Chapitre 2 - partie 2

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Je retrouve mon grand cousin et mes deux sœurs en train de faire un jeu de cartes dans le salon. Je m'approche de mon plus grand cousin, Nathan, le frère de Clara. Brun et grand comme son père, il va sur ses vingt ans.

— Depuis quand vous jouez aux jeux de cartes vous ?

Nathan hausse un de ses sourcils, l'air exaspéré, donnant une touche de puérilité dans son visage très mature. Sa figure est très carrée, virile, et je lui ai toujours recommandé de se laisser pousser une barbe de trois jours. Mais rien que pour m'embêter, cet imbécile se la rase tous les jours. Tant pis pour lui !

— Depuis que tes deux petites sœurs m'ont mis au défi de les battre au président.

— Et il est en train de perdre ! s'exclame Élise, une de mes sœurs, et abattant une carte sur la table avec fierté.

Amélie, sa sœur jumelle, pousse un cri de victoire et elle se frappent dans la main l'une de l'autre. Mes deux sœurs Amélie et Élise sont quasiment identiques : même taille (un peu plus d'un mètre soixante pour leurs quinze ans), leurs longs cheveux bruns toujours détachés et arrivant au milieu du dos, corpulence normale. Mais il y a tout de même une différence : Amélie possède une peau et des cheveux un peu plus foncés que Élise.

— Trou du cul ! assène Amélie à mon cousin, qui râle.

— Heu... j'essaye d'attirer leur attention, les gars ? Anaïs a disparu.

— Comment ça ? demande immédiatement Nathan en stoppant son jeu. Tante Camille ne l'a pas retrouvée ?

Malgré l'apparence de gros dur qu'il voudrait se donner, mon cousin a toujours eu un grand cœur et fait preuve d'une grande protection vis-à-vis de sa famille et de ses cousines. En même temps, il est le seul mec de notre groupe de cousins. J'espère que l'enfant de Tante Camille sera un garçon, ça pourrait être sympa pour lui. J'explique la situation devant les airs inquiets de mon cousin et de mes sœurs.

— Ok, on va la chercher. Où est Clara ?

Clara, sa sœur et ma jumelle de cœur, est le dernier membre de notre groupe. La dernière fois que je l'ai vue, c'était quand je me suis levée, et elle dormait.

— Heu... Elle est dans notre chambre, je crois. Je vais voir si elle dort encore, j'ajoute.

Après avoir cherché sans succès dix bonnes minutes la petite à travers la maison, nous nous retrouvons tous les cinq (mes deux sœurs Amélie et Élise, mes deux cousins Nathan et Clara, et moi) devant la porte d'entrée principale. L'habitation principale est en réalité une ancienne maison datant des années mille huit cent. Elle pouvait abriter une trentaine de personnes à l'époque. Aujourd'hui, seulement la moitié du bâtiment est habitable.

Mes deux grands-parents y vivent en permanence, mais ont fait aménagé de nombreuses pièces afin de pouvoir accueillir leur trois enfants à la fois et leur petites familles respectives. Bien que l'intérieur soit relativement moderne, les traces du passé prospère de la propriété subsistent encore, tels que les balcons en fer forgé typiques et le petit haut-vent en verre sous lequel je tente bien que mal de m'abriter actuellement.

Malgré cela, un vent hivernal m'agresse la peau. Je ressers mon écharpe-couverture autour de mon coup, ferme mon manteau jusqu'en haut et me colle contre la porte.

— On n'aurait pas pu discuter à l'intérieur, je grommelle.

Nathan me jette un regard noir pour me faire taire, mais je lui relance la pareille. C'est lui qui a insisté pour qu'on se dépêche le plus possible. Il est adorable mais a tendance à prendre les choses un peu trop au sérieux. Bon sang, on croirait qu'il se passe quelque chose de grave. Anaïs n'était pas dans son lit ce matin. Ça ne veut pas dire qu'elle est sur le point de mourir quelque part dehors.

— Alors, commence mon cousin en se détournant de moi et prenant la situation en main, je propose qu'on se divise, comme ça nous aurons trois fois plus de chance de retrouver Anaïs. Les jumelles, vous restez ensemble, Clara et Garance ensemble, et moi, j'irai seul.

Je suis impressionnée par l'assurance dont fait preuve Nathan. Sa voix est ferme et stricte. On dirait qu'il a dirigé des groupes toute sa vie. Une idée germe alors dans ma tête.

— Non, vas-y avec Clara, je pense que je vais monter sur Tourne-Vent. Et c'est plus simple si j'y vais toute seule.

— Ouai, approuve Clara en ricanant, il fait trop froid pour monter à cheval.

Elle n'a pas tord. Nous sommes à la fin des vacances de février, et le sol est encore gelé dehors. Les températures ne doivent pas excéder les cinq degrés, j'ai très froid, mais ça ne me dérange pas de monter à cheval par cette température. J'ai déjà connu pire. Clara, elle, est bien plus frileuse. En ce moment même, blottie contre moi et tentant bien que mal de me voler mon abri, elle porte un large pull en laine vert sous son gros manteau fourré et sous son écharpe et son bonnet verts assortis, ce qui d'ailleurs, met en valeur la magnifique couleur émeraude de ses yeux.

Je le lui fais remarquer et elle me remercie en balançant de façon excessive une mèche de ses cheveux bruns derrière son épaule. Nous pouffons de rire. Nous avons toujours été très complices toutes les deux, étant nées à seulement quelques mois d'écart. A dix-sept ans, nous nous ressemblons beaucoup, excepté la couleur de nos yeux et la forme du visage : le sien est plus fin que le mien. Et cela lui va très bien.

Clara est assez grande et possède de longs cheveux entre le blond et le brun légèrement bouclés qu'elle laisse tous les jours tomber en cascade dans son dos. Son visage est très fin contrairement au mien, et ses yeux verts ressortent parfaitement dans cet ensemble, soulignés par de longs cils.

Nathan, le visage fermé, nous rappelle à l'ordre et Clara lève les yeux au ciel.

— Je suis sûre qu'elle n'est pas loin, grogne-elle, on va la retrouver en deux minutes. Si ça se trouve, elle est juste allée voir les chevaux.

Mon cousin ne dément pas son hypothèse, mais l'expression de son visage demeure fermée. Moi, ça me fait beaucoup rire cette histoire. Dans vingt ans, on racontera toujours le jour-où-Anaïs-a-disparu-pendant-deux-heures en riant sur le sérieux qu'avait pris Nathan-le-grand-cousin à ce moment.

***

Bonjour lecteurs !

Merci déjà de ne pas avoir quitté dès la première partie !

Que pensez-vous de la disparition de la petite Anaïs ? Inquiétant ou pas ? 

N'oubliez pas la petite étoile jaune ⭐ si mes chapitres vous ont plus ni de commenter, cela me permet de savoir si mon histoire vous plaît ;)

A bientôt !


DIVISÉS - Transformation [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant