuper de la convalescence du cheikh Elhazar...un homme aussi cruel que mystérieux et qui semble vouer une haine absolue envers tous ceux qui osent l'approcher. Si d'abord c...